samedi 16 janvier 2016

Description de l'Amphithéâtre de Nîmes par Auguste Pelet en 1859.


L'amphithéâtre de Nîmes, daté du 1er siècle de notre ère, est l'un des mieux conservés du monde romain. Le Colisée a perdu à peu près le tiers de son pourtour… Ce n'est pas le plus grand que l'on connaisse ; il n'arrive qu'au 20eme rang, sur une liste, d'ailleurs très incomplète, de plus de 70 noms !


L'amphithéâtre mesure 133m de long pour 101m de large. Deux carrières situées à proximité de la ville, Barutel et Roquemaillère, ont fourni les pierres pour sa construction. Sa façade extérieure, haute de 21m et composée de deux niveaux d'arcades, est divisée en 60 travées. Un système de galeries voûtées et d’escaliers rayonnants permet aux spectateurs de gagner rapidement leur place. Dans l’Antiquité, plus de 20 000 personnes, réparties selon leur rang social, pouvaient assister aux spectacles offerts par les notables. La disposition des gradins offre de toute part une visibilité parfaite sur la piste : l'arène.


Depuis la fin de l’époque romaine, l’amphithéâtre échappe à la démolition grâce à une occupation continue. Dès le VIe siècle, le monument est transformé en forteresse. Les arcades sont murées. Les vicomtes de Nîmes et les chevaliers des Arènes s’y établissent au Moyen-âge. Au XIVe siècle, l’édifice perd sa fonction militaire. Il est encombré de constructions privées : maisons, ateliers, entrepôts…


C'est seulement vers la fin du XVIIIe siècle que l'on songea sérieusement au dégagement de l'édifice. En 1786, toutes les maisons furent achetées et l'on commença, l'année suivante, la démolition de celles qui se trouvaient sur la piste. Après la démolition des maisons et le dégagement de la piste, plusieurs années de travaux seront nécessaires à sa restauration. Les démolitions reprirent à partir de 1816, sur l'ordre du préfet Villiers du Terrage. On fit à l'intérieur du monument les restaurations les plus urgentes, notamment celle des escaliers d'accès aux diverses galeries, et ce n'est qu'en 1833 qu'on s'occupa de la consolidation des arceaux dont quelques-uns menaçaient ruine. La restauration continua les années suivantes et l'on doit à des savants ou à des archéologues comme Auguste Pelet, dont je propose un ouvrage aujourd'hui, d'avoir été à l'origine de sa mise en valeur et de sa restauration..


En 1865, l'architecte Révoil que j'ai déjà présenté sur le blogue (on peut cliquer), venait d'en être chargé. Il fouilla le sol de l'arène et retrouva le puits des Visigoths, dont on avait perdu la trace. Ce puits fut démoli, et l'on en retira beaucoup de pierres, posées à sec, qui en constituaient les parois et provenaient manifestement du revêtement du mur d'appui.


On trouva un oscillum sur lequel sont représentés d'un côté deux masques de satyre devant un autel mais la découverte la plus intéressante eut lieu dans le sous-sol de l'arène. Révoil mit au jour deux inscriptions qui donnent la signification exacte de ces lettres et ne permettent point de douter qu'une partie tout au moins de l'amphithéâtre ne soit l’œuvre d'un architecte appelé Titus Crispius Reburrus. La description d'Auguste Pelet a ceci de remarquable qu'elle fut faite avant ces grandes restaurations. Les planches dépliantes nous offrent donc des vues et des renseignements de première main. Aujourd'hui, l'amphithéâtre offre son cadre prestigieux à de nombreux événements. Il accueille corridas, concerts et manifestations sportives. Les temps changent, rien ne change… Pierre

Pour vestale ?
PELET Auguste. Description de l'Amphithéâtre de Nîmes. Seconde édition. Nîmes, Imprimerie Roger ,1860 (couverture), 1859 (page de titre). Un volume In 8. Belle reliure contemporaine demi basane tabac, dos à nerfs orné, couverture conservée. 173 pp. Complet des 5 planches dépliantes. Grande fraicheur. 125 € + port

MENARD (M). Histoire des antiquités de la ville de Nîmes et de ses environs. Augmentée du résultat des fouilles faites depuis 1821 jusqu'à ce jour. Ornée de gravures de tous les monuments et de celles des plus riches fragments. A Nismes chez l'éditeur, 1840. Format in-8. Huitième édition par Perrot. [4ff dont carte dépliante], 151pp, [2 cartes dépliantes]. Illustrations et gravures dépliantes. Broché en bon état. 70 € + port

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