Ce dictionnaire du 19eme siècle de
Pierre Larousse, quand même ! Wikipédia peut en prendre de la graine…
Racan (Honoré de Beuil, marquis de)
est né au château de la Roche-Racan (Touraine) en 1589 et est mort en février
1670. Son père était Maréchal de camp mais en mourant, il ne lui laissa qu'une
petite fortune. Destiné au métier des armes, Racan fut élevé dans une grande
liberté, au sein d'une des contrées les plus poétiques de la France, et dont
les sites riants et les images gracieuses semblent avoir déterminé son goût
pour la poésie… Quelle belle introduction !
En 1605, alors qu'il était devenu
orphelin, le Duc de Bellegarde, qui avait épousé une de ses cousines, le fit
entrer dans les pages de la chambre du roi. A la cour de Henri IV, il fit
connaissance avec Malherbe, apprit de lui l'art de faire des vers, et bientôt
devint son émule en même temps que son ami. En sortant des pages, Racan suivit
la carrière des armes, et prit part à presque toutes les expéditions de Louis
XIII.
De retour de sa première campagne,
ayant consulté Malherbe sur le choix d'un état, celui-ci lui répondit par
L'Apologue de Poggio Bracciolini, dont La Fontaine devait tirer plus tard la
fable du Meunier, son fils et l'âne.
En 1625, Racan avait achevé l'ouvrage
qui lui valut sa réputation, Les Bergeries, dont je propose, ici, une
remarquable édition du début du 18eme siècle à la vente. C'est une espèce de
tragédie pastorale, ou règne à la fois ce ton de galanterie si fort à la mode à
la cour de Henri IV, et cette métaphysique amoureuse goûtée par les précieuses
de l'Hôtel de Rambouillet (là venaient assidûment Racan, Malherbe,
Voiture, Chapelain et plusieurs femmes auteurs, les
précieuses, dont la plus célèbre a été mademoiselle de Scudéry).
En 1628, il commandait la compagnie de
Marechal d'Eftiat au siège de La Rochelle. Il se maria la même année à l'âge de
trente-neuf ans, et peu après, la duchesse de Bellegarde étant morte sans
enfant lui légua 20.000 livres de rente, avec laquelle il alla vivre en
gentilhomme campagnard dans sa terre de La Roche-Racan.
La mort de Malherbe l'affligea
tellement que sa verve sembla devoir à jamais l'abandonner ; il resta près de
vingt ans sans rien produire. Lors de la création de l'Académie Française,
Racan fut cependant un des premiers choisis par Richelieu. Son portait de
l'époque, si vous voulez le découvrir, est exposé dans les Historiettes de
Tallemant des Réaux et transcrit dans la
biographie du Dictionnaire du 19eme siècle dont j'ai tiré ces renseignements
[pour info, je possède deux de ces dictionnaires à la vente mais il faut venir
les chercher à la boutique !].
Ses œuvres ont été réunies par
Coustelier en 1724, dans les deux magnifiques volumes que je propose
aujourd'hui à la vente. M. Tenant de Latour (que j'ai déjà présenté sur le
blog, ici, vous pouvez cliquer) en donna une nouvelle édition plus
complète dans la collection Elzevirienne du libraire Jannet (Paris, 1857, 2
volumes in-16).
Les bibliophiles apprécieront la
remarquable reliure plein maroquin qui
recouvre les deux volumes [non signée – vraisemblablement première moitié du
19eme siècle] ainsi que l'état absolument sans reproche de l'impression. Des
qualités qui méritent, sans aucun doute, mes prétentions… Pierre
RACAN (Honorat de Beuil chevalier
seigneur de). Les Œuvres de M. Honorat de Beuil,
Chevalier Seigneur de Racan. Deux volumes in-12 (16 x
10,5 cm). A Paris chez Antoine
Urbain Coustelier, 1724. Reliure plein maroquin cerise, encadrement d'un triple
filet doré, dos à 5 nerfs, caissons fleuronnés avec encadrement d'un double
filet doré, roulette sur les nerfs, roulette sur les coupes, encadrement d'une
large roulette au contreplat, toutes tranches dorées. Tome II : (1) f. bl., (1)
f. non chiffré (faux-titre), 258 pp., (3) ff. (tables et privilège), (1) f. bl.
Tome II : (1) f. bl., (1) f. non chiffré (faux-titre), 258 pp., (3) ff. (tables
et privilège), (1) f. Ces volumes qui font suite à la collection des poètes français
publiée par Coustelier se trouvent difficilement " (Brunet IV, 1571). Bel
ex-libris de la Bibliothèque de la Hamonais. Magnifique reliure non signée, mais elle le mériterait... 850 € + port
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