mercredi 8 octobre 2014

Qu'est-ce qu'un livre, en fait ?


Je n’aime pas jeter les livres. C’est pourquoi j’ai gardé trop longtemps, dans une caisse, ce livre que je vous offre aujourd’hui. Je vous l’offre ! Je ne le vends pas. Pourquoi ? Parce que cet ouvrage représente pour moi le plus grand foutage de gueule que j’ai jamais vu dans l’édition !


Que l’on reproche aux bibliophiles de ne pas lire, soit ! Que les écrivains cautionnent ce penchant en leur offrant l’occasion légitime de se soustraire au texte, je trouve ça  imbécile. J’ai essayé plusieurs fois de lire la préface, croyant évidemment que l’auteur allait nous donner la clé pour déchiffrer cette suite de caractères… Que nenni ! Je n’ai même jamais pu aller jusqu’au bout de cette préface tant le sens des phrases m’échappait. Le plus amusant, c’est que j’apprends par wikipédia que Pierre Guyotat a été traduit en japonais, en anglais, en russe, en espagnol, en italien, en allemand et en néerlandais… 


Le must serait surement de recouvrir cet ouvrage d’une reliure plein maroquin cerise, encadrement des plats par une large roulette dorée au centre desquels on trouverait les Armes d’une célèbre famille de la noblesse française du XXIeme siècle… C’est vous qui voyez ! Connaissez-vous, à l’exemple de cette surprenante compilation de papier imprimé, des ouvrages qui ne se lisent pas, ne se comprennent pas et ne vous apportent ni plaisir, ni intérêt ? Pierre

GUYOTAT Pierre. Le livre, Paris, Gallimard, 1984. Suite de feuillets imprimés au format in-8 et collés entre eux pour faire un livre. Garanti non lu. Bel état. Donné

7 commentaires:

Anonyme a dit…

"Toute phrase qui a besoin d’être expliquée ne mérite pas qu’on l’explique.
Si j’osais vous donner un conseil, ce serait de songer à être simple à ourdir votre ouvrage d’une manière bien naturelle, bien claire, qui ne coûte aucune attention au lecteur. Plus de simplicité, allez vite au but, ne dites que le nécessaire. Vous aurez encore plus d’esprit que les autres quand vous aurez retranché votre superflu."

Voltaire

Pierre a dit…

Il m'arrive de ne pas suivre ce précepte mais c'est à dessein...

Dans le cas présent, c'est tout le livre qui est superflu ! L'auteur ne prend même pas la peine d'expliquer dans sa préface, de façon claire, sa démarche. Je suis plutôt du genre "apaisé et calme " mais je déteste que l'on me prenne pour une truffe ;-))

Cela va me permettre de définir le " livre ". Pierre

calamar a dit…

Il est certains esprits dont les sombres pensées
Sont d'un nuage épais toujours embarrassées;
Le jour de la raison ne le saurait percer.
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.
Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément

Anonyme a dit…

Bonjour

Guyotat serait-il un génie incompréhensible pour le « vulgum pecus »:))
Je me souviens avoir essayé de lire « Coma » du même auteur il y a quelques années de cela
Même constat : imbuvable …….
David.

Anonyme a dit…

" Veis-tu l’s écllaers, os-tu l’tounère?
Lé vent érage et la née a tché!
Les douits saont g’laïs, la gnièt est nère -
Ah, s’tu m’ôimes ouvre l’hus - ch’est mé! "

Petit poème en Guernésiais.

René

Daniel a dit…

Si nous transformions la phrase de Voltaire en :" toute oeuvre d'art qui a besoin d'être expliquée ne mérite pas qu'on l'explique ", il n'y aurait plus beaucoup d'exposition d'art contemporain ; d'un autre coté la quinte n'a plus rien de diabolique de nos jours et est admise par toutes oreilles, l'évolution artistique est faite d'extrêmes paroxystiques, ce livre est il une apologie artistique de l'évolution du langage ? un simple objet de curiosité a considérer dans sa globalité ? Le but est éventuellement de mettre tous les lecteurs sur le même niveau, chacun devant faire sa propre interprétation de l'incompréhensible ? Malheureusement n'est pas Duras qui veut.

Daniel B.

Pierre a dit…

"L’acquéreur" de cet ouvrage, grand lecteur, m'indique que Guyotat est un des rares écrivains qui lui résiste mais qu'il ne désespère pas d'y arriver un jour!

Je ne me sens pas de taille et si j'apprends que cet auteur me prend pour un imbécile, ça va me vexer...

Pierre