mardi 13 décembre 2011

Henri IV dans une très belle édition pour grands et petits (bibliophiles)...

Henri IV, le bon roi dont le peuple a gardé la mémoire [Cheval blanc, poule au pot et poules de luxe…], fut un roi hors du commun, un visionnaire, grand pacificateur, dont la dernière folie, sa passion amoureuse pour une beauté d’à peine 15 ans (Il marie la jeune duchesse qu’il convoite au très gay prince de Condé), a failli porter la guerre dans l’Europe entière et lui coûtera la vie.


Alors qu’aujourd’hui, le monde entier est troublé par le fanatisme religieux, l’intolérance et le terrorisme, et que plane la sourde menace de nouvelles guerres de religion, peut-être est-il bon d’évoquer la mémoire de ce fondateur de la liberté des cultes et de la tolérance à travers un ouvrage susceptible de ravir les petits et les grands (bibliophiles).


Mais au fait, pourquoi notre Henri fut-il dénommé " Roi de France et de Navarre " ? Pour ceux qui, comme les oeufs, sont un peu brouillés avec l'histoire de France, il est important de savoir que les frontières de la France d'aujourd'hui sont relativement récentes. La morphologie de notre pays a subi de nombreuses modifications au cours des siècles.


Entre autres régions qui n'en faisaient pas partie, la Basse-Navarre était un petit royaume situé au nord des Pyrénées, sur la côte Atlantique (une partie de l'actuel département des Pyrénées Atlantiques). Cette région était issue d'un découpage de la Navarre, la partie au sud des Pyrénées ayant été rattachée de force à la Castille par les Espagnols.


Pendant la seconde moitié du XVIe siècle, c'est le roi Henri III, de la lignée des Bourbon, qui dirige ce royaume alors qu'en France, c'est également un Henri III, mais de la dynastie des Valois-Orléans, qui a en mains la destinée du pays.


À la mort d'Henri III de France, qui laisse la couronne sans héritiers, c'est à Henri de Navarre qu'elle échoit : Sa grand-mère était en effet la soeur de François Ier ; d'autre part, sa mère étant l'épouse d'Antoine de Bourbon, c'est ainsi que les Bourbon accèdent au trône et que commença leur dynastie.


Henri de Navarre devient alors Henri IV, roi de France et de Navarre. Plus tard, bien que Louis XIII, fils d'Henri IV, ait tenté en 1620 un édit rattachant la Basse-Navarre à la France, ce n'est finalement qu'en 1790, juste après la révolution, que cette portion de territoire est réellement annexée et devient un département français.


Autrement dit, depuis Henri IV, chaque prétendant au royaume peut devenir Roi de France et de Navarre, à l'égal de François Bayrou de Navarre, aujourd'hui… Pierre


MONTORGUEIL G. Henri IV. Paris, Ancienne librairie Furne, Boivin & Cie éditeur, 1907. Reliure percaline polychrome Engel. Titre imprimé à froid rouge vert noir et doré, dos lisse avec titre frappé or, fer de l'éditeur imprimé sur le quatrième de couverture. In folio de 72 pages montées sur onglet. Toutes tranches dorées. Illustrations de Vogel. Très bel état. Sans défaut à part un petit manque de barbe en couverture. Vendu

6 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Henri IV a la cote dites-moi !

Dommage ce petit manque de décor dans la barbe du galant Ver-Vert...

Très belle illustration en tous cas.

B.

Pierre a dit…

C'est la seule imperfection de cet ouvrage. Cela ajoute à son charme. Malgré cela, je n'en ai pas profité pour pratiquer une légitime augmentation de son estimation ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

Juste pour chipoter : la Basse-Navarre ne jouxte pas l'océan, comme pourrait le laisser entendre le commentaire, le Labourd l'en empêchant. Mais ce n'est pas bien grave car si peu s'en faut !

Jean-Michel

pascalmarty a dit…

J'en apprends tous les jours (et j'adore ça). Je n'aurais jamais cru qu'en 1907 on trouvait déjà des illustrations plein pot (ou à fond perdu, si vous préférez; sans marges quoi).

Pierre a dit…

Très bonne remarque, Pascal. Sans marge et à double page !! Ce type d'édition nécessite des manipulations ( collage des feuilles sur onglet) absolument inconcevables de nos jours. Reconnaissons que ces ouvrages, comme le rappelait Bertrand, ont la cote (sont chers). Ils seraient irréalisables aujourd'hui. A qualité égale, on peut peut-être en trouver de moins chers, évidemment, mais le rôle du libraire est aussi de défendre les ouvrages bien faits... Pierre

pascalmarty a dit…

Ah oui, c'est vrai, je n'avais même pas fait attention : ce ne sont pas des fausses doubles mais de vraies pages dépliantes. Très belle réalisation !