Jacques, un des douze apôtres du Christ, frère de Jean - le futur évangéliste - partit après la Pentecôte christianiser la terre d'Espagne. Son discours dut être peu convaincant puisqu'il revint en Palestine quelques années plus tard ayant à peine converti à la foi nouvelle une dizaine d'autochtones… L'ibère est rustique, on le sait !
Le palestinien ne l'était guère plus, à l'époque… Hérode Agrippa
fait arrêter et décapiter l'apôtre Jacques à son retour. Ses compagnons embarquent alors sur
un vaisseau avec son corps et prirent le large pour revenir enterrer
leur ami en Terre d'Espagne. Porté par les courants et les vents, le vaisseau
s'échoue sur une plage de Galice, près de la ville de Padrón. On l'enterre et
on oublie le Saint jusqu'au années 800 !
Il faut rappeler qu'à cette époque, les Maures pénètrent
dans la péninsule et en achèvent leur conquête en 714, à l'exception cependant
des montagnes du Nord. Cette province, restée chrétienne, est celle des
Asturies aujourd'hui province d'Oviedo. En 813, c'est-à-dire à l'époque de
l'empereur Charlemagne, des phénomènes surnaturels se déroulent à l'endroit où
dort l'apôtre. L'évêque d'Iria Flavia, Théodemir, intrigué, fait effectuer des
fouilles. On exhume alors ce qu'on pense être les restes de Jacques !
Dans ce contexte, la découverte, en 813, de la sépulture
du Saint aux portes de l'empire Musulman, prend une consonance de résistance à
l'envahisseur. Saint Jacques est ainsi, au début, associé à l'image d'un
Matamore (Matamoros, exterminateur de Maures). De là partira , d'ailleurs, la Reconquista
de l'Espagne ! Aussitôt s'élève une basilique sur le tombeau, et bientôt se
précipitent les foules accourues de l'Europe entière pour toucher et adorer les
précieuses reliques de l'apôtre...
Le Camino francés (le Chemin français) fut ainsi appelé
parce qu'il était majoritairement parcouru par des
pèlerins venant d'outre-Pyrénées, mais aussi parce que de
nombreux Francs vinrent s'y installer. Les multiples hôpitaux, ponts et
monastères qui jalonnent cette route témoignent de son passé prestigieux. Voilà
la genèse rapidement résumée des chemins de Compostelle !
Aujourd'hui
encore, chaque année 15.000
pèlerins marchent avec le "miam-miam-dodo" dans la poche sur le
GR65, le Camino Francés, vers la basilique Saint-Jacques. Il s'agit d'une randonnée d’environ
970 km avec 33 étapes. On peut évidemment l'effectuer en plusieurs fois…
Je vous propose aujourd'hui de faire ce voyage initiatique
en compagnie de Marie Mauron, écrivain et d'Yves Brayer, peintre et dessinateur
: chemin sans embûche réservé aux seuls bibliophiles, cependant… Pierre
Mauron (Marie) - Brayer (Yves). El
Camino Frances nous mene à Compostelle. Aquarelles et Dessins d'Yves Brayer. Les Baux de Provence, chez Louis Jou, 1984, 1984. Un volume in-4
à l'italienne, en feuilles, sous chemise et emboitage. Cet ouvrage à été
imprimé chez Louis Jou, sur sa Presse à Bras à 150 exemplaires numérotés (seul
tirage). Le notre est le n°98 spécialement imprimé pour Maitre Gontier.
Superbement illustré en noir et en couleurs par Yves Brayer. 510 € + port
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire