lundi 24 mars 2014

Quand Léon Curmer faisait de beaux livres…

Bossuet tenant l'ouvrage de Curmer dans ses mains...
Le Discours sur l’histoire universelle est un cours d’histoire générale composé pour l’instruction du Grand Dauphin, fils de Louis XIV. Il parcourt le temps depuis la création jusqu’à l’époque de Charlemagne. Après un résumé chronologique des principaux événements dans une première partie intitulée « Les époques », Bossuet retrace, dans « La suite de la religion » les étapes de l’expansion chrétienne, depuis Moïse jusqu’au triomphe de l’Église. Dans la troisième partie, « les Empires », Bossuet étudie les empires de l’Antiquité, analyse les causes de leur grandeur et de leur décadence, leur unification par le Romains, qui facilite la diffusion de l’Évangile.


Expliquant tous les événements par le dessein divin de faire triompher le christianisme, l’ouvrage est, malgré la richesse de l’information présentée - davantage que celui d’un historien - celui d’un théologien attaché à l’éducation d’un prince, comme l’indique l'avant-propos : " Quand l’histoire serait inutile aux autres hommes, il faudrait la faire lire aux princes. Il n’y a pas de meilleur moyen de leur découvrir ce que peuvent les passions et les intérêts, les temps et les conjonctures, les bons et les mauvais conseils. " Cet adage mériterait qu'on s'en inspire encore aujourd'hui…


On a souvent reproché à Bossuet d'avoir relaté l'histoire, mais sans en avoir tiré de leçons sociales ou philosophiques. Ce qui est amusant, c'est qu'on a souvent reproché à ses illustres confrères, le contraire !


Il y a, en effet, plusieurs façons de retracer l'histoire. Le siècle des lumières en a modifié considérablement la présentation en enlevant aux historiographes l'obligation de faire des panégyriques complaisants à l'attention du régime royal en place ou de faire intervenir la puissance divine dans son déroulement. L'histoire est devenue sociale, économique et politique.


Elle n'a malheureusement pas gagné totalement son indépendance avec la disparition institutionnelle du rôle de Dieu dans ses fondements. Il y a eu alors l'histoire racontée par la République comme il y a eu, plus tard, l'histoire racontée par la Restauration et ainsi de suite…


Les deux volumes que je vous présente aujourd'hui à la vente sont intéressants à plusieurs titres : Ils sont l'œuvre de Léon Curmer, né et mort à Paris (1801 - 1870), libraire et éditeur dont le nom reste attaché à la qualité de ses ouvrages - Ils sont présentés dans une reliure romantique luxueuse en très bel état - Ils sont illustrés par les meilleurs dessinateurs et graveurs de l'époque - et enfin, pour couronner le tout, je les propose à un prix très attractif. Peut-être, la meilleure nouvelle de la journée… Pierre


BOSSUET (Jacques-Bénigne). Discours sur l'histoire universelle. Paris, Curmer, sd (vers 1839). 2 volumes in-4. .  Ouvrage précédé d'une notice littéraire, par M. Tissot. Avec 12 superbes gravures hors texte et de nombreuses gravures dans le texte. Chaque page de texte est encadrée d'enluminures. Reliure romantique plein-chagrin violine, plat encadrés de filets estampés noirs et dorés, décor rocaille, contre-plat avec encadrement de quatre filets dorés, dos lisse orné avec encadrement des caissons, double filets sur les coupes et les coiffes, toutes tranches dorées, gardes moirées blanches. Brunissures des gravures, peu de rousseurs. Bon état. 135 € + port

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