mercredi 19 mars 2014

Auguste Angellier : A l'amie perdue - mais jamais oubliée...


Professeur d’anglais à Douai, Auguste Angellier (1848-1911) fait la connaissance en 1881 d’une jeune femme et avoue son amour au pied d’un seringat à l’Amie perdue :

Et que ton cœur fermé jusqu’alors, s’entrouvrit
C’est pourquoi je reviens dans ce jardin pensif
Où près d’un banc verdâtre un seringat fleurit . 


La dame est mariée, mère de deux enfants… elle quittera son mari, retournera vivre chez ses parents… Ils ne cesseront de s’écrire et , pour préserver le secret, établiront un code chiffré dans leurs correspondances. Ce recueil de poèmes est donc la parfaite illustration de l'amour platonique prêché par Philippe Gandillet dans sa dernière causerie… (vous pouvez cliquer ici)


Je pourrais vous dévoiler un des poèmes de l'auteur. Un ne serait pas assez, plus serait trop pour l'espace qui m'est accordé... Alors, je me demandais ce qui faisait qu'un lecteur pouvait être sensible à la poésie dans une société qui ne l'est plus. C'est un petit poème de Raymond Queneau qui m'a donné la réponse :


Prenez un mot prenez en deux
faites-les cuir' comme des œufs

Prenez un petit bout de sens
Puis un grand morceau d'innocence
Faites chauffer à petit feu de la technique
Versez la sauce énigmatique
Saupoudrez de quelques étoiles
Poivrez et puis mettez les voiles
Où voulez-vous donc en venir
A écrire
Vraiment, à écrire.


Il vous reste donc à lire… Pierre


ANGELLIER (Auguste). À l’Amie perdue. Paris, Léon Chailley, 1896. Un volume in-12. Reliure plein maroquin bordeaux, contre-plat avec encadrement de 4 filets dorés, gardes colorées, dos à 5 nerfs, titre en lettres dorées, filet doré sur les coupes, tranche supérieure dorée, couverture conservée. [4 ff]., 212 pp., [1 f]. Édition originale du premier recueil poétique de l’auteur. Très bel état. 110 € + port

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