Où est donc la Phénicie et ses phéniciens ? Pour les Grecs du 7eme siècle av. J.C. qui utilisèrent les premiers le nom de Phénicie, le territoire s'étendait sur la zone côtière comprise entre le mont Casius au nord et Haïfa au sud, bande côtière entre la montagne libanaise et la mer Méditerranée.Victor Bérard (1864-1931) professeur de géographie à l'École des Hautes Etudes, auteur de l'ouvrage que nous présentons aujourd'hui à la vente et d'une célèbre traduction de l’Odyssée d’Homère parcourt ici la Méditerranée en bateau à la recherche de la Phénicie et des lieux cités dans le texte d’Homère.
La toponymie nous porte à la recherche des étymologies et
la tapologie consiste en une classification des sites et des habitats au titre
de la géographie humaine. L'archéologie est cependant toujours présente. Le
savant helléniste nous rappelle qu'il y a vingt ans, nous ne pensions pas que
la brillante activité des Phéniciens pût remonter au xve siècle avant notre
ère. Je n'ai, bien évidemment, aucune compétence pour commenter l'ouvrage de
Victor Bérard et m'en réfère, pour l'heure, aux indications présentées à la
sortie de ces livres.
" Le travail critique auquel s'est livré M. Bérard
est fort important. Dans bien des cas nous souscrivons à son avis, ainsi pour
l'invraisemblable théorie des ports égéens en Egypte, pour l'origine des
Phéniciens, d'autres encore… La question de l'origine sémitique de tant de noms
de lieux en Crète, dans les Cyclades et en Grèce propre est plus délicate à
régler. On sait qu'un sémitisant comme Clermont-Ganneau ne s'y refusait pas.
L'hypothèse gagnerait en vraisemblance si la légende de Cadmos recevait quelque
confirmation. Jusqu'ici, on doit reconnaître qu'elle reste quelque peu en l'air…
Quoi qu'il en soit de ces réserves, on trouvera dans ces
deux volumes, fort agréablement édités, des thèses bien étayées. En résumé, ce
n'est point là une œuvre banale ; elle est le fruit d'une longue expérience,
d'une érudition étendue et, comme elle soulève des problèmes complexes, elle
mérite d'être lue et méditée. "
Victor Bérard fut aussi un expert en politique étrangère. Ayant longuement séjourné dans l’Empire
ottoman, il s’est toujours intéressé à la politique étrangère dans la région.
Il publie de nombreux ouvrages sur la question. Devenu sénateur du Jura en 1920,
il est jusqu’en 1929, président de la Commission des affaires étrangères du
Sénat.Un rare jurassien de l'époque qui ne devint pas opticien... Pierre
BERARD (Victor). Les Phéniciens et l'Odyssée. Paris,
Armand Colin, 1927. Deux volumes in-8 (20/13). Brochés sous couverture
illustrée cartonnée; Tome I : Les Iles de la Très- Verte, in-8° de 446 pages.
Tome II : Mer Rouge et Méditerranée, in-8° de 450 pages. Nombreuses cartes et
illustrations. Très bel état. Vendu
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