Que serait aujourd'hui la société chrétienne sans les femmes ? Ou, plus précisément, que serait la société catholique – c'est la seule que je connaisse bien, en fait - sans les femmes ? C'est la question que je me suis posée pendant la messe, ce dimanche. De passage à Lyon, j'assistais à une célébration qui était l'occasion, pour cette paroisse, de présenter l'équipe de catéchèse. Pour ceux qui connaissent un peu le principe de ce type de célébration – dite "messe des familles" – cela ressemble un peu à une kermesse où les enfants sont invités à participer en posant des questions (préparées d'avance), en animant les chants liturgiques et en créant conjointement une atmosphère plutôt bon-enfant, un climat sympathique et brouillon mais incompatible avec la méditation ou la prière… cela laisse du temps pour se poser alors ce genre de question !
Première évidence : si l'on étudie
l'assemblée, on constatera que le représentant de l'église est un homme : le prêtre
agit in personna ecclesiae, il
préside l'assemblée. C'est un peu contraire au principe laïc de la parité mais c'est
un des dogmes de l'église catholique. C'est ainsi ! Des croyants progressistes
s'en inquiètent mais ignorent que cette crise de vocation ne touche que
l'Europe. En Afrique et en Amérique du sud, les ordinations sont suffisamment
nombreuses pour assurer la gestion de leurs paroisses et de celle des autres. On
verra donc de plus en plus de prêtres étrangers venant assurer leur sacerdoce
en Europe… L'ordination de femmes prêtres (dirait-on "pretresses" ?)
n'est pas pour demain ! Mais, quelque soit cette évolution, il faudrait être
aveugle pour ne pas constater que l'assemblée est – elle - majoritairement
féminine… La messe des familles en est un exemple frappant !
Si on ne peut nier l'action puissante exercée
sur la société par la doctrine évangélique, on ne peut nier que les femmes ont
contribué, pendant tous les âges chrétiens, aux progrès de la civilisation, que
ce soit d'un point de vue religieux, social ou politique. C'est le thème de
l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente, thème qui sera bien plus étayé
et pertinent que mes réflexions de comptoir présentées en préambule de billet
du jour…
" En traitant les diverses
parties de mon sujet - qu'elles s'appliquent aux personnes vivant dans le
cloître ou vivant dans le monde - je n'ai voulu écrire ni une histoire
générale, ni une suite de biographies composées à un point de vue tout
individuel. Comme le titre du livre l'indique, je me suis proposé de retracer
uniquement le rôle de femmes dans la société chrétienne, en suivant, de siècle
en siècle, la marche historique de cette société, et plaçant, comme au milieu
d'un cadre, les femmes les plus dignes d'être mises en lumière. "
La table des matières très claire vous
permettra de choisir les chapitres qui vous intéressent plus particulièrement :
Le christianisme et les patriciennes de Rome, les martyres de la foi, la suite
des persécutions, la paix de l'église, […], les monastères, les princesses,
dans le mariage, la poésie et le drame dans le cloître, le modèle des mères,
les inspiratrices, Dieu et la patrie, le sentiment religieux, les
personnalités, la visitation, Port-Royal, les correspondantes de Bossuet, la
liberté religieuse, la foi et la charité. Je dois cependant vous avouer que
j'ai acquis, à l'origine, cette publication de Firmin-Didot essentiellement pour
sa présentation, la plaque signée par Souze, la reliure exécutée par Engel, les
illustrations d'une grande qualité, les gouttières généreusement dorées et le
remarquable état de conservation de l'ensemble.
Sollicita, non turbatur ! Vous
êtes prévenus… Pierre
Les femmes dans la société chrétienne. 2 volumes in-4 (27/19cm). Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie, 1879. Ouvrage illustré de
4 photogravures et 200 gravures sur bois. Reliure de l'éditeur, cartonnage de
Paul Souze, dos et plats richement ornés, 3 tranches dorées, gardes colorées. Tome
1 : XII + 558pages. Tome 2 : 518 pages. Etat impeccable. Pas de rousseurs. 145
€ + port. Réservé
3 commentaires:
Sans les religions monothéistes, les femmes seraient certainement devenues égales aux hommes. C'est précisément ce que les religieux ne voulaient pas...
Ah ? Tiens donc ! Ceci mérite un petit développement, Jean-Michel. Ce n'est pas parce que votre affirmation est péremptoire qu'elle est démontrée. Si la simplicité est la forme la plus épurée d'une démonstration, elle ne doit pas être, cependant, porteuse de contre-vérités. Pierre
Je vous connais, vous n'aurez pas de grandes difficultés à me convaincre ;-))
Cher Pierre,
Je ne suis pas loin de partager votre analyse sur la question. D'autant que je suis issu d'une culture musulmane où la femme, jadis, si elle fut quelque peu libre à certains moments, n'eut, toutefois, jamais la place que lui accorda la religion chrétienne.
Bien à vous,
Ibn Kaldûn
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