" Il ne faut pas croire à ce qu'on voit ; ça ressemble trop à ce qu'on espère. " Cet aphorisme de Pascal Quignard résume le titre d'un des ouvrages de Boursault que je présente aujourd'hui à la vente. Le nom de l'auteur, quand il n'est pas connu pour être l'inventeur d'un fromage au lait entier enrichi en crème inventé en 1951, est davantage classé comme un dramaturge du 17eme siècle, bien que la postérité n'ait souvent retenu que son rôle de "censeur" de L'école des femmes de Molière et sa participation malheureuse dans les querelles théâtrale du XVIIeme siècle.
Boursault
(1638-1701) est né en Bourgogne. Son
père, quoique des plus riches du lieu, ne voulut jamais dépenser un écu (on ne
disait pas un sous !) pour le faire instruire. Il n'apprit ni grec ni latin, et
à son arrivée à Paris «ne sçavoit que grossiérement la langue françoise»
(Nicéron). Il se forma entièrement par
la lecture et le commerce du beau monde. ..
Poète, il truffe ses lettres de fables avant de porter deux ou trois fois Esope à la scène. Romancier, il oriente le genre vers la nouvelle courte qui emprunte ses sujets à la réalité contemporaine et à la plus immédiate actualité. Le récit, comme chez Madame de Villedieu, s'y rehausse d'un humour enjoué. On lui doit Artémise et Poliante, dont le préambule relate une des premières représentations de Britannicus et jette ainsi les fondements de la critique dramatique, Le Marquis de Chavigny en 1670, Ne pas croire ce qu'on voit, histoire espagnole en cette même année et Le Prince de Condé en 1675.
Boursault contribue
aussi, en même temps que l'auteur des Lettres portugaises, à la création du
roman par lettres. Ses Lettres à Babet, d'abord dispersées en 1669 parmi les Lettres
de respect seront regroupées à partir de 1683 à
l'intérieur du même recueil après la mort de l'auteur.
Pour le théâtre,
il aurait produit dès l'âge de quinze ans des pièces destinées au Marais. On retiendra
principalement un Germanicus (1673 ou 1679), l'acte des Mots à la mode, et la
comédie d'Esope à la Cour, posthume (1701).
Je vous propose aujourd'hui, dans un
même volume, deux romans de l'auteur : Le marquis de Chavigny est une nouvelle
historique dont l’action se déroule en 1664, durant l’expédition franco-magyare
contre les Turcs, et le siège de la ville de Candie. Ne pas croire ce
qu'on voit est, de son côté, un
ouvrage largement inspiré de Calderon et traduit très librement. Boursault a savamment combiné les éléments
pris dans Casa con dos puertas, mala es de guardar avec d'autres nouvelles trouvées
ailleurs comme dans La dama duende du même Calderon ou dans Les engagements du
hasard de Thomas Corneille…
Une fable de
l'auteur : L’Homme et la Puce.
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Par un homme en courroux la puce un jour surprise
Touchant pour ainsi dire à un moment fatal,
Lui demanda sa grâce, et d’une voix soumise :
« Je
ne vous ai pas fait, dit-elle, un fort grand mal. »
« Ta morsure
il est vrai, me semble un faible outrage,
Dit l’homme, cependant n’espère aucun pardon,
Tu m’as fait peu de mal mais j’en sais la raison,
C’est que tu ne pouvais m’en faire davantage. »
Il ne faut pas
croire ce que l'on voit… Pierre
Le marquis de Chavigny – à la suite - Ne pas croire ce qu'on voit, histoire espagnole. Par feu M. Boursault. A Paris, Chez Le Breton, 1739. Un fort volume In-12. Reliure pleine basanr, dos à nerfs, caissons fleuronnés, gardes colorées, tranches mouchetées rouges. [1f bl], 288pp / viij ,9-314pp, [1fbl]. Édition rare, comme l'originale parue en 1670. Bel état. 220 € + port
Le marquis de Chavigny – à la suite - Ne pas croire ce qu'on voit, histoire espagnole. Par feu M. Boursault. A Paris, Chez Le Breton, 1739. Un fort volume In-12. Reliure pleine basanr, dos à nerfs, caissons fleuronnés, gardes colorées, tranches mouchetées rouges. [1f bl], 288pp / viij ,9-314pp, [1fbl]. Édition rare, comme l'originale parue en 1670. Bel état. 220 € + port
3 commentaires:
Merci Patrick ! (il se reconnaitra !)
Il ne faut plus que je termine mes billets juste avant de quitter la boutique ;-)) Bon ! Celui-ci n'a pas été facile à finaliser car les renseignements sur le bonhomme ne sont pas légions... Pierre
Surtout quand on pense à l'apéro-piscine....
Hier soir, c'était "morito" ! Anniversaire oblige...
Un conseil, cependant : Ne pas utiliser comme une boisson désaltérante pour éponger sa soif sous peine de se réveiller en pleine nuit pour éponger son alcool ! ;-)) Pierre
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