Vous connaissez surement l'histoire de Shéhérazade, fille du grand vizir, qui raconte chaque nuit au sultan, son époux, une histoire dont la suite palpitante est toujours reportée au lendemain : c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour échapper à la mort ! En effet, déçu par l'infidélité de sa première épouse, le sultan a décidé d'assassiner, chaque matin, la femme qu'il aura épousée la veille...
Grâce au stratagème qu'elle a imaginé, Shéhérazade est
donc épargnée car son époux est impatient de connaître la suite du récit
commencé la nuit précédente. Débutent alors mille et une nuits de récits
captivants... Au bout de mille et une nuits, le sultan finira par
tomber amoureux et renoncera définitivement à tuer sa jeune femme. Aucune
suite dans les idées ;-))
Les Mille nuits et une nuit sont constituées de contes populaires en arabe, d'origine persane et indienne. Il s'agit donc d'une compilation anonyme qui a vu son contenu enrichi avec le temps .D'ailleurs, les plus connus des contes des Mille et Une Nuits, comme Ali Baba et les quarante voleurs, Sindbad le marin ou Aladdin ne figuraient pas à l'origine dans ce recueil.
Si l'on s'en réfère à l'information wikipedienne, La
première traduction française est l'œuvre d'Antoine Galland publiée de 1704 à
1717, mais une partie a été rédigée par lui-même, en s'inspirant des récits que
lui avait contés son assesseur syrien. Pour faire prendre corps et esprit au
personnage de Shéhérazade, cet antiquaire du roi (puis professeur de langue
arabe au Collège de France) s'est inspiré de Madame d'Aulnoy et de la marquise
d'O, dame du palais de la duchesse de Bourgogne.
Selon certains exégètes, cette compilation de récits
anonymes ne remplit aucun des critères classiques de la littérature
arabe : un style noble, un auteur précis et une forme fixe ; de plus,
elle met en avant de nombreux particularismes et dialectes locaux, bien
éloignés de ces critères.
Le docteur Joseph-Charles Mardrus, ami d'André Gide,
publia une nouvelle traduction des Mille et Une Nuits en seize volumes de 1899
à 1904. La version de Mardrus se voulait plus complète que celle de Galland et
plus fidèle aux textes arabes. Cependant, sa version est fort peu fidèle au
texte d'origine, et exacerbe l'exotisme et
le faste. La traduction littérale l'amène aussi
à des non-sens, à des pléonasmes et à des lapalissades comme c'est le
cas pour le titre de l'ouvrage que je présente aujourd'hui : Le Livre des mille
nuits et une nuit... et non pas Le livre des mille et une nuits ! Pas facile,
avec ça, de retrouver l'ouvrage dans les moteurs de recherche !
De l'utilité de la chair selon Allah... |
Sa traduction se caractérise par un style fleuri, un penchant
pour l'orientalisme qui le pousse fréquemment vers le cliché et un érotisme
débordant – lire le texte ci-dessus -, absent de la version originale. Mais c'est pour cela qu'on l'aime
cette traduction… D'autant que d'éditeur a eu la bonne idée de demander à Van
Dongen d'illustrer ces contes. Remarquable ! Un petit trésor qui ne se
découvre, cependant, qu'après avoir prononcé la célèbre formule magique :
" Paul Bonnet, ouvre-toi ! " Pierre
Le
Livre des mille nuits et une nuit. Fasquelle/NRF/Gallimard,
Paris 1955. 3 volumes petits in-4. 839, 859 et 833 pages. Complet. Maquette de
la couverture par Paul Bonet. Belle édition illustrée de ces Contes des Mille
et une nuits, contes persans de l'Antiquité, présentés ici dans la version du
Dr Mardrus. vendu
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