vendredi 8 avril 2016

La plume sous le masque : Pensée du 5eme jour




L'argent, c'est la dernière chose à laquelle je pense... avant de m'endormir.

Jeune encore, mes études terminées, je jouissais de tous les biens qui donnent le bonheur sur cette terre : une épouse aimante, une famille charmante, de beaux enfants, d’excellents amis ; j’avais une clientèle fidèle, des bilans honorables et je bénéficiais de la considération publique. Je faisais partie de clubs fermés dont la cotisation annuelle prohibitive assurait à elle-seule ma solvabilité auprès de mon banquier, j’assumais périodiquement des vacances d’hiver familiales à des tarifs indécents et mon statut de profession libérale me garantissait – contre cotisation élevée – une assurance en cas de maladie invalidante : je ne vivais pas dans l’aisance mais dans le confort. Oui, mais ça c’était avant… C’était avant ce 1er janvier 2009, date à laquelle je décidai de faire une audacieuse reconversion dans le commerce d’ouvrages anciens sans filet de sécurité ! 

De la même manière que la providence de Dieu a créé toute chose sur la terre, on voit bien qu’il a aussi voulu établir entre les hommes l’impérieuse nécessité d’avoir, entre eux, besoin les uns des autres… et il a appelé ce besoin " Le commerce " ! Il a cependant dispersé ce don commercial de façon inégale entre les hommes. Dans sa bienveillance, il m’a donné cette heureuse prédisposition mais il a malheureusement oublié d’y associer des compétences en " gestion du risque " ! Je ne suis malheureusement pas le seul dans ce cas, les commerçants indépendants travaillant souvent, sinon dans l’inconséquence, au moins dans l’insouciance d’un avenir incertain…

Aujourd’hui, je dois donc gérer une perte totale de rentrées financières, ce qui explique la pensée proposée en préambule. Je vous rassure ! J’ai placé quelques économies sur un compte offshore à Panama, économies qui devraient sans problème faire la jonction avec une retraite anticipée dont je pourrais bénéficier d'ici la fin de l'année. Mais je pense à mes confrères qui n’ont pas cette chance ! Alors, je voudrais leur dire de ne pas compter sur une santé infaillible et de mettre un peu d’argent de côté pour en avoir devant eux en cas de pépin… Une autre solution serait peut-être de vous établir salarié de votre propre librairie, ce qui vous ferait bénéficier d’une meilleure protection sociale que celle d’un humble patron ? A voir…

Si le commerce des livres anciens m’est aujourd’hui interdit pour cause de cessation d’activité enregistrée à la chambre de commerce, rien ne m’empêche, cependant (dans la limite du raisonnable) de vendre, de particulier à particulier, quelques ouvrages de ma bibliothèque : ceci pour assurer le superflu... À bon entendeur, salut ! 

Amicalement. Pierre Brillard

2 commentaires:

Nadia a dit…

N'as tu pas prévenu que ce blog n'était plus un site marchand ? :-))) les amis font-ils partie d'une potentielle clientèle ?

C'est un réel problème ce que tu évoques et il englobe le grand défaut que certains ont de ne pas prévoir suffisamment, tout simplement parce qu'on se croit un peu éternels non ?

Questions :
Peut-on réellement se salarier de sa propre boutique ou bien était-ce une boutade ?
Explique moi comment du demandes à Dragon de mettre du gras ou de l'italique dans tes écrits ? vraiment, cet assistant m'interpelle. Enfin, du moment que tu ne me dis pas qu'il fait aussi le café.. :-))

Pierre a dit…

À la première question, je réponds : ce n'est surement pas la meilleure solution d'un point de vue financier mais c'est peut-être la solution la mieux sécurisée.
À la deuxième question, je réponds : j'utilise ma main droite pour corriger le logiciel de reconnaissance vocale, c'est pourquoi je peux mettre des italiques ensuite. Il y a sûrement un didacticiel pour le faire mais je ne connais pas encore toutes les astuces de cet outil dont je souhaiterais ne jamais être un spécialiste...

Cet assistant est donc vraiment très efficace. Il ne fait malheureusement pas le café mais il sait baratiner les filles !

Amitiés. Pierre Brillard