vendredi 13 août 2010

Histoire générale de la presse française en 5 volumes.


Un des grands fantasmes des français opposés à un régime est de voir dans chaque geste du gouvernement en place une atteinte à la liberté de la Presse. La rumeur prenant le pas d'un côté, le manque d'information des gens venant gonfler celle-ci de l'autre, on finirait par oublier qu'il existe, aujourd'hui en France, des journaux d'opinion (gauche/droite) qui sont le meilleur garant de cette liberté diront les uns, le meilleur rempart diront les autres….

Je vous propose un ouvrage en 5 volumes dans un état proche du neuf qui retrace l'histoire de la Presse en France. Il est proposé complet dans son édition originale. Je vous retrace quelques dates clefs de la création de la Presse en France. Pour connaître la suite, vous savez comment il faut faire ! pierrebrillard@free.fr Pierre


1631 : La Gazette, le premier journal français. Le médecin du roi Théophraste Renaudot obtient du ministre Richelieu le monopole de la presse. Il lance la feuille d'information hebdomadaire La Gazette qui tire son nom de "gazetta", une monnaie qui équivaut à Venise au prix d'un journal. La Gazette sera l'organe officieux du pouvoir, Louis XIII y écrira régulièrement. Un prix littéraire, le prix Renaudot, fondé en 1925, perpétue la mémoire du fondateur de la presse française.

1777 : Le premier quotidien paraît en France. Imprimé sur quatre pages, « le Journal de Paris » est publié pour la première fois. Il est fondé par Antoine Cadet de Vaux, Coranrez et Dussieux et traite principalement d’événements culturels et de faits divers. Il remportera un succès important auprès de la population parisienne et suivra assidûment les événements de la Révolution.


1788 : La naissance du « Times » Fondé quelques années plus tôt par John Walter, « The London Daily Universal Register » devient « The Times ». Ce quotidien d’information britannique dispose d’une influence considérable sur le pays et dans les domaines politiques, économiques et culturels. Il rencontrera quelques difficultés dans la deuxième moitié du XIXe siècle mais sera rapidement relancé par Lord Northcliffe, son nouveau propriétaire. Il devra faire face à une nouvelle crise dans les années 1960, avant d’être racheté par Rupert Murdoch.

1789 : La liberté de la presse. L'article 11 de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen affirme : "la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement (...)". La presse ne sera pleinement libre qu'entre 1789 et 1792. Ensuite, elle sera contrôlée par le gouvernement. Il faudra attendre la loi du 29 juillet 1881 pour que soit garantit l'indépendance des médias.


1789 : Premier numéro de « l’Ami du peuple ». Le révolutionnaire Jean-Paul Marat fonde le journal « l’Ami du peuple ». Ces quelques pages sont particulièrement polémiques vis-à-vis du gouvernement français. Ses idées radicales encouragent souvent le recours à la violence. Beaucoup lui reprocheront, plus tard, d’être responsable de l’exécution des Girondins. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il sera assassiné. Son journal disparaîtra avec lui.

1812. Invention de la presse cylindrique. Les allemands Friedrich Koenig et Andreas Bauer inventent la presse cylindrique. Les différents procédés de l’imprimerie sont ainsi réunis en une seule fonction. Deux ans plus tard, les deux inventeurs mettent au point une presse spéciale destinée au journal britannique « The Times ». Le rendement des tirages sera alors considérablement augmenté.


1819 : Assouplissement de la liberté de la presse. Les avancées libérales et la naissance de véritables débats parlementaires au sein de la Chambre des députés assouplissent le climat politique en France. C’est dans le cadre de cet apaisement et de stabilisation du régime que la loi De Serre restaure la liberté de la presse. Mise à mal lors de la "Terreur blanche", celle-ci ne sera désormais plus soumise à des règles spécifiques. Autrement dit, la loi De Serre supprime les délits propres à la presse, abolissant de fait la censure. Les journaux pourront ainsi être créés sur simple déclaration et versement d’une caution. Toutefois la presse reste soumise aux délits communs tels que la diffamation, l’outrage aux bonnes mœurs ou encore l’offense au roi.

1820 : Premières restrictions de la liberté de la presse. L’assassinat du duc de Berry plonge la France dans une période de réaction et la première traduction de ce climat concerne la presse. Moins d’un an après sa libéralisation et moins de deux mois après la mort du duc, les Ultras deviennent très influents et obtiennent le musellement de la presse. Ainsi, avec la loi qui suivra en 1822, le « délit d’opinion » est créé tandis qu’il sera désormais possible de punir un journal pour son « esprit ». Il faudra également une autorisation préalable pour diffuser un journal.


1826 : Première édition du "Figaro". Le chansonnier Maurice Alhoy et le romancier Etienne Arago fondent "Le Figaro". L'édition est hebdomadaire et compte 4 pages. Le journal deviendra "Le Figaro quotidien" le 16 novembre 1866.

« Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. »
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro

Cette liberté a, à plusieurs reprises lors de conflits intérieurs ou extérieurs, été bafouée. On parle alors de raison d'état, de complot politique ou d'atteinte à la nation pour en légitimer la mise en place. La censure n'a jamais protégé un gouvernement en place pendant longtemps et elle est, en général, plus un aveu de faiblesse qu'une démonstration de puissance… Pierre


BELLANGER Claude [Dir] Histoire générale de la presse française. 5 volumes. Paris, PUF, 1969-1976. 5 volumes petits in-4, 23 x 18,5 cms. 633 + 465 + 686 +486 + 550 pages. Nombreuses illustrations photographiques hors texte. Tome I : Des origines à 1814. Tome II : De 1815 à 1871. Tome III : De 1871 à 1940. Tome IV : De 1940 à 1958. Tome V : De 1958 à nos jours. Reliure toile éditeur. Dos lisse. Exemplaires avec jaquettes illustrées, nombreuses illustrations, bibliographie, index des noms de personnes, index des titres de journaux et périodiques, table des illustrations, très bon état. Peu fréquent à la vente lorsqu'il est complet. Vendu

7 commentaires:

Jeanmichel a dit…

Curieusement l'existence de cette loi du 29 juillet 1881 est connue de tous les citadins à cause des très nombreux "défense d'afficher" qui fleurirent alors sur les murs des cités, avec des lettres atteignant parfois une coudée de hauteur.
Etant gamin je trouvais extrêmement bizarre qu'on recouvre des murs d'inscriptions pour empêcher qu'ils ne soient recouverts d'inscriptions. Les adultes devaient avoir des raisons inaccessibles à mon entendement d'enfant...

Pierre a dit…

Votre bon sens est désarmant, Jean-Michel, et c'est vrai qu'on a vu des "défense d'afficher", si laids et si voyants, qu'ils méritaient qu'on les déchire !
Moi, ce qui me surprend encore, ce sont les endroits absolument improbables où des personnes ont réussi à coller leurs slogans. J'ai en mémoire de nombreux "liberez Tartampion !" en travers des ponts qui ont du nécessiter des brevets d'alpinisme... ;-))

Pierre a dit…

Bon ! Ces ouvrages n'auront pas trainé...

Jeanmichel a dit…

Pour poursuivre la digression, il vaut toujours mieux que "Libérez Tartampion" soit écrit par des alpinistes plutôt que par des antipodistes plus prudents accrochés aux rebors supérieurs du pont.
Ceux-ci, la tête à l'envers et entrainés par l'habitude de tracer les lettres à l'envers, persistent avec le "N" et le "Z", en oubliant que ces deux lettres s'écrivent exactement pareil, à l'endroit comme à l'envers. Si, si, essayez vous verrez.
Si bien que l'on se demandait, à cause de l'aspect cyrillique du résultat final, si ce Tartampion ne serait pas un quelconque dissident d'une république socialiste soviétique

Pierre a dit…

Pendant longtemps, j'ai vu "liberez JP Leroy ! " au faîte des arches des ponts. Une idée de ses forfaits ? Peut-être un journaliste censuré pour ses articles dans la presse ? Et la digression n'en devient plus une...

Par contre si je dis "et, monté sur le faîte, il aspire à descendre " , on replonge ;-))

Jeanmichel a dit…

Il faut néanmoins garder en tête la possibilité d'un rétro-acronyme, utilisé pour exprimer une opinion sans avoir l'air d'y toucher, particulièrement en période de répression sévère.
Ainsi les patriotes italiens traçaient-ils sur les murs un "VIVA VERDI" qui, dans cette patrie dont tous les membres sont musiciens pouvait leur apporter un semblant d'immunité eu égard à la véritable idée exprimée, qui était "VIVA Vittorio Emanuele Re D'Italia".

Pierre a dit…

MERCI LA SALADE !

MERCI Lecteur Attentif de Saint André Les Alpes et Des Environs...