Alphonse de Lamartine (1790-1869) était à la fois un poète, un écrivain, un historien et un homme politique. La postérité l'a malheureusement placé entre deux géants de la littérature, Chateaubriand et Hugo qui lui ont fait de l'ombre à la façon des grands chênes…
Sa jeunesse, à l'abri de la terreur révolutionnaire, se
déroulera sur les bords de la Saône, à quelques lieues de Lyon, dans son petit
château de Milly, tout près d'une nature qui lui inspirera ses plus beaux vers.
Cette âme rêveuse et mélancolique débuta sa vie dans l'action et c'est en tant
que capitaine du roi Louis XVIII que nous le verrons dans sa première fonction
officielle : Garde du corps. Vu la taille du monarque, il fallait un escadron,
me direz-vous… Puis ses goûts l'incitèrent plutôt à se tourner vers la
littérature. Il fréquenta alors les salons, s'essaya à quelques tragédies et
composa des élégies. En 1816, il rencontra, au lac du Bourget, celle qui devint
l'Elvire du Lac avec qui il vécut une brève idylle (platonique) et qui mourut
de tuberculose l'année suivante.
Menant, parallèlement, une carrière de diplomate en
Italie, Lamartine conforta, de publication en publication, sa position de chef
de file de la génération romantique. Élu à l'Académie Française en 1829, il
connut un nouveau succès en publiant ses Harmonies poétiques et religieuses,
œuvre d'un lyrisme puissant, qui révélait un poète en pleine possession de son
talent. La révolution de juillet 1830 donna un tour nouveau à sa carrière et il
se lança dans la politique. Après un premier échec à la députation en 1831, il
s'embarqua pour un long voyage en Orient au cours duquel il perdit sa fille : les
esprits les plus aiguisés y verront un parallèle avec la disparition de la
fille de Victor Hugo dans des conditions aussi soudaines…
À son retour, il fut élu député et, jusqu'en 1848,
défendit à la Chambre des idées libérales et progressistes. Il publia, en 1847,
une "Histoire des Girondins", ouvrage qui lui valut d'être ministre
du gouvernement. Après son échec devant Louis-Napoléon Bonaparte à l'élection
présidentielle, il ne fut plus, dès lors, qu'un homme de lettres contraint, en
raison de ses dettes, à un travail forcé…
Si sa muse devint alors celle du dénuement, personne
n'oubliera la bienveillance inaltérable de Lamartine envers ses confrères plus
pauvres que lui ! Il mourut dans un oubli presque total et après avoir vendu
peu à peu tous ses biens... Mistral qui lui devait sa renommée et son prix Nobel
fit alors preuve d'une douleur sincère qu'il coucha dans deux beaux poèmes traduits par
Louis Ratisbonne. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé, vous dis-je… Pierre
JANIN Jules. Portraits contemporains : Lamartine
(1790-1869). Paris, Jouaust, 1869, illustré d'un portrait à l'eau-forte par
Martial, petit in-12(11 x 17 cm). Broché recouvert d'un papier glacé, sous un
étui recouvert de papier coloré. 112pages et 4 pages de catalogue. Tirage sur
papier vergé en petit nombre. Offert par l'imprimeur-éditeur à Edouard Fournier
avec signature autographe de D. Jouaust. Aucune rousseur, brochage solide, papier
bien blanc. Damase Jouaust (1834-1893) fils de Charles Jouaust (1801-1864), qui
avait succédé à Guiraudet prit la suite de son père en 1864. Bel et rare
exemplaire avec envoi. 80 € + port
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