mardi 3 novembre 2015

Le Mexique : Tu pleures quand tu arrives… Tu pleures quand tu repars…


Pourquoi tu pleures quand tu arrives ? Le Mexique est un pays merveilleux et les gens sont, en général, charmants et très attachants. On y est rapidement dépaysé, surtout si on ne parle pas la langue de Cervantès, et encore plus si l’on est éloigné des grands centres touristiques, comme nous l’avons été pendant ces quelques jours. De plus, si vous croyez que votre anglais approximatif vous servira de sésame, vous allez être déçu ! Il n’y a pas vraiment de raison pour que le mexicain parle l’anglais – ni a fortiori le français -  en fait ! Toute démarche administrative, tout problème imprévu peut donc déstabiliser le plus stoïque des visiteurs… Il existe, par exemple, quelques notions qui nécessitent d'être clarifiées pour éviter les malentendus culturels :


Les horaires sont très aléatoires au Mexique. Donner rendez-vous à 10h, veut dire que la personne devrait éventuellement venir aux alentours de 10h : si vous préparez un menu cuisiné français pour un invité, par expérience, choisissez donc plutôt un plat à cuisson très longue !  Et prévoyez aussi qu’il pourra de même repartir à point d’heure… Vous entendrez souvent le "Si,si senior, ahorita !" qui peut se traduire littéralement par "oui oui, monsieur, tout de suite". Ahora voulant dire maintenant, le diminutif "ita" ajoutant même une impression d'urgence à la chose. En réalité ce mot peut aussi bien dire "tout de suite" que "bientôt" ou "demain" ou "jamais" !


Autre chose : La conduite automobile est d'une agressivité à nulle autre pareille. C'est curieux car de nature, les gens sont plutôt détendus. Mais dès qu'ils sont au volant, ils deviennent dingues. Armez-vous donc de patience dans les fréquents embouteillages... et faites pipi avant de partir ! Nous avons souvent choisi, avec mon épouse, d’aller au centre de Toluca à pied (1/2h). En voiture, c’est nettement plus long, aléatoire, et vous devrez trouver un « estationamento » sur place !


Il y a aussi une réelle peur de l’insécurité chez les mexicains que nous avons eu du mal à appréhender puisque nous ne l’avons pas vraiment vue pendant notre séjour. Les maisons individuelles ou les lotissements sont blindés, entourés de grillage électrifié, et la présence policière est omniprésente, Il doit y avoir une raison, non ? Il faut avouer que chantage, escroquerie, menaces, tout semble possible, ici. Comme le système judiciaire est quasi absent ou particulièrement inefficace, il n'y a aucune peur de la sanction, donc tout est permis… Un exemple ? A partir de 11 heures du soir, vous n’êtes plus obligé de vous arrêter aux feux rouges en voiture !


Non ! En fait, la véritable insécurité est alimentaire ;-)) Si vous raffolez des tacos, des sucreries, des fruits, toutes choses peu onéreuses que l’on trouve absolument partout… que vous en consommez toute la journée, et surtout n’importe quand, alors… vous pleurerez tout le temps !


Nous arrivons maintenant à la fin de notre séjour. Pourquoi vous pleurez quand vous repartez ? Bien évidemment, nous laissons derrière nous notre fille et notre petit fils mais c’est un peu plus que cela ! 


Nous avons été accueillis avec une grande gentillesse par notre gendre et sa famille. A l’occasion de la fête des morts, ils nous ont invités à partager ces moments si étranges que sont les offrandes à leurs défunts, ils ont essayé de nous faire comprendre le poids de leurs traditions et les archaïsmes qui s’y attachent. Ils sont bien évidemment lucides face à la pauvreté qui les entoure ! Mais le mexicain ne tend pas la main. Une multitude de petits boulots existent qui nécessitent, bien sûr pour le demandeur, d’avoir toujours un peu de monnaie dans la poche pour rétribuer le service rendu mais qui permettent à chacun de vivre dignement.


Nous avons essayé de rester humbles et discrets ; le blanc est souvent américain ou espagnol et pas forcément très apprécié - Nous avons toujours baragouiné un espagnol approximatif qui nous a valu l’aménité de nos interlocuteurs – Nous avons profité de la bonne réputation qu’ont les français au Mexique (allez-donc savoir pourquoi ?) - Et nous rentrons maintenant avec la gorge un peu serrée… 


Le proverbe dit vrai. Pierre

4 commentaires:

Nadia a dit…

Bon retour à vous deux... la tête pleine de couleurs, de bruits, d'odeurs et de souvenirs. La distance est parfois la pire chose qui existe entre les êtres ; il arrive qu'elle soit salutaire, mais généralement, elle nous prive de beaux moments. Un peu de mal avec, moi, en ce moment...

Pierre a dit…

Suis bloqué à Francfort pour deux nuits suite grève des pilotes de Lufthansa : on ne peut plus faire confiance aux allemands !

Avec le décalage horaire, il nous aura fallu trois jours pour rentrer de Mexico à Marseille. La prochaine fois, je le fais à la rame... j'irai plus vite !

A dimanche. Pierre

Nadia a dit…

Tout se perd mon pov monsieur... :-))

Pierre a dit…

N’exagérons pas l’importance de ce désagrément ! Très bel hôtel et nous allons visiter Frankfurt avec Brigitte tout à l'heure puisque nous avons une journée banalisée...

Considérons ceci comme une opportunité !

Je suis désolé pour cette compagnie mais le bénéfice escompté pour notre voyage va être englouti dans les frais d’hôtel et de restauration (il y a longtemps que je n'avais pas pris un petit déjeuner aussi varié et délicieux). Le pouvoir des syndicats de transport (en France et ici) est choquant. Le droit de grève est devenu un droit de nuisance... Nos aïeuls ne se sont battus pour ça ! Pierre