mercredi 26 mai 2010

Histoire de la découverte et de la conquête du Pérou par ZARATE (Augustin de).


Il m'arrive fréquemment de faire confiance au vendeur quand je sais que ce vendeur est issu d'une grande famille de Bibliophile. Bien mal m'en a pris cette fois-ci puisque l'ouvrage que je vous présente, s'il présente un grand intérêt quant au texte et s'il est dans un état honorable, est malheureusement incomplet de 3 gravures. J'aime pas trop, mais pfffuuut... c'est un chemin initiatique normal ! J'aurais du vérifier pendant sa présence. Il a plus perdu que moi, en fait. Le pris de vente que je propose est donc en conséquence…


Vers 1500, l'Empire inca s'étendait de l'océan Pacifique jusqu'aux sources du Rio Paraguay et du fleuve Amazone, de la région de l'actuelle Quito, en Équateur, jusqu'à la rivière Maule, au Chili. Ce vaste empire était dirigé par un Inca, ou empereur, qui était adoré comme une divinité. Riche en gisements d'or et d'argent, le royaume des Incas allait devenir la cible des ambitions impériales des Espagnols déjà installés au Panama.

En 1531, le conquistador espagnol Francisco Pizarro débarqua au Pérou avec 183 hommes et, utilisant la guerre civile qui divisait les Incas, réussit en moins de cinq ans à faire de leur empire une possession espagnole.

En 1535, il fonda sur les bords de la rivière Rimac une ville dont il fit sa capitale, Ciudad de los Reyes (la "cité des Rois"), aujourd'hui Lima. Les conflits d'autorité qui opposèrent bientôt les conquérants espagnols entre eux débouchèrent sur l'assassinat de Pizarro.


En 1542, Charles Quint, dans le but de rétablir l'ordre, créa la vice-royauté du Pérou, qui englobait toutes les possessions espagnoles d'Amérique du Sud, à l'exception de l'actuel Venezuela. De nouvelles lois furent promulguées, afin de tenter de protéger les Indiens des violences de l'exploitation des conquistadores. Mais le premier vice-roi espagnol, Nunez de Vela, arrivé au Pérou en 1544, suscita une vive hostilité de la part des colons qui se rebellèrent et le tuèrent : Les nouvelles lois ne furent jamais appliquées. Cela se reproduit encore souvent !


C'est avec l'arrivée, en 1569, du vice-roi Francisco de Toledo, que le système colonial, qui allait prévaloir pendant plus de deux siècles, se mit véritablement en place. Il entreprit l'intégration de la population indienne, groupée en communautés agricoles, placées sous la tutelle d'un particulier ou de l'État, et favorisa son évangélisation.

La période qui suivit fut particulièrement prospère, les Espagnols introduisirent sur les premiers plateaux andins de nouvelles cultures (blé, vigne, olivier) et se mirent à cultiver la canne à sucre dans des plantations côtières, en important des esclaves. Cependant, la véritable richesse du Pérou se trouvait dans son sous-sol qui recelait de nombreux métaux précieux, et en particulier l'argent qui donna au pays un rôle prépondérant dans la production mondiale jusqu'au XVIIIe siècle. C'est, en résumé, l'histoire qui est conté dans ces 2 tomes.


C'est le symbole de richesse qu'était le Pérou qui, en 1661, a fait d'abord apparaître le nom commun "pérou" pour désigner un trésor ou une fortune. Puis, c'est en 1790 que sont nées aussi bien la version positive de l'expression que la négative, beaucoup plus utilisée aujourd'hui. Mes deux tomes, " C'est pas le pérou ", mais à ce prix là, c'est pas mal quand même ! Pierre


ZARATE (Augustin de). Histoire de la découverte et de la conquête du Pérou. Traduite de l'espagnol par S. D. C. (Broë , S de, seigneur de Citry et de La Guette). A Paris, par la compagnie des libraires, 1716. 2 tomes In-12 pleine basane havane de l'époque, pièce de titre grenat, dos à cinq nerfs et fleuronné. 9 planches dont une carte dépliante gravée et une gravure dépliante aussi. Il est mentionné 12 planches dans les notices et toutes dans le tome I. l'exemplaire que je possède est donc incomplet de 3 planches. Historien espagnol, secrétaire royal et contrôleur des comptes, Augustin De Zarate (mort en 1560) avait été envoyé par Charles V pour vérifier les comptes de cette colonie. De ce séjour, il rédigea cette histoire dont la première édition espagnole parut en 1555. C'est une narration semée de réflexions profondes et de commentaires tendant à éclaircir une période agitée dont l'auteur fut témoin. Coins frottés et coiffes du tome I arasées. Vendu

7 commentaires:

Pierre Bouillon a dit…

Les exemplaires incomplets, voilà ce que je craint vraiment quand j'achète sur internet.
Cela dit, votre exemplaire n'est pas vilain même s'il manque des gravures; c'est peut-être le caïman qu'on voit ici qui les a mangées.
Pierre

Pierre a dit…

En effet, l'ouvrage est honorable et dans un bel état. Mais j'ai perdu confiance dans ce vendeur... C'est peut-être ce que je déplore le plus.

S'il n'était d'une grande famille de bibliophiles, j'aurais mis ceci sur la distraction. Là ! C'est impossible : Petite ruse entre amis. Cela m'arrivera forcement, un jour mais cela proviendra de mon incompétence ;-)) Pierre

Pierre Bouillon a dit…

Je comprends très bien ce sentiment. Au-delà du commerce, des achats, des ventes...il y a la confiance, le respect mutuel, la gentilhommerie; bref : il faut toujours agir en gentleman. C'est un peu cela la civilisation. Je pardonne toujours à l'erreur de bonne foi, et cette bonne foi je la présume toujours, mais c'est toujours attristant de se sentir trompé. On ne peut pas y échapper malheureusement. Il y a toujours un ou deux crapauds dans le plus beaux jardins.
Au plaisir de vous lire.

Pierre a dit…

Comment réagissez-vous quand une pareille mésaventure vous arrive ? Y a-t-il un code d'honneur qui fasse jurisprudence ?

En fait, même avec 9 gravures, l'ouvrage est agréable. Il peut satisfaire un particulier mais pas un revendeur professionnel, c'est là le hic ! Je le revends le prix d'achat. Dans l'avenir, il ne faudrait pas axer toute mon activité là-dessus ;-)) Pierre

Pierre Bouillon a dit…

Quand j'achète un livre à prix d'occasion chez un libraire je ne lui parle pas de défauts que je découvre dans l'exemplaire après l'achat.
Quand j'achète chez un libraire qui me fait le prix fort parce que l'exemplaire est bien décrit, vérifié, collationné...je retourne l'exemplaire contre remboursement si l'exemplaire n'est pas celui qu'on disait me vendre. Ce sont là des cas rares : en vingt-cinq ans j'ai retourné deux exemplaires. Un dernier cas, unique celui-là : un libraire m'avait vendu, il y a une vingtaine d'années, à mes premières heures de collectionneur, une prétendue édition originale des "Misérables" de Victor Hugo, qui n'en était pas une finalement. J'avais patiemment expliqué au libraire, sources à l'appui, que ce n'était pas l'édition originale. Je n'en voulais pas au vendeur; chacun a droit à l'erreur, et comme je je l'ai déjà dit, je présume toujours la bonne foi. Mais malgré mes demandes répétées il ne voulait pas reprendre l'exemplaire. L'affaire s'est terminé devant un tribunal de petites créances, avec débat d'experts. J'ai gagné ma cause.

Textor a dit…

Je crois qu'on passe tous par cette mésaventure un jour ou l'autre. Même avec quelques gravures en moins votre exemplaire est à un prix qu'on ne trouve plus. La première traduction française de l'Histoire du Pérou date de 1700, la vôtre est assez proche de cette date. On voit des éditions largement postérieures à 600 - 1000 euros.
T

Pierre a dit…

Merci Textor de panser mes plaies ! Je deviens peut-être trop exigeant ; c'est plutôt bon signe ;-)) Pierre