Voici un petit recueil d'épithalames, de questions relatives au mariage, à l'amour, et aux mœurs nuptiales à travers le monde (chez les Moscovites, les Juifs, les Suisses, les Indiens, les Bataves, etc...). Il fut composé par trois auteurs flamands dont le poète hollandais Jacob Cats (1577-1660), l'historien et géographe Caspar van Baerle (1584-1648) et Cornelius Boyus (1611- 1665).
L'ouvrage est dédié à la Princesse Élisabeth de Bohème,
alors âgée de 25 ans, qui manifestait depuis sa jeunesse un goût prononcé pour
l'étude de la philosophie et qui refusait de se marier de peur d'en être
écartée. En 1644, Descartes qu'elle avait pris pour maître, lui dédiait ses
Principes de la Philosophie en la proclamant " La première et la plus
savante de ses disciples" !
Il s'agit, en
fait, d'une ode nuptiale que l'on pourrait comparer aux « toasts »
prononcés par les témoins, le jour de la cérémonie de mariage. Ici, le discours
est en latin mais on pourrait le traduire ainsi :
" J'aimerais dire deux ou trois mots en ma qualité
de garçon d'honneur. C'est la deuxième fois seulement que je remplis ce rôle.
J'espère l'avoir bien tenu la première fois. Les mariés, en tout cas,
continuent de me parler. Et j'avoue que j'ai de la chance, car eux ne se
parlent plus… Ils ont divorcé et ne s'adressent plus jamais la parole. Mais on
m'a assuré que je n'y étais pour rien. Marie de Saxe aurait dû savoir, de toute
façon, que son futur mari couchait avec sa sœur avant que je n'en parle dans
mon discours, non ? Euh... le fait qu'il ait couché avec sa mère l'a
surprise, par contre. Mais je pense, avec le recul, que ce n'était rien comparé
au cauchemar et à la violence des deux jours qu'a duré leur mariage ! Mais passons à un autre sujet... Parlons de demain :
Quand la routine s'installera, je souhaite du fond du cœur que vous vous
rappellerez l'émotion que vous avez ressentie lorsque vous avez échangé votre
premier baiser devant l'autel de l'église. Chers amis, je vous propose de lever
vos verres et vos fesses à l'adorable Élisabeth de Bohème pour qui nous avons
écrit ces poèmes en latin…"
En vérité, ce mariage d’Élisabeth de Bohème fut un échec.
Elle finit abbesse dans un monastère protestant… On pourrait penser que la vie
monastique a bien des inconvénients et qu’un mariage raté vaut mieux qu’une
clôture réussie ! C’est sans compter sans le charme de certains monastères,
tel celui de Santa Catérina sur le lac Majeur, que nous avons visité hier avec mon épouse, et où la douceur de vivre ne semble, en effet, pas un leurre… Pierre
CATS (Jacob) [Jacobus Catsius, Caspar Barlaeus, Cornélius
Boyus]. Faces Augustae Sive Poematia Quibus Illustriores Nuptiae, a Nobili
& Illustriviro, D Jacobo Catsio, Eq. & Praepor. Holl. As Frisiae
Occidentalis Ord. Syndico, Antehac Belgicis Verisibus Conscriptae. iam a
Caspare Barlaeo & Cornelio Boyo latino carmine celebrantur, ad Serenisimam
Principem Elizabetham, Fred. Regis Bohemiae & Electoris Palatini filiam.
Dordraci (Dordrecht), sumptibus Matthiae Havii & typis Henrici Essai, anno
1643 cum privilegio xv, annorum. Un
volume petit in-8 de l'époque. Reliure postérieure demi basane, dos lisse orné
de filets et pièce de titre. Mention de tomaison ancienne indépendante de
l'œuvre complète. [3ffbl], [7ff nch], [1 portrait Elisabeth de bohème], [24ff
préface, etc…], 272pp, 32pp, [3ffbl]. 13 gravures sur cuivre en demi page dans
le texte + portrait à pleine page gravés par l'artiste anversois Crispyn Van
Qeeborn. Première édition collective de ce rare recueil de poèmes. Bon état. 175
€ + port
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