vendredi 3 juillet 2015

Les Contes fantastiques d'Hoffmann mis en dessin par André Lambert sur un livret de l'éditeur Briffaut...


Qui ne connait l'air de la poupée mécanique des célèbres Contes d'Hofmann mis en opéra par Offenbach ? Qui n'a jamais maladroitement fredonné sous la douche ce morceau de bravoure pour soprano colorature ? Un testament en forme de chef-d’œuvre pour le compositeur. Pour son chant du cygne, Jacques Offenbach signait un ouvrage à rebours de ses opérettes satiriques et décapantes qui moquaient un Second Empire en quête de plaisirs et d’oubli. Certes, Offenbach n’oubliait pas d’amuser dans cet opéra fantastique, mais il colorait les aventures du poète Hoffmann d’une dimension noire et fatale qui sont un des caractéristiques des écrivains romantiques.


C'est un ouvrage regroupant quelques-uns de ces contes fantastiques que je propose aujourd'hui à la vente. Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776-1822) - E.T.A. Hoffmann - est un écrivain romantique, un compositeur, et également un dessinateur allemand. Il devient dès les années 1820, l'une des illustres figures du romantisme et inspire de nombreux artistes, en Europe comme dans le reste du monde.


L’œuvre de E.T.A. Hoffmann a paru en France sous de nombreuses traductions. Il faut signaler cependant celle de François-Adolphe Loève-Veimars (1801-1855) qui fit publier les « œuvres complètes » de Hoffmann, à partir de 1829. Hoffmann dessinait, il composait des vers, de la musique, dans une sorte de délire ; il aimait le vin, une place obscure au fond d’une taverne ; il se réjouissait de copier des figures étranges, de peindre un caractère brut et bizarre ; il craignait le diable, il aimait les revenants, la musique, les lettres, la peinture ; ces trois passions qui dévorèrent sa vie, il les cultivait avec un emportement sauvage ; Salvator, Callot, Beethoven, Dante, Byron, étaient les génies qui réchauffaient son âme : Hoffmann a vécu dans une fièvre continuelle ; il est mort presque en démence : un tel homme était plus fait pour être un sujet d’études que de critiques ; et on devait plutôt compatir à cette originalité qui lui a coûté tant de douleurs, qu’en discuter froidement les principes. Il ne fallait pas oublier surtout que, s’il est des écrivains qui trouvent leur immense talent et leur verve dans le bonheur et dans l’opulence, il en est d’autres dont la route a été marquée à travers toutes les afflictions humaines, et dont un fatal destin a nourri l’imagination par des maux inouïs et par une éternelle misère François-Adolphe Loève-Veimars


Le goût des Allemands pour le mystérieux leur a fait inventer un genre de composition qui peut-être ne pouvait exister que dans leur pays et leur langue. C’est celui qu’on pourrait appeler le genre Fantastique, où l’imagination s’abandonne à toute l’irrégularité de ses caprices et à toutes les combinaisons des scènes les plus bizarres et les plus burlesques. Dans les autres fictions où le merveilleux est admis, on suit une règle quelconque : ici l’imagination ne s’arrête que lorsqu’elle est épuisée. Ce genre est au roman plus régulier, sérieux ou comique, ce que la farce, ou plutôt les parades et la pantomime sont à la tragédie et à la comédie. Les transformations les plus imprévues et les plus extravagantes ont lieu par les moyens les plus improbables. Rien ne tend à en modifier l’absurdité. Il faut que le lecteur se contente de regarder les tours d’escamotage de l’auteur, comme il regarderait les sauts périlleux et les métamorphoses d’Arlequin, sans y chercher aucun sens, ni d’autre but que la surprise du moment.


Hoffmann mourut à Berlin, le 25 juin 1822, laissant la réputation d’un homme remarquable, que son tempérament et sa santé avaient seuls empêché d’arriver à la plus haute renommée, et dont les ouvrages, tels qu’ils existent aujourd’hui, doivent être considérés moins comme un modèle à imiter, que comme un avertissement salutaire du danger que court un auteur qui s’abandonne aux écarts d’une folle imagination… Walter Scott.


On doit à l'éditeur Briffaut d'avoir proposé aux bibliophiles un remarquable recueil des contes de cet écrivain. On doit à André Lambert d'avoir interprété de façon exceptionnelle le texte de Hoffmann à l'aide de belles et grandes eaux-fortes aux couleurs profondes. On doit au plus grand des hasards de me permettre de vous présenter ce beau livre aujourd'hui. Voilà qui est fantastique ! Pierre


HOFFMANN (E. T.A.). Contes fantastiques. Le violon de Crémone - l'Homme au sable - l'Elève du Grand Tartini - Le Sanctus - Le Reflet perdu - La femme vampire - La chaine des Destinées - La fascination. Illustrés de vingt et une eau fortes, un titre, des lettrines et ornements gravés par André Lambert. Paris, Le Livre du Bibliophile, G. et R. Briffaut, 1924. Un volume grand In 4. Broché à couverture rempliée. 21 eaux fortes en couleurs, dessinées et gravées par André Lambert. Elles sont protégées par une serpente imprimée. Tirage à 500 exemplaires numérotés. 1 des 421 exemplaires sur vélin d'arches. Brunissures en face des serpentes. Bel état pour ce séduisant exemplaire. 430 € + port

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