samedi 15 août 2015

Le trésor de Carcassonne par, et avec, Albert Robida...


Carcassonne : Au début du XIXème siècle, la cité est un lieu arriéré, une forteresse obsolète aux murailles à demi ruinées. Le passé n'a pas encore, ici, acquis ses lettres de noblesse, et la cité apparaît comme un lieu condamné à disparaître. Elle est une ville haute, perchée sur une butte malcommode d'accès, une vieille ville que tout oppose à la Carcassonne moderne et bourgeoise, à la ville basse qui, de l'autre côté du fleuve, s'étale dans la plaine…


C'est alors que Viollet-le-Duc donna une deuxième naissance à la cité ! Sous l'impulsion du courant romantique, de l'engouement pour les sites pittoresques et la beauté des ruines, la cité va émerger de l'indifférence dans laquelle on la tenait. Faite de lignes noires et pures qui se décomposent sur les saisons, la silhouette de la cité est vite devenue objet de prédilection pour les dessinateurs et les graveurs qui y trouvaient un bon sujet pour expérimenter leurs diverses techniques : bois gravés de Achille Rouquet, fusains et dessins à la plume de Albert Robida, eaux-fortes de R. Fabrey…


Depuis le milieu du XIXe siècle les dessins de Viollet-le-Duc ont, en effet, servi à forger, à travers les représentations de Carcassonne, une image idéale et stéréotypée du Moyen-âge. La visite de François Ier à la porte Narbonnaise de la Cité  en 1533, imaginée par Albert Robida, dans Le Trésor de Carcassonne que je propose aujourd'hui à la vente en est un exemple.


Albert  Robida est né à Compiègne en 1848. Il est encore clerc de notaire dans une étude de la ville, quelques jours avant que quatre de ses dessins paraissent le 24 novembre 1866 dans Le Journal amusant - périodique alors fort célèbre - et viennent révéler son talent de dessinateur. Ceux-ci confirment une vocation innée et annoncent l'exceptionnelle carrière de leur auteur. Il brilla comme illustrateur et auteur pour divers ouvrages de contes et des voyages à travers la France.


Pour la cité de Carcassonne, il publia d'ailleurs quelques temps avant cet ouvrage, une visite guidée de la Cité médiévale richement enluminée de dessins qui lui valurent d'être comparé à Gustave Doré. Les amateurs de plats historiés apprécieront la qualité de cette publication. Il s'agit cependant d'une version postérieure à la version originale de 1926. Les collectionneurs ne devraient pas laisser passer cet exemplaire en bel état à une période où la cote de Robida frémit à la hausse [c'est un scoop mais je vous demande de garder cette information, confidentielle]… Pierre


ROBIDA A. Le trésor de Carcassonne. Paris, H. Laurens, sd (1930). Cartonnage éditeur bleuté, dos et quatrième plat orné, gardes colorées. 116 pp, illustrations en noir in-texte, en couleurs hors-texte, frontispice. Pas de rousseurs ni frottements, couverture légèrement salie, bel état général. 70 € + port

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