Alors que l'Espagne et le Portugal s'étaient réservés l'exploitation de l'Amérique - à la suite des découvertes de Christophe Colomb - tout au long du XVI siècle et XVII siècle, les autres puissances européennes s'étaient engagées dans une compétition acharnée pour constituer les plus grands empires coloniaux à l'est, avec un commerce florissant empruntant la Route de la soie ou la Route des Indes, par mer ou par terre.
Ce commerce était notamment celui des épices (poivre, clou de girofle, cannelle, noix de muscade...) produites dans les pays de l’océan indien et utilisées dans l’alimentation (notamment pour masquer le goût des viandes mal conservées), dans la pharmacie, et celui de la manufacture de tissus (indigo, coton et soie). Si les européens s'étaient assurés le contrôle des côtes, le contrôle des voies terrestres était plus aléatoire… C'est pourquoi, en raison des progrès scientifiques et techniques, ce furent les transports maritimes qui furent rapidement privilégiés. La traditionnelle Route de la soie échappait à cette règle et elle fut adaptée, au cours du temps, en fonction des géopolitiques locales.
Pour simplifier, le voyage aller-retour pouvait emprunter, soit le Nil à Alexandrie et rejoindre la mer rouge en direction des Indes, soit partir de la côte palestinienne vers Suez et descendre le Nil, soit traverser le désert d'Arabie et rejoindre le Golfe persique dans un port sécurisé… Il fallait alors trouver des caravansérails, des animaux et des guides fiables… C'est à quoi James Capper (1743-1825) s'attacha à la fin du 18eme siècle.
Ce fut simplement un marchand indépendant avant de devenir, en 1768, capitaine de l’armée de Madras. En 1773, il fut nommé, pour la Compagnie des Indes, commissaire général des côtes du Coromandel avec le titre de colonel. Cette partie du littoral de l'Inde est d'ailleurs juste à l'opposé des côtes de Malabar (côtes ouest) que j'ai évoquées dernièrement à l'occasion de la présentation d'un ouvrage ancien de botanique (vous pouvez cliquer). En 1777, il fut envoyé en mission pour explorer la faisabilité d’une ouverture d’une nouvelle route entre l’Europe et l’Inde. C'est, en partie, le contenu de l'ouvrage que je présente ici.
Après une révolte en Inde en 1780, James Capper devint commandant d’artillerie à Madras. Il démissionna de la Compagnie des Indes en 1791 et retourna en Angleterre où il publia des ouvrages tournés vers la météorologie et l'agriculture. Il est représenté, en frontispice, racontant ses aventures à ses petits enfants...
Cet ouvrage comme son titre le mentionne - Observations sur le passage à l'Inde par l'Egypte ; De Vienne à Constantinople et Alep, et de là, à Bagdad, et à travers le grand désert de Bassora, avec des remarques occasionnelles sur les pays voisins, et complété par des tableaux de ces différentes voies - nous relate un voyage vers l'Inde par terre, et par une route en partie inconnue à travers le grand désert. Je vous souhaite d'effectuer ce fabuleux voyage en tournant les pages de l'ouvrage que je propose à la vente, aujourd'hui… Pierre
CAPPER (James). Observations on the passage to India, through Egypt. Also by Vienna through Constantinople to Aleppo, and from Thence by Bagdad, and directly across the Great desert, to Bassora with official remarks on the adjacent Countries, an account of the different stages, and sketches of the several Routes on four Copper Plates. Londres, Faden, 1785. Un volume in-8 (23,5/15cm). Reliure contemporaine pleine basane cerise, dos à nerfs et lettres dorées, gardes colorées d'un rose des plus seyants (sic). Remarquable édition de cet important itinéraire, illustrée de 3 cartes dépliantes et d'une gravure hors texte dépliante. [4ff titre et avert], [xxxvi], 270pp, [1f bl], [8ff suppl]. Intérieur frais. Belles cartes. Rare ouvrage. 840 € + port
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