Au XVIIème siècle, le théâtre occupe une place fondamentale dans la société espagnole. On appelle d'ailleurs cette période "L'Espagne du théâtre d'Or". Il se rapproche, par sa conception, du théâtre de Shakespeare. Le genre théâtral est la " Comedia " structurée en trois actes appelés les " journées ". Fidèle à l'esprit baroque de l'époque, ce théâtre ne respecte pas forcement la règle des trois unités qui sera, plus tard, la règle du théâtre classique français.
Ce genre théâtral conjugue tragédie et comédie. Les
auteurs y exposent l'histoire de l'Espagne ; de ses mœurs, de sa vie sociale et
spirituelle. Il parle de l'amour, des femmes et de l'honneur de Dieu. L'Eglise
entretient, pour cette raison, des relations très ambiguës avec ce théâtre.
Elle lui emprunte, ses comédiens pour représenter les saints dans ses fêtes
religieuses, lui prête ses auteurs les plus talentueux pour financer ses bonnes
oeuvres… Cependant, elle reproche aux comédiens leur vie dissolue, leur refuse
le sacrement et condamne les Comedias qu'elle considère comme une école de
l'immoralité !
Conséquence logique : les écrivains, pour être joués à la
Cour très catholique des Grands d'Espagne, devront parfois devenir, comme Calderon
ou Lope De Vega, dont je vous propose
aujourd'hui des ouvrages à la vente, des hommes d’Église...
L'œuvre de Calderon (1600-1681) débute quand celle de
Lope de Vega (1562- 1635) s'achève. Une de ses œuvres les plus célèbres est La vie est un
songe. Sa carrière théâtrale commence alors qu'il est au service du roi
dont il devient le fournisseur quasi exclusif de divertissements théâtraux.
Membre de l'ordre franciscain, il sera ordonné prêtre en 1651. Dès lors, il
n'écrira plus pour le théâtre populaire mais seulement pour les fêtes
religieuses et pour la cour des comédies mythologiques.
Lope de Vega, son ainé, est
considéré comme un chroniqueur de sa propre vie, qu’il retrace dans une œuvre
quasi autobiographique. Ses amours tumultueuses lui valent une interdiction de
séjour à Madrid et dans le royaume de Castille (1587). Ses aventures et ses
déboires sont liés à sa passion irrépressible pour les femmes et la
littérature. En 1609, il révolutionne le théâtre espagnol avec « Le Nouvel
art de faire des comédies ». Rimas
sacras (1614) est l’une des pièces maîtresses de la poésie lyrique
castillane et universelle.
Je vous propose aujourd’hui de basculer vers ce Siècle
d’Or qui a vu l’Espagne rayonner sur tous les plans : littéraire et
artistique, économique et politique. Les œuvres de Lope de Vega et de Calderon,
publiées ici par les éditions Didier et Cie, sont des traductions d'Eugene Baret
et d'Antoine de Latour précédées d'une étude sur chacun des auteurs. La reliure
signée par Lemardeley est remarquable et les ouvrages présentent un très bel
ex-libris de la comédienne Antoinette Legat. Comment résister à tant de charmes
? Pierre
Œuvres
dramatiques de Calderon. Traduction de M. Antoine de Latour avec une étude sur
Calderon des notices sur chaque pièce et des notes. Tome I : Drames – Tome II :
Comédies. Paris, Librairie académique Didier et Cie,
1871 (tome I), 1875 (tome II). Deux volumes petit in-8 (18,5/12,5). Reliure demi-maroquin
fauve, dos à nerfs, lettres dorées, gardes colorées, toutes tranches marbrées,
reliure signée Lemardeley. LVI, 522pp, [2ff], 591pp [2ff]. Des rousseurs irrégulières. Dos légèrement
insolé. Très bel état. Les deux ouvrages : 76 € + port
Œuvres dramatiques de . Traduction de M. Eugène Baret. Avec une étude sur Lope de Vega,
des notices sur chaque pièce et des notes. Deuxième édition. Tome I : Drames –
Tome II : Comédies. Paris, Librairie académique
Didier et Cie, 1874. Deux volumes petit in-8 (18,5/12,5). Reliure demi-maroquin
bleu nuit, dos à nerfs, lettres dorées, gardes colorées, toutes tranches
marbrées, reliure signée Lemardeley. [3ff titre],[2ff], XXXII,474pp, [2ff] –[3ff],
570pp [2ff]. Des rousseurs irrégulières. Dos légèrement bruni.
Très bel état. Les deux ouvrages : 76 € + port
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