vendredi 25 avril 2014

Histoire de France : Dominique Fleuret : journal d'un grognard racontant la mentalité des soldats de Napoléon…


Voici un ouvrage qui est un témoignage de la mentalité et de la vie du militaire pendant l'Empire. Ecrit simplement, sans langue de bois, il donne une image un peu moins édulcorée des campagnes napoléoniennes que celle présentée  dans nos manuels scolaires républicains...


Napoléon prétendait gagner ses batailles « avec les rêves de ses soldats » ; en fait, il les gagnait surtout avec leurs jambes. Il fallait aussi tenir compte du fourniment qu'ils devaient porter : le sac, le fusil, les cartouches, la giberne, le tout pesant pas loin d'une trentaine de kilos, sans compter les marmites et les bidons de compagnie qu'on trimbale à deux et qu'on abandonne à la première occasion quitte à le regretter le soir, quand ils manqueront pour faire la soupe.


Tous n'étaient pas aussi solides ! : après de longues et épuisantes marches, un corps d'armée de 100 000 hommes pouvait laisser derrière lui 20 à 30 000 traînards, qui se répandaient ensuite dans le pays et se livraient au pillage. Dans la Grande Armée, le tiers des hommes était à la traîne et ne prenait pas part au combat.


Quant aux blessés des batailles, ils demeuraient là où ils étaient tombés, s'ils ne pouvaient s'écarter du lieu du combat par leurs propres moyens : la règle était formelle. A la veille de chaque bataille, l'ordre du jour, commenté par les officiers au bivouac, ne manquait pas de rappeler qu'il était interdit sur l'honneur de quitter les rangs au cours du combat pour porter secours aux blessés, et encore plus de les transporter à l'arrière. On voyait trop souvent des soldats compatissants se mettre à trois ou quatre pour porter des blessés vers une ambulance problématique... puis oublier de rejoindre ensuite leurs camarades sur la ligne de feu !


Ces malheureux
devaient donc attendre que la bataille s'éteigne pour espérer un secours. La nuit tombée, leurs appels retentissaient, auxquels répondaient parfois des camarades cependant exténués, qui consentaient à les rassembler auprès des feux allumés ici et là, jusqu'au lever du jour.


Apprenti serrurier, Dominique Fleuret (arrière grand-père de Fernand Fleuret, l'écrivain) est appelé au service en 1807. Il part pour l'Espagne sur laquelle il donne le point de vue du combattant sans jamais s'élever au dessus de la routine quotidienne. Fait prisonnier par les anglais, Fleuret est libéré en 1814. Il reprend du service à Waterloo. Une époque où le courage était une chose banale… Pierre


FLEURET (Dominique). Description des Passages. Paris, Firmin-Didot, 1929. 1 volume  in8. Broché à couverture illustrée cartonnée. 162 pages + table des illustrations hors-texte. 7 planches hors-texte dont 4 planches en couleurs sur double page (reproductions d'images d'Epinal) et une planche dépliante in fine (état des services). Bon état, non coupé. 28 € + port


FLEURET (Dominique). Description des Passages. Paris,  Firmin-Didot, 1929. 1 volume  in8. Broché à couverture illustrée cartonnée. 162 pages + table des illustrations hors-texte. 7 planches hors-texte dont 4 planches en couleurs sur double page (reproductions d'images d'Epinal) et une planche dépliante in fine (état des services). 1/20 exemplaires numérotés sur papier bleu [n° 43 du tirage de tête].  Bon état. 68 € + port

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai que tant de souffrances accumulées sur un champ de bataille, cela devait être palpable, la douleur devait prendre corps pour devenir solide. Mais il faudra attendre une génération encore avant que le neveu autorise la création de la Croix-Rouge.

Jean-Michel

Pierre a dit…

Je découvre à cette occasion (car je ne la connaissais pas) l'histoire de la Croix Rouge. J'en retiens une phrase de Napoléon III dite à Solférino : « Ces boucheries ne sont plus de notre temps... ». Heureusement qu'il n'a pas connu la guerre 14-18 !