jeudi 4 septembre 2014

Œuvres capitales de Charles Maurras. Ne pas emprisonner sa pensée...


Charles Maurras a exercé sur son temps la même souveraineté que Voltaire sur le sien, et cela non pour avoir flatté l'époque mais pour l'avoir, bien au contraire, corrigée… Depuis son intervention sur les querelles de la cité, aucun problème ne se présente selon les mêmes points de vue ni les mêmes termes qu'auparavant ! Charles Maurras est un de ces intellectuels par qui se transforme un monde : ainsi parle un des meilleurs connaisseurs de l'œuvre de l'écrivain.


De cet écrivain, né pour les plus beaux combats et les jeux les plus brillants, beaucoup déplorent que la politique l'ait accaparé. N'est-pas le mérite des plus grands génies littéraires de la France que de s’intéresser à leur patrie ?


Lorsque Guillaume Tell reçut l'ordre inhumain dicté par Gessler, une angoisse dut lui serrer la gorge [ Envolée lyrique : imaginez l'animateur du blog, le bras droit levé vers le ciel, le gauche à l'endroit opposé au cœur...] ; les nerfs crispés, les membres las, il dut hésiter, prêt au meurtre, au suicide, à quelque chose de fou, n'importe quoi qui ne fut pas ça… Il se maitrisa cependant, plus calme, plus sûr de lui, plus certain de son but que jamais, mais quand la pomme eût volé sur la tête de l'enfant, la flèche dut fouiller le bois de l'arbre et longtemps encore vibrer, de toute la tendresse, de toute la douleur, de l'orgueil et de la rage qui bouillonnait au cœur du père. Ainsi était la pensée de Maurras. On parle de raison : sans doute. D'intelligence : bien sûr. Mieux encore : de passion domptée…


Journaliste politique, essayiste et critique littéraire, félibre, polémiste, homme d’influence mais aux interrogations métaphysiques et spirituelles ininterrompues, voyageur, travailleur infatigable, poète, fils attentionné et défenseur de l’Église ; condamné par elle puis réhabilité, défenseur de la Patrie ;  condamné par elle mais jamais réhabilité, Maurras a été tout cela !


Sa fin pourrait vous paraitre peu glorieuse, lui que l'on avait comparé à Barres ou à Anatole France… Elle le fut cependant ! Dans les souffrances, dans les humiliations des  prisons où il fut jeté, la providence a progressivement répondu à l’appel tacite de toute sa vie. Sourd depuis l’enfance et coriace agnostique, il aura ce mot inouï lorsque le chanoine Cormier, à la clinique Saint-Symphorien de Tours, lui apportera le dernier sacrement " Pour la première fois, j’entends quelqu’un qui vient ! ".


Je vous propose aujourd'hui à la vente une édition luxueuse de ses œuvres capitales – c'est le titre de cette édition de 1954. Les quatre tomes sont recouverts d'un maroquin bleu au centre duquel on trouve une fleur de lys, stylisée et dorée. C'est tout à fait charmant et particulièrement cohérent avec l'édition proposée quand on sait que les quatre tomes font partie d'un tirage de tête à trente exemplaires sur papier bleuté… Pierre


MAURRAS (Charles). Œuvres capitales. Paris, Flammarion, 1954. 4 volumes grand in-8 ( 23,5/17cm). Reliure plein maroquin bleu, dos à nerfs, fers sur les plats, tranche supérieure dorée, couverture et dos conservés. 478, 534, 534 et 480 pages. Un des trente exemplaires de tête numérotés sur papier bleu ( n°30). Truffé de deux cartes postales (Martigues et Maurras). Reliure signée P. Courty (meilleur ouvrier de France 1961 et 1965 – carton publicitaire du relieur annexé). Dos légèrement bruni. Parfait état. Vendu

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Brillante présentation!

M.

Pierre a dit…

C'est plus facile avec les gens brillants !

Pierre ;-))