samedi 2 janvier 2016

Cette Histoire est la nôtre… La littérature grecque et latine de Ficker traduite par Theil.


Lire Marianne (l'hebdomadaire) pour redécouvrir Aristote et Cicéron ? Pour emprunter une formule au héros du "Patient anglais" : Assez de livres. Donnez-moi Hérodote, c'est tout ! Voici, s'il fallait le faire, le résumé de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente.


Face au déclin des cadres idéologiques modernes, il est utile et urgent de lire ou de relire Tacite, Plutarque ou Cicéron. Car l'humanisme antique et ses classiques indémodables ne sont pas que l'archéologie de la pensée, ils continuent de nous donner les clés pour comprendre nos problèmes existentiels et nos crises contemporaines.


« La Grèce et Rome sont la mémoire commune de nos cultures contemporaines, mémoire qui dépasse les frontières, transcende les langues, les religions et les nationalités, mais mémoire aujourd'hui menacée par la violence intégriste comme par l'utilitarisme libéral », expliquaient la philosophe Barbara Cassin et la philologue Florence Dupont dans une pétition pour une refondation de l'enseignement destinée à défendre les langues antiques face à la réforme du collège proposée par Najat Vallaud-Belkacem.


« Si je lis la littérature grecque ou latine, c'est parce que Homère et Horace, Lucrèce et Aristote, Sénèque et Marc Aurèle me donnent des clés pour comprendre ma vie d'aujourd'hui », renchérit le critique William Marx dans une tribune intitulée « Le grec et le latin pour préserver l'esprit du 11 janvier ». De manière inattendue et intempestive, l'antiquité gréco-latine et son héritage reviennent hanter nos débats contemporains les plus brûlants. Sur le terrain des idées, les éditeurs n'hésitent pas à rééditer des textes rares et anciens pour les faire résonner avec nos problématiques : Pour s'opposer au fanatisme religieux, la collection «Mille et Une Nuits» propose ainsi un court traité de Plutarque tout aussi ravageur que ceux de Voltaire : De la superstition.


Mémoire vivante de mythes et de fictions, les romans de l'univers gréco-latin méritent d'être écoutés, sans s'arrêter à un corpus prétendument scolaire. Aussi admirables que soient ces œuvres, qui mériteraient qu'on puisse retourner vers elles d'un œil neuf, ce serait se tromper que de limiter la littérature antique aux épopées d'Homère et de Virgile. Certes, au sens strict, le roman, qui est un terme construit au Moyen Age, n'existait pas dans l'Antiquité - pas plus que la lecture privée et à voix basse moderne : seuls quelques récits grecs de l'époque hellénistique (Daphnis et Chloé, de Longus) et quelques textes latins (le Satiricon, de Pétrone, les Métamorphoses, d'Apulée) peuvent être appelés rétrospectivement romans - mais quels romans !


Les Latins ont quant à eux marqué notre mémoire littéraire (et des cinéastes comme Pasolini ou Fellini) par la puissance scandaleuse de leurs romans de mœurs, mais on ne saurait pour autant les réduire aux banquets du Satiricon où érotisme souriant, magie et conte initiatique, roman picaresque se mêlent à la tradition grecque du roman d'aventures dans des récits parfaitement désaxés comme les Métamorphoses d'Apulée (appelées parfois aussi l’Âne d'or pour des raisons que des millénaires d'érudition n'ont pas vraiment réussi à élucider…).


On pourrait se demander s'il existe encore, à notre époque, une cible de clientèle pour un ouvrage retraçant l'histoire de la littérature classique grecque et latine. ". Il n'est pas nécessaire de réussir pour entreprendre" : voici ma bonne résolution de l'année 2016 ! Pierre


FICKER (F.) / THEIL. Histoire abrégée de la littérature classique ancienne, traduite de l'allemand de F. Ficker (...) par M. Theil. Paris, L. Hachette, 1837. 2 volumes in-8°. Reliure romantique basane marron glacée, dos lisse orné de fers dorés, plats gaufrés encadrés d'un filet doré, tranches jaspées, gardes colorées, roulette sur les coupes. ff., XVI-351 pp.; (2) ff., 435 pp. Rousseurs. Manuel très pratique qui présente les auteurs classiques grecs (tome I) et latins (tome II) de manière ordonnée avec une notice pour chacun d'entre eux et la liste des principales éditions depuis l'invention de l'imprimerie et de leurs traductions. La dernière partie du tome II est occupée par les Tableaux synchroniques de l'histoire politique, littéraire et artistique des Grecs et des Romains. Ex praemio. Quelques rousseurs, très bel état général. Vendu

6 commentaires:

calamar a dit…

Longus, époque héllénistique ? peut-être y a-t-il mieux à faire avec ce traité, que de le vendre :)

Pierre a dit…

Je viens quand même de vérifier... Longus (appelé parfois également Longos) est un auteur grec qui a probablement vécu au IIe ou IIIe siècle de notre ère - merci Wiki ! Ficker = Deutsche qualität ;-)) Pierre

Anonyme a dit…

Quand le Moyen-âge ne savait plus rien, ils savaient encore le latin ...

René

Pierre a dit…

Dans combien de siècles (ou combien d'années ?) les hommes ne comprendront-ils plus le latin ? Existera t-il des gens qui l'apprendront encore ? De langue morte, elle pourrait devenir une langue oubliée... Pierre

Anonyme a dit…

Dans combien d'années, les gens ne comprendront-ils plus le français ?

Dans le sillage de l'orthographe, et avec l'aide des réformateurs, cette langue mourante n'a-t-elle pas pris le bon chemin pour devenir une langue morte ?

René.

Pierre a dit…

Je ne le pense pas, René, mais elle évoluera, c'est certain ! Par moments, je me dis que ce ne serait pas plus mal qu'il y ait moins de chausse-trappes dans son orthographe : cela me permettrait d'être moins vigilant pour écrire mes billets* ;-)) Pierre

* Quand il m'arrive de me relire, quelques temps plus tard, il n'est pas rare d'y trouver une faute...