Pindare, le poète de Thèbes, était natif de Cynoscéphales au nord d'Athènes. Il était le fils de Daïphantos, pour les uns, de Pagondas ou de Skopélion pour les autres. Son oncle paternel lui apprit l'art de la flûte. Sa mère se nommait Cléodiké. Encore enfant, il fut pris par une étrange fatigue, alors qu'il chassait sur l'Hélicon ; endormi, une abeille déposa des rayons de cire sur ses lèvres. On dit aussi, qu'après avoir vu dans un rêve sa bouche regorgeant de miel, il devint poète.
À Athènes, ses maîtres furent Agathoclès ou Apollodore.
Ce dernier en confia plus tard la préparation au jeune Pindare. Pour avoir osé
proclamer qu'Athènes « était l'appui de la Grèce », il fut obligé de
s'acquitter auprès des Thébains d'une amende de mille drachmes, que les
Athéniens payèrent à sa place. Lorsque Pausanias, roi des Lacédémoniens, mit le feu à
Thèbes, il ordonna d'inscrire ces mots au-dessus de sa maison : « Ne brûlez pas
le toit de Pindare, le poète lyrique ». C'est ainsi qu'elle échappa à la
destruction et qu'elle est aujourd'hui devenue le prytanée de Thèbes.
Pindare fut traduit au début du XVIIe siècle. La première
traduction française est de Champenois François Marin en 1617. Pierre de
Lagausie donne cette version en 1626 que je vous propose aujourd'hui à la vente. Il la dédie à M. de Sainct Blancat.
Nous ignorons tout de Lagausie, le traducteur, à peine
plus de Jean de Courbes, le graveur et de Jean Laquehay, l'imprimeur. Chaque
ode est précédée d’une explication sommaire. L'ouvrage est dédié à Monsieur de
Sainct Blancat, suivi d'une vie de Pindare, comprenant une traduction d'une
partie de l'Ode deuxième et quatrième livre des vers d'Horace, où Pindare est
loué.
Une gravure représente, et c'est assez rare, une scène
d'accouchement ! Il s'agit de Coronis mettant au monde Esculape grâce aux bons
soins de son mari, Apollon, auréolé d'une couronne de lumière. Pierre
LAGAUSIE (Pierre de). Le Pindare thebain traduction de
Grec en François meslee de vers & de prose. Avec les figures qui représentent
les principales fables des Odes Olympiques, Pythiques. Nemeaques, et
Isthmiques. A Paris, chez Jean Lacquehay, près le College de Boncourt, 1626. Un
volume in-8. Reliure plein veau jaspé,
encadrement des plats par deux filets, roulette encadrant le contre-plat, dos à
5 nerfs, caissons ornés, pièce de titre maroquin à lettres dorées, gardes
colorées, toutes tranches rouges. Chiffres et nom d'une ancienne maison
d'édition au contre-plat. [9ff dont titre frontispice], 461pp, [2ff].
Titre-frontispice à encadrement, 4 planches HT en taille-douce par Jean de
Courbes. Traduit par le Sieur de Lagausie qui signe l'épître dédiée à Monsieur
de Sainct Blancat. Infimes trous de vers. Très bel exemplaire. 340 € + port
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