Si certains se désolent à l'avance de l'effondrement annoncé de la cote des autographes, les amateurs moins fortunés se réjouissent de pouvoir, de nouveau, acquérir quelques belles pièces pour des tarifs raisonnables. Reste à s'assurer de l'expertise des documents proposés à la vente ! Les libraires spécialistes sauront vous conseiller dans la majorité des cas. Dans le cas contraire, il faut savoir qu'un journal des autographes fut publié régulièrement à la fin du 19eme siècle et qu'il peut être d'une aide notable pour cette expertise.
Je vous en propose aujourd'hui un exemplaire relié à la
vente. L'Autographe parut deux fois par mois et la publication débuta le 5
décembre 1863 avec le numéro 1 qui commence l'ouvrage et se termine avec le n°
34 du 15 avril 1865 qui clôt cette livraison. A la suite de cet exemplaire est
relié un ensemble de 32 pages sur papier bleuté qui rassemble des dessins
signés des plus grands artistes de l'époque (Daumier, Gavarni, etc…). Il s'agit
du numéro de l'Autographe au Salon de 1864 sans la page de titre. A la
suite, un autre numéro de L'Autographe au Salon de 1865 est mis en annexe.
Riche de 104 pages et de 430 dessins, il regroupe les meilleurs œuvres signées
de 352 artistes qui ont marqué leur époque. Un régal pour l'amateur !
Voici une compilation d'autographes qui me
semblent remarquables tant par la somme des informations qu'elle contient que par la
richesse de ses illustrations qui l'accompagne. J'avais pensé, un moment, vendre cet exemplaire
sous forme de parts en indivision avec un revenu annuel des souscripteurs
pouvant atteindre les 8% par an à partir de la quatrième année mais comme je
compte prendre ma retraite dans deux ans, il me faudrait trouver un successeur qui
puisse gérer cette affaire fructueuse après mon départ…
Petit bémol, j'ai cependant peur de ne pas trouver de remplaçant… Qui voudrait s'installer en Provence alors que les salles des ventes sont à Paris
ou dans les grandes villes de l'hexagone ? C'est donc la mort dans l'âme que je
propose l'ouvrage par règlement au comptant…
La publication que je propose aujourd'hui est une de
celles lancées par Hippolyte de Villemessant, célèbre directeur de journaux en
cette fin de siècle. Son parcours fut cahoteux : Il commence sa carrière comme
commerçant de rubans. Après la faillite de son affaire, il part s’installer
comme inspecteur d’assurances à Tours, puis à Nantes.
Installé en 1839 à Paris, il lance un
hebdomadaire de modes, de littérature, de théâtre et de musique intitulé La
Sylphide soutenu par la réclame. En 1841, il crée Le Miroir des dames, qui
coule au bout de deux ans. En 1844, La Sylphide connaît le même destin. En mai
1848, il récidive avec Le Lampion, qui dure trois mois. Le journal est renommé
La Bouche de fer et vaut à son auteur une incarcération.
En 1850, il lance La Chronique de Paris remplacée, après sa suppression, par La
Chronique de France.
Lorsqu'il ressuscite, le 2 avril 1854, pour la dixième
fois Le Figaro
sous forme hebdomadaire, il connait enfin le succès et fait de ce journal, un outil
incontournable de l'information journalistique. En 1857, il lance le journal de
modes La Gazette rose. En 1863, il lance L’Autographe que je propose ici.
L’année suivante, il lance Le Grand journal. En novembre 1868, il lance le
quotidien littéraire Le Diable à quatre… Un boulimique comme le fut, il y a peu
de temps, Gérard L'héritier… Pierre
L’Autographe. Années 1864 et 1865. 34 livraisons et deux numéros de l'Autographe au Salon de
1864 et 1865 en un volume in folio à l’italienne (30/47cm). Reliure demi basane
havane, plats cartonnés recouverts de papier coloré, faux-titre illustré. Du
n°1 au n°34 en 292 pages (il manque la page 255 ?), 32 pages pour l'Autographe
au salon 1864 et 104 pages pour l'année 1865. Nombreux fac-similés de
signatures, de personnages célèbres, comédiens, inventeurs peintres, écrivains,
science, religion, etc. avec des illustrations par Belloguet, Jules Gras, etc. Signes
d'usures modérés. 160 € + port
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