lundi 20 octobre 2014

Les vers-à-soie (Leis magnans) par Joseph-Marius Diouloufet. L'édition originale.


Bombyx mari, le bombyx du mûrier, connu depuis 5000 ans, est un papillon extraordinaire ! Capable d'accroître mille fois son poids en 25 jours et de "baver" 30 cm de fil doré par minute, il fait partie des rares insectes domestiqué par l'homme. Il est d'ailleurs tellement habitué à l’élevage, qu’il ne pourrait plus vivre en liberté ; il ne saurait plus aller tout seul d’une feuille à l’autre…


Je vous propose aujourd'hui de remonter le fil du temps de la soie mythique qu'il produit et qui a fait le bonheur des éleveurs français du 18eme et 19eme siècle…


Pendant longtemps monopole de la Chine, qui avait tenu ses élevages de vers dans un isolement quasi religieux, la production de soie fut introduite en Europe au XIIIe siècle par les marchands de Venise, qui diffusèrent cette activité dans diverses régions, dont l’Italie septentrionale et la France. L’élevage du ver à soie requiert la culture du mûrier blanc, dont les feuilles assurent la croissance de la chenille et donc la production de soie.


L’intérêt pour cette activité était tel que les mûriers poussaient jusque dans les jardins royaux ! Cet élevage s’était répandu surtout dans certaines régions du Sud de la France comme le Gard, l’Hérault et l’Ardèche, où l’on créa de nouveaux systèmes d’irrigation pour développer celle du mûrier. Beaucoup s’enrichirent ainsi et, à la veille de la Révolution, la soie était un des piliers de l’industrie du pays.


Il y eut des temps difficiles pendant la Terreur, puis une reprise vint sous le Consulat. La ville de Lyon devint la capitale européenne de la soie : au milieu du xixe siècle, la production en France s’élevait à un dixième de la production mondiale. Je vous propose aujourd'hui à la vente une ode en vers au ver - et en provençal pour sa partie rimée – datant de 1819. Où l'on comprendra, la reconnaissance de l'homme pour l'extraordinaire générosité de "Dame nature"…


Cependant, en 1849, cette industrie florissante est menacée par les premiers signes d’une nouvelle maladie des vers à soie qui les rend improductifs. La maladie se répand selon un mode épidémique, non seulement en France, mais aussi en Italie, en Espagne, en Grèce et, en quelques années, gagne tous les pays producteurs jusqu’à la Chine. Seul épargné, le Japon approvisionne en graines les pays atteints, très demandeurs, faisant le bonheur des importateurs.


On se rappelle tous que, en 1865, à la demande du gouvernement, Pasteur se penche sur la maladie qui décime les élevages de vers à soie. Après une patiente et longue enquête, ses étudiants et lui en isolent la cause et proposent une méthode préventive basée sur l'hygiène. Depuis cette époque l'élevage du vers à soie, ni sa filature, ne sont réapparus en France… En tout cas, pas que je sache !


Joseph Marius Diouloufet, né a Éguilles (Bouches-du-Rhône) en 1771 et mort à Cucuron (Vaucluse) en 1840 alors qu'il dinait chez le curé du village, est un poète qui connut son heure de gloire en tissant sa toile avec les plus beau mots de la langue provençale… Pierre


DIOULOUFET Joseph-Marius. Leis magnans, pouèmo didactique en quatre chants, eme de notos. Les vers-à-soie, poème didactique, en vers provençaux, avec des notes (en français). Augustin Pontier, Aix en Provence, 1819. Un volume In-8. Reliure demi-basane bleu-nuit, dos lisse, roulettes dorées et titre en lettres dorées, plats de papier coloré, tranches mouchetées. [1f bl],[3ff titre], x, [5ff souscripteurs et front],109 pp. Rare édition originale, complète de la liste des souscripteurs et illustrée d'une planche gravée sous serpente. Menus défauts, très bon état intérieur sans rousseurs. 280 € + port

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