jeudi 9 mai 2013

La trilogie marseillaise de Marcel Pagnol, un peu tarasconnaise...


Il existe à Tarascon une petite maison, près du tribunal, où l'on voit gravé sur une plaque commémorative : " Ici a vécu Marcel Pagnol en 1915, alors qu'il était répétiteur au Lycée de Tarascon ". Cette plaque prouve, s'il fallait le démontrer, que notre ville peut s'enorgueillir d'être la municipalité d'adoption de Marcel Pagnol, au même titre qu'elle est la ville de Sainte Marthe, du Roi René, du Sieur Barrême, de L'Abbé Faillon, d'Esprit Fléchier, de Mistral, de Daudet, de Leon Menard, de Desanat, et de Tartarin…


Ses souvenirs de jeunesse sont bien connus des collégiens qui l'étudiaient, il y a encore quelques années. La Gloire de mon père, Le Château de ma mère et Le Temps des secrets, souvenirs plus ou moins autobiographiques pourraient m'apporter la fortune si les éditeurs ne prenaient pas un malin plaisir à rééditer régulièrement ces ouvrages, rien que pour me nuire. Jean de Florette et Manon des sources n'échappent pas à la même règle et c'est bien dommage car Claude Berri avait donné un magnifique coup de projecteur sur l'ouvrage grâce à l'interprétation parfaite d'Yves Montand, d'Emmanuelle Béart et de Daniel Auteuil dans sa série. A ce propos, savez-vous pourquoi l'accent de ce dernier était si crédible dans le film? Simplement parce qu'il est Avignonnais de souche. Son père était un pilier des choristes du théâtre d'Avignon. Coluche, qui avait été pressenti pour le rôle, avait l'accent pointu !


C'est sûrement La trilogie marseillaise de Pagnol qui remporte le plus de suffrage chez les bibliophiles quand l'ouvrage est bien relié, en édition numérotée et dans son coffret d'origine... L'association de Vincent Scotto et de Raimu au chef d'œuvre y est pour beaucoup. Je vous en rappelle brièvement l'histoire. Je vous y ajoute " l'assent " et le bruit des cigales " tss-tss, tss-tss, tss-tss "…


Marius : Sur le Vieux-Port de Marseille, Marius travaille au "Bar de la Marine" que tient son père César. Mais il ne rêve que de départs lointains. Partagé entre l'appel de la mer et son amour pour Fanny, Marius renonce à son projet et finit par s'unir à Fanny qui s'offre à lui. Mais, alors que César et Honorine sont prêts à les marier, Marius est repris par sa folie de la mer. Poussé par Fanny qui se sacrifie, impuissante devant cet amour partagé, Marius monte à bord du navire "la Malaisie" qui part, abandonnant Fanny bouleversée, qui retient ses larmes et cache à César le départ de son fils.


Fanny : Sans nouvelles de Marius, parti depuis deux mois, Fanny découvre qu'elle est enceinte de Marius. Pour sauver l'honneur, sa mère, Honorine, la force à épouser Panisse, veuf, riche et sans enfant, qui est ravi d'accepter la jeune fille et le bébé. Celui-ci est à peine né que Marius réapparaît, guéri de sa "folie navigante" et prétend reprendre Fanny et son fils, Césariot. Mais tous s'y opposent et Marius doit s'incliner devant l'évidence de sa défection et le bonheur qui entoure cet enfant, qui n'est plus sien.


César : Vingt ans plus tard, Césariot, apprend après la mort de Panisse que son père biologique est le fils de son « parrain » César, Marius, qu'on lui décrit plus ou moins comme un voyou. Pour en avoir le cœur net, il décide de le rencontrer incognito. Au cours d'une partie de pêche en tête-à-tête dans les calanques de Toulon, il découvre l'homme sensible, doux et rêveur qu'est son père, mais les fabulations de comptoir de Fernand sèment à nouveau le doute dans son cœur. Marius décide de remettre les pieds au Bar de la Marine pour vider l'abcès. À la suite d'une poignante explication, Césariot comprend que ses parents lui ont sacrifié leur jeunesse et leur amour. Il consent à ce que Marius et Fanny, veuve et libre, se retrouvent et consomment enfin leur amour, resté intact après vingt ans.

" Putain que c'est beau, oh con ! " (joie retenue). Pierre


PAGNOL (Marcel) : Marius, Fanny, César. Trilogie Marseillaise. Paris & Lausanne, Editions Trinckvel et Sauret, 1980. 3 volumes grand in-8.  Reliure maroquinée bleue  (Richert à  Paris), dos lisses, plats décorés d'étoiles mosaïquées, tranche supérieure dorée, emboîtage bordé, coffret numéroté. Trilogie illustrée de nombreuses planches en noir et en couleurs d'Albert Dubout. Exemplaire numéroté sur vélin blanc. Bel ensemble. Rare avec son coffret numéroté. Vendu

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