Bombyx mari, le bombyx du mûrier, connu depuis 5000 ans, est un papillon extraordinaire ! Capable d'accroître mille fois son poids en 25 jours et de "baver" 30 cm de fil doré par minute, il fait partie des rares insectes domestiqué par l'homme. Il est d'ailleurs tellement habitué à l’élevage, qu’il ne pourrait plus vivre en liberté ; il ne saurait plus aller tout seul d’une feuille à l’autre…
Je vous propose
aujourd'hui de remonter le fil du temps de la soie mythique qu'il produit et qui
a fait le bonheur des éleveurs français du 18eme et 19eme siècle…
Pendant longtemps monopole de la Chine, qui avait tenu
ses élevages de vers dans un isolement quasi religieux, la production de soie fut
introduite en Europe au XIIIe siècle par les marchands de Venise, qui
diffusèrent cette activité dans diverses régions, dont l’Italie septentrionale
et la France. L’élevage du ver à soie requiert la culture du mûrier blanc, dont
les feuilles assurent la croissance de la chenille et donc la production de
soie.
L’intérêt pour cette activité était tel que les mûriers
poussaient jusque dans les jardins royaux ! Cet élevage s’était répandu surtout
dans certaines régions du Sud de la France comme le Gard, l’Hérault et
l’Ardèche, où l’on créa de nouveaux systèmes d’irrigation pour développer celle
du mûrier. Beaucoup s’enrichirent ainsi et, à la veille de la Révolution, la
soie était un des piliers de l’industrie du pays.
Il y eut des temps difficiles pendant la Terreur, puis
une reprise vint sous le Consulat. La ville de Lyon devint la capitale européenne de la
soie : au milieu du xixe siècle, la production en France s’élevait à un dixième
de la production mondiale. Je vous propose aujourd'hui à la vente une ode en
vers au ver - et en provençal pour sa partie rimée – datant de 1819. Où l'on
comprendra, la reconnaissance de l'homme pour l'extraordinaire générosité de "Dame
nature"…
Cependant, en 1849, cette industrie florissante est
menacée par les premiers signes d’une nouvelle maladie des vers à soie qui les
rend improductifs. La maladie se répand selon un mode épidémique, non seulement
en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Grèce et, en quelques années,
gagne tous les pays producteurs jusqu’à la Chine. Seul épargné, le Japon
approvisionne en graines les pays atteints, très demandeurs, faisant le bonheur
des importateurs.
On se rappelle tous que, en 1865, à la demande du gouvernement, Pasteur
se penche sur la maladie qui décime les élevages de vers à soie. Après une
patiente et longue enquête, ses étudiants et lui en isolent la cause et
proposent une méthode préventive basée sur l'hygiène. Depuis cette époque
l'élevage du vers à soie, ni sa filature, ne sont réapparus en France… En tout
cas, pas que je sache !
Joseph Marius Diouloufet, né a Éguilles
(Bouches-du-Rhône) en 1771 et mort à Cucuron (Vaucluse) en 1840 alors qu'il
dinait chez le curé du village, est un poète qui connut son heure de gloire en
tissant sa toile avec les plus beau mots de la langue provençale… Pierre
Leis magnans, pouèmo didactique en quatre chants, eme de notos.
Les vers-à-soie, poème didactique, en vers provençaux, avec des notes (en
français). Augustin Pontier, Aix en Provence, 1819.
Un volume In-8. Reliure demi-basane bleu-nuit, dos lisse, roulettes dorées et
titre en lettres dorées, plats de papier coloré, tranches mouchetées. [1f bl],[3ff
titre], x, [5ff souscripteurs et front],109 pp. Rare édition originale,
complète de la liste des souscripteurs et illustrée d'une planche gravée sous
serpente. Menus défauts, très bon état intérieur sans rousseurs. 280 € + port
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