Marie Thérèse Charlotte de France est appelée « Madame » ou « Madame Royale », sa mère l’appelant toutefois par le surnom de « Mousseline la Sérieuse ». Elle est le premier enfant de Louis XVI et de Marie-Antoinette, né après plus de huit ans de mariage. Emprisonnée au Temple depuis 1792, elle devient, après la décapitation de son Père, puis celle de sa mère et le décès de son frère Louis XVII le 8 juin 1795, un objet de compassion. Elle sera échangée contre des conventionnels le 19décembre 1795 et sera remise à son cousin germain, l'empereur d'Autriche.
De nombreux articles, des brochures demandaient, en
effet, à la Convention nationale sa libération, entraînant un véritable
mouvement de l’opinion publique en faveur de la princesse. À travers romances
et articles, cette princesse devient une héroïne romantique. Cependant, au-delà
de cet aspect sentimental, la louange de Madame Royale cache une condamnation de
la Révolution. Ce mouvement en faveur de Marie-Thérèse n’était pas dû au hasard…
Le personnage de Madame Royale a contribué à unir modérés et royalistes dans la
lutte qui les opposait à la Convention nationale et qui déboucha sur le 13
vendémiaire et la défaite de cette insurrection face à un petit général qui
deviendra célèbre !
Avec la Restauration, plusieurs devoirs incombent alors à
cette reine sans le titre. Le premier est de perpétuer la dynastie. C’est un
échec, le duc d'Angoulême étant impuissant, elle n'aura jamais d'enfant (sic).
Cet échec paraît d’autant plus grand qu’elle est la dernière détentrice du sang
de Louis XVI. Pourtant, la place de la duchesse reste à part. Tout d’abord,
elle apparaît sans cesse, dans les moments de crise dynastique, comme un
recours possible pour porter la couronne. Tel fut le cas une première fois en
1820, lorsque son beau-frère le duc de Berry est assassiné puis une deuxième
fois, en 1830, lorsqu'elle est chassée par l'arrivée de Louis-Philippe au
pouvoir.
La douce et triste "orpheline du Temple" reprendra le
chemin de l'exil, enfermée dans son rôle de victime de l’histoire.Elle mourut
en exil à Frohsdorf, près de Vienne et fut inhumée dans le monastère
franciscain de Castagnavizza de Nova Gorica aujourd'hui en Slovénie.
A ce jour, aucun des
projets concernant le rapatriement de sa dépouille à la Basilique Saint Denis n’a encore abouti.
Je propose aujourd'hui
à la vente le texte du manuscrit que le petit-fils de Madame de
Chanterenne (Dame de compagnie de Madame Royale) avait remis au comte de
Chambord et qui fut publié en 1892. Il s'agit selon toute vraisemblance du
texte original. Ce même manuscrit fut reproduit en fac-similé en édition de
luxe, en 1923.
La compagne de la prisonnière du Temple ayant été
choisie avec soin, son rôle essentiel consista à la surveiller de près. Il va
de soi que les mémoires rédigés dès lors par Marie-Thérèse - et à l'instigation
même de Madame de Chanterenne ! - n'échappèrent pas à sa vigilance ! Dans ces
circonstances, il est évident qu'il n'était pas permis à cet écrit de s'écarter
de la vérité républicaine officielle… Pierre
Mémoire écrit par Marie-Thérèse-Charlotte de France, sur la
captivité des princes et princesses ses parents, depuis le 10 août 1792 jusqu'à
la mort de son frère arrivée le 9 juin 1795. Publié sur le manuscrit autographe
appartenant à Mme la Duchesse de Madrid. Paris, Plon,
(15 octobre) 1892. Un volume in-8. Reliure demi chagrin rouge cerise, dos à
nerfs, filets et caissons fleuronnés, titre en lettres dorées.167 pp. Gravures
sous serpente. Peu fréquent à la vente. Vendu
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