vendredi 15 janvier 2016

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé : Lamartine présenté par Jules Janin.


Alphonse de Lamartine (1790-1869) était à la fois un poète, un écrivain, un historien et un homme politique. La postérité l'a malheureusement placé entre deux géants de la littérature, Chateaubriand et Hugo qui lui ont fait de l'ombre à la façon des grands chênes…


Sa jeunesse, à l'abri de la terreur révolutionnaire, se déroulera sur les bords de la Saône, à quelques lieues de Lyon, dans son petit château de Milly, tout près d'une nature qui lui inspirera ses plus beaux vers. Cette âme rêveuse et mélancolique débuta sa vie dans l'action et c'est en tant que capitaine du roi Louis XVIII que nous le verrons dans sa première fonction officielle : Garde du corps. Vu la taille du monarque, il fallait un escadron, me direz-vous… Puis ses goûts l'incitèrent plutôt à se tourner vers la littérature. Il fréquenta alors les salons, s'essaya à quelques tragédies et composa des élégies. En 1816, il rencontra, au lac du Bourget, celle qui devint l'Elvire du Lac avec qui il vécut une brève idylle (platonique) et qui mourut de tuberculose l'année suivante.


Menant, parallèlement, une carrière de diplomate en Italie, Lamartine conforta, de publication en publication, sa position de chef de file de la génération romantique. Élu à l'Académie Française en 1829, il connut un nouveau succès en publiant ses Harmonies poétiques et religieuses, œuvre d'un lyrisme puissant, qui révélait un poète en pleine possession de son talent. La révolution de juillet 1830 donna un tour nouveau à sa carrière et il se lança dans la politique. Après un premier échec à la députation en 1831, il s'embarqua pour un long voyage en Orient au cours duquel il perdit sa fille : les esprits les plus aiguisés y verront un parallèle avec la disparition de la fille de Victor Hugo dans des conditions aussi soudaines…


À son retour, il fut élu député et, jusqu'en 1848, défendit à la Chambre des idées libérales et progressistes. Il publia, en 1847, une "Histoire des Girondins", ouvrage qui lui valut d'être ministre du gouvernement. Après son échec devant Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle, il ne fut plus, dès lors, qu'un homme de lettres contraint, en raison de ses dettes, à un travail forcé…


Si sa muse devint alors celle du dénuement, personne n'oubliera la bienveillance inaltérable de Lamartine envers ses confrères plus pauvres que lui ! Il mourut dans un oubli presque total et après avoir vendu peu à peu tous ses biens... Mistral qui lui devait sa renommée et son prix Nobel fit alors preuve d'une douleur sincère qu'il coucha dans deux beaux poèmes traduits par Louis Ratisbonne. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, vous dis-je… Pierre


JANIN Jules. Portraits contemporains : Lamartine (1790-1869). Paris, Jouaust, 1869, illustré d'un portrait à l'eau-forte par Martial, petit in-12(11 x 17 cm). Broché recouvert d'un papier glacé, sous un étui recouvert de papier coloré. 112pages et 4 pages de catalogue. Tirage sur papier vergé en petit nombre. Offert par l'imprimeur-éditeur à Edouard Fournier avec signature autographe de D. Jouaust. Aucune rousseur, brochage solide, papier bien blanc. Damase Jouaust (1834-1893) fils de Charles Jouaust (1801-1864), qui avait succédé à Guiraudet prit la suite de son père en 1864. Bel et rare exemplaire avec envoi. 80 € + port

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