Son tronc était d'une taille normale, mais ses jambes étaient courtes, voilà ! Il avait des lèvres et un nez épais. Il avait un cheveu sur la langue, ce qui le faisait zézayer en parlant. Il en jouait, faisait le provocateur dans les salons. Il se fit photographier nu sur la plage de Trouville-sur-Mer, en enfant de chœur barbu, ou avec le boa de Jane Avril , tout en étant très conscient du malaise que suscitait son exhibitionnisme.
En juillet 1881, Henri échoue au baccalauréat à Paris, mais est reçu à Toulouse à la session d'octobre. C'est alors qu'il décida de devenir artiste. Soutenu par son oncle Charles et René Princeteau, ami de son père et peintre animalier, il finit par convaincre sa mère. De retour à Paris, il rend visite à René Princeteau, dans son atelier au 233, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré.
Incapable de participer aux activités qu’un corps normal aurait permises, Toulouse-Lautrec vécut pour son art. Il devint un peintre du postimpressionnisme, un illustrateur de l’Art nouveau et un remarquable lithographe ; il a croqué le mode de vie de la Bohème parisienne à la fin du XIXe siècle. On le considérait comme « l’âme de Montmartre », le quartier parisien où il habitait. Ses peintures décrivent la vie au Moulin Rouge et dans d’autres cabarets et théâtres montmartrois ou parisiens, il peint les maisons closes qu’il fréquentait et où, évidemment, il contracta la syphilis...
Alcoolique pendant la plus grande partie de sa vie, il entra dans un sanatorium peu avant sa mort à près de 37 ans. Les relations que Lautrec entretenait avec son père ont été sujettes à de nombreuses divagations non fondées. Le peintre n'a jamais été un artiste maudit par sa famille, bien au contraire. Voici la lettre que le comte Alphonse, père de Lautrec, écrit à Gabrielle de Toulouse-Lautrec, sa mère, le soir de la mort de son fils : « Ah ! Chère Maman, que de tristesses. Dieu n'a pas béni notre union. Que sa volonté soit faite, mais c'est bien dur de voir renverser l'ordre de la nature. J'ai hâte de vous rejoindre après le triste spectacle de l'agonie longue de mon pauvre enfant si inoffensif, n'ayant jamais eu pour son père un mot enfiellé. Plaignez-nous. Alphonse. »
Ses derniers mots furent cependant adressés à son père
qui était présent au moment de sa mort, faisant allusion aux goûts de cet
aristocrate fantasque et passionné de chasse : « Je savais que vous ne
manqueriez pas l'hallali ». Vous remarquerez que, comme dans le dernier billet
paru sur le blog où j'évoque les derniers mots de Charles Maurras, les hommes
de l'Art ont toujours un superbe mot de la fin ! J'hésite encore pour le mien…
des idées sympas ? Pierre
Toulouse-Lautrec, lithographies, pointes sèches, œuvre complet. Paris, Arts et métiers graphiques, 1965. Un volume in folio.
Cartonnage éditeur, percale couleur tabac sous jaquette illustrée, plusieurs
centaines de reproductions à pleine page en noir et en couleurs. 369 pages.
Jaquette avec une pliure. Très bon état. 54 € + port
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