vendredi 16 mai 2014

Les Œuvres de Racan chez Coustelier, 1724. Un exemplaire remarquable !


Ce dictionnaire du 19eme siècle de Pierre Larousse, quand même ! Wikipédia peut en prendre de la graine…


Racan (Honoré de Beuil, marquis de) est né au château de la Roche-Racan (Touraine) en 1589 et est mort en février 1670. Son père était Maréchal de camp mais en mourant, il ne lui laissa qu'une petite fortune. Destiné au métier des armes, Racan fut élevé dans une grande liberté, au sein d'une des contrées les plus poétiques de la France, et dont les sites riants et les images gracieuses semblent avoir déterminé son goût pour la poésie… Quelle belle introduction !


En 1605, alors qu'il était devenu orphelin, le Duc de Bellegarde, qui avait épousé une de ses cousines, le fit entrer dans les pages de la chambre du roi. A la cour de Henri IV, il fit connaissance avec Malherbe, apprit de lui l'art de faire des vers, et bientôt devint son émule en même temps que son ami. En sortant des pages, Racan suivit la carrière des armes, et prit part à presque toutes les expéditions de Louis XIII.


De retour de sa première campagne, ayant consulté Malherbe sur le choix d'un état, celui-ci lui répondit par L'Apologue de Poggio Bracciolini, dont La Fontaine devait tirer plus tard la fable du Meunier, son fils et l'âne.


En 1625, Racan avait achevé l'ouvrage qui lui valut sa réputation, Les Bergeries, dont je propose, ici, une remarquable édition du début du 18eme siècle à la vente. C'est une espèce de tragédie pastorale, ou règne à la fois ce ton de galanterie si fort à la mode à la cour de Henri IV, et cette métaphysique amoureuse goûtée par les précieuses de l'Hôtel de Rambouillet (là venaient assidûment Racan, Malherbe, Voiture, Chapelain et plusieurs femmes auteurs, les précieuses, dont la plus célèbre a été mademoiselle de Scudéry).


En 1628, il commandait la compagnie de Marechal d'Eftiat au siège de La Rochelle. Il se maria la même année à l'âge de trente-neuf ans, et peu après, la duchesse de Bellegarde étant morte sans enfant lui légua 20.000 livres de rente, avec laquelle il alla vivre en gentilhomme campagnard dans sa terre de La Roche-Racan.


La mort de Malherbe l'affligea tellement que sa verve sembla devoir à jamais l'abandonner ; il resta près de vingt ans sans rien produire. Lors de la création de l'Académie Française, Racan fut cependant un des premiers choisis par Richelieu. Son portait de l'époque, si vous voulez le découvrir, est exposé dans les Historiettes de Tallemant des Réaux et transcrit  dans la biographie du Dictionnaire du 19eme siècle dont j'ai tiré ces renseignements [pour info, je possède deux de ces dictionnaires à la vente mais il faut venir les chercher à la boutique !].


Ses œuvres ont été réunies par Coustelier en 1724, dans les deux magnifiques volumes que je propose aujourd'hui à la vente. M. Tenant de Latour (que j'ai déjà présenté sur le blog, ici, vous pouvez cliquer) en donna une nouvelle édition plus complète dans la collection Elzevirienne du libraire Jannet (Paris, 1857, 2 volumes in-16).


Les bibliophiles apprécieront la remarquable reliure plein maroquin qui recouvre les deux volumes [non signée – vraisemblablement première moitié du 19eme siècle] ainsi que l'état absolument sans reproche de l'impression. Des qualités qui méritent, sans aucun doute, mes prétentions… Pierre


RACAN (Honorat de Beuil chevalier seigneur de). Les Œuvres de M. Honorat de Beuil, Chevalier Seigneur de Racan. Deux volumes in-12 (16 x 10,5 cm). A Paris chez Antoine Urbain Coustelier, 1724. Reliure plein maroquin cerise, encadrement d'un triple filet doré, dos à 5 nerfs, caissons fleuronnés avec encadrement d'un double filet doré, roulette sur les nerfs, roulette sur les coupes, encadrement d'une large roulette au contreplat, toutes tranches dorées. Tome II : (1) f. bl., (1) f. non chiffré (faux-titre), 258 pp., (3) ff. (tables et privilège), (1) f. bl. Tome II : (1) f. bl., (1) f. non chiffré (faux-titre), 258 pp., (3) ff. (tables et privilège), (1) f. Ces volumes qui font suite à la collection des poètes français publiée par Coustelier se trouvent difficilement " (Brunet IV, 1571). Bel ex-libris de la Bibliothèque de la Hamonais. Magnifique reliure non signée, mais elle le mériterait... 850 € + port

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