mardi 21 octobre 2014

Le long de l'an. Édition originale de chansons en patois savoyard par Amélie Gex.


C'est une de mes spécialités que d'être absolument ignorant de tout ce qui touche à la montagne, et en particulier, aux massifs alpins. J'ai, nonobstant, épousé une excellente skieuse - mes enfants ont suivi ses planches – et j'ai donc découvert la Savoie pour mon voyage de noces. Je ne vous dirai pas que ce fut l'enfer, car il y a avait des entractes, mais Mon Dieu, que la montagne est belle quand on la voit de loin !


L'ouvrage que je présente aujourd'hui à la vente est cependant remarquable en ce  qu'il nous permet d'apprécier le patois savoyard du 19eme siècle. Il n'y a pas de raison pour qu'il ait fondamentalement changé de nos jours, aussi je me permets de vous donner quelques informations récentes recueillies sur la toile :


" S'il y a quatre mots de patois à connaitre, c’est ceux là : A’rvi pâ : au revoir. Gran maci : merci. La Yaute : la Haute-Savoie. Un monchu : un touriste ridicule. En patois savoyard, monchu signifie "monsieur". C’est ainsi que les montagnards du siècle dernier surnommaient les riches parisiens qui venaient prendre l’air en altitude. Comment le reconnaitre ? Le monchu mange une fondue en plein été alors qu’il fait 30°C à l’ombre, le monchu skie en jean avec une veste aux couleurs fluorescentes, le monchu va dans les bars en combinaison avec le forfait et les moun-boots…


Quand vous parlez patois, placez des « y » de partout. Exemple : Faut y faire ; Y neige ; Ca va t’y? ; Qué t’y dit ? Finir ses questions par ou bien ? Exemple : On fait les diots au vin blanc ou bien? Remplacer « encore » par « mé ». Exemple : T’es mé rentré à point d’heure ! La plupart du temps, ne pas prononcer le « az » à la fin d’un mot (az=e) et surtout jamais le « z ». Exemple : La Giettaz ; le col de la Forclaz… Certains mots français sont, bien sûr, issus du patois savoyard. Un diot : une saucisse savoyarde. La polenta : semoule de maïs. Les crozets : petites pâtes carrées, souvent au sarrasin. Une chanterelle : une girolle. Un reblochon : vient du verbe reblocher (traire une deuxième fois). Un virolet : un petit virage serré en montagne


Et je termine par deux expressions typiques de Savoie : Si, quand y neige t’as trop chaud, c’est sûr, t’es encore à l’apéro ! Si, par beau temps, tu vois pas le Mont Blanc, c’est que t’as trop bu de blanc ! ". Édifiant… ;-))


L'auteure de l'ouvrage proposé aujourd'hui, Amélie Gex (1835-1883), a vécu presque toute son existence à la campagne en contact direct avec les paysans dont elle sut pénétrer, sous leur rugosité et leur rudesse, les ressorts secrets de leur sensibilité. C'est en écrivant dans le journal hebdomadaire Le Père André sous le pseudonyme de Dian de la Jeânna qu'elle se fit connaître. Amélie Gex aurait pu faire du patois savoyard ce que Mistral fit du provençal : une langue. Il n'est jamais trop tard pour reprendre son flambeau… Pierre


JEANNA (Dian de la) [pseudo de Amélie Gex]. Le long de l'an. Chansons en patois savoyard, avec la traduction française en regard. Chambery, imprimerie Ménard, rue juiverie, 1878. Reliure demi-percale verte à coins, gardes colorées, couverture conservée. 79pages. Edition originale. Ex-libris de Louis de Loriol [blason de la famille avec sa devise "deus fortissima turris" - Ferme comme ma tour !]. Parfait état.  Vendu

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Les patois se ressemblent. Le Nord est loin de la Savoie et pourtant le chtimi (parlé aussi dans le Hainaut belge) ajoute également des y partout et termine les phrases par ou bien ...
Ceci dit Pierre, la montagne et moi n'avons pas non plus d'atomes crochus si ce n'est le bleu de Gex.
René

Pierre a dit…

Cet ouvrage mérite de retrouver ses cimes enneigées, René. Par quel étrange hasard, s'est-il, un jour, perdu dans la plaine camarguaise ?

Je pourrai donner le réponse à l’acheteur. Pierre

Anonyme a dit…

T'es mé rentré à point d'heure ! Je ne sais pas où vous avez entendu cela mais je croirais entendre parler ma grand-mère ! :)
Elle ne disait jamais "Au revoir, à bientôt" mais Adieu ! En jetant le "dieu" comme dans Diot.

Textor

Pierre a dit…

Je parle facilement "grand-mère" depuis que je suis grand-père ;-))

Ma petite-fille a bientôt 5 mois ! Pierre