François Chabas (1817/1882) appartenait à une famille de commerçants établie à Chalon-sur-Saône. Il avait montré dès son enfance des aptitudes et un goût spécial pour les études linguistiques qu'il poursuivait à côté de son commerce de vente de vin – il n'y a pas de sot métier... Tout jeune, une Bible hébraïque lui tomba dans les mains et il se mit à apprendre tout seul cette langue – il n'était donc pas sot !
Mais sa vocation égyptologique ne se révéla qu'à l'âge de
trente- cinq ans, en 1852. Un ami de la famille lui communiqua une série
d'articles publiés dans Le Magasin pittoresque par un des compagnons de Champollion,
Nestor l'Ilote, qui exposait les principes de déchiffrement tels qu'ils avaient
été établis par le maître. Chabas en fut tellement frappé qu'il résolut de se
consacrer à cette étude.
Mais, comme à Chalon sur Saône, il était loin de toutes ressources
scientifiques, il demanda conseil à Edmond de Rougé qui venait de publier son
mémoire sur l'inscription d'Ahmès. Rougé reçut fort bien la demande de Chabas. Il
lui écrivit, lui disant combien il était heureux de voir un nouvel adepte de
cette civilisation et lui indiqua la direction à suivre dans ses travaux.
Chabas commença par la traduction d'une inscription
hiéroglyphique du temple de Radesieh, dans le désert, entre le Nil et la Mer
Rouge. Ce texte, reproduit dans le grand ouvrage de Lepsius, raconte une expédition
que fit le roi Séti pour gagner des mines qui se trouvaient dans cette région.
Il décrit les difficultés de la route, provenant du manque d'eau. Ce travail ne
parut qu'en i856, à Chalon. L'absence de caractères typographiques spécifiques
en retarda la publication, et cette difficulté entrava Chabas jusqu'au moment
où Lepsius lui fournit une collection de caractères égyptiens provenant de
l'imprimerie royale de Berlin…
D'emblée ses traductions donnèrent à Chabas une autorité
qui fut reconnue par les égyptologues les plus éminents de l'étranger, en
particulier Birch à Londres, avec qui il était en correspondance active, et
dont il avait traduit deux mémoires, l'un sur une patère égyptienne du musée du
Louvre, et l'autre sur un sujet qu'il reprit plus tard pour son compte, le
papyrus Abbott.
Parmi la cinquantaine d’ouvrages scientifiques qu'il
publia durant son existence, il est important de signaler qu'il fut tout
d'abord le premier à déchiffrer le plus ancien livre du monde, le papyrus Prisse, véritable traité de sagesse
égyptienne ; il écrivit aussi Voyage d'un Égyptien en Syrie, Phénicie et
Palestine au XIVeme siècle avant notre ère, ouvrage rappelant l'histoire d'Abraham et de la Terre Promise.
On doit à Gaston Maspéro (1846/1916), célèbre égyptologue
lui aussi, d'avoir réuni une grande partie de ses études et de ses publications
dans les 5 volumes que je vous propose aujourd'hui à la vente. Peut-être le
point de départ d'une bibliothèque d'égyptologie ? Cela tombe bien, j'ai
quelques livres qui traitent de ce sujet sur mes rayonnages. Un catalogue,
peut-être ? A suivre… Pierre
Bibliothèque
Egyptologique contenant les œuvres des égyptologues français dispersées dans
divers recueils et qui n'ont pas encore été réunies jusqu'à ce jour. IXème à
XIIIème tome de la collection complète de Maspéro. Paris, Ernest Leroux éditeur,
1899 à 1909. 5 volumes forts et grands in-8 (24,5/17). Cartonnage uni, percale
rouille. Nombreuses illustrations. Bel état. Vendu
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