Une chapelle d'Orta avec personnages grandeur nature... |
Ce texte était destiné à être pris en compte par les
évêques qui allaient participer au premier concile œcuménique du Vatican qui
débuta le 8 décembre 1869. Le précédent concile, celui de Trente, s'était clos
trois siècles auparavant. Vous imaginez que l’événement était de taille et que
l’avis d’un bon républicain était sujet à éclairer ces pontifes !
Convoqué par Pie IX, ce concile fut interrompu quand les
troupes italiennes envahirent Rome. Suspendu sine die, il ne fut jamais repris.
Après plusieurs sessions, des travaux difficiles et des débats complexes,
seules deux constitutions dogmatiques furent votées et ratifiées dont le dogme
de l'infaillibilité pontificale… Le 9 octobre 1870, ce qu'il restait des États
pontificaux était réunis au reste de l'Italie par plébiscite.
Dans sa préface, Félix Bobart écrit « Il ne reste qu’une
seule matière sujette à examen et à réforme dans les grandes assises du
christianisme, c’est la mise en action sociale des principes évangéliques. Que
l’église fasse la paix avec la politique, la science et les moralistes
novateurs, c’est bien ! Mais qu’elle fasse la paix avec les peuples en ramenant
aux principes évangéliques, la pratique journalière et usuelle de la religion,
et ce sera encore mieux !! »
Ce principe lui permettra, vous vous en doutez, de
développer de magnifiques diatribes anticléricales et des portraits au vitriol
tout au long de l’ouvrage. Cela se lit bien, c’est plein de mauvaise foi face à
la bonne, cela évoque évidemment beaucoup les idées franc-maçonnes… Il est vrai
qu’à cette époque, l’influence de la religion catholique était telle qu’un
contrepoids républicain était nécessaire. L’histoire a donné raison aux bouffeurs de curés puisque
les églises catholiques se sont vidées alors que les loges se sont remplies... La
république sera-t-elle aussi vigilante avec les autres religions ? Il faut
néanmoins préciser que cet ouvrage, s’il attaque de front, les rites, les
dogmes et les pratiques du clergé, ne remet absolument pas en cause la Foi.
Pierre
BOBART (Félix). Le sanctuaire : Photographies cléricales
dédiées aux membres du futur concile. Paris, Dubuisson et Cie. 1869. Demi
chagrin cerise, dos à quatre nerfs avec roulette dorée, motifs dorés entre les
nerfs. Titre et nom de l’auteur en lettres dorées. Plat couvert d’un papier
coloré marbré. Page de garde en papier coloré. Format in 8, 488 pages. Coins
inférieurs usés, le reste en bon état. Rousseurs très clairsemées (claires).
Envoi de l’auteur. Ouvrage introuvable, reflet de l’ambiance anticléricale de
l’époque. 95 € + port
2 commentaires:
Il me semble bien que la foi, qui relève du choix individuel de chacun, n'a jamais été remise en cause par la maçonnerie. Au reste, en 1869 le Grand Orient de France faisait toujours référence au Grand Architecte de l'Univers, qu'il n'a officiellement cessé d'invoquer qu'en 1877 (si ma mémoire est bonne).
pascal
P. S. Je sais pas si c'est bien passionnant ce que j'écris là, mais c'est toujours un commentaire. Or j'ai l'impression que les gens sont de plus en plus paresseux pour en écrire et je ne sais que trop le bien que ça fait de savoir qu'on est lu…
Les rapports conflictuels entre la religion et le mouvement maçonnique ont ceci d’intéressants qu'ils ont modelé notre histoire. Il n'est pas impossible qu'ils aient disparu !
J'aime bien les commentaires, aussi, Pascal mais les gens ont tant d'autres choses à faire... contrairement à moi ;-))
Pierre
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