vendredi 19 juin 2015

Ilios : Ville et pays des troyens par Henri Schliemann. L'édition originale.


Heinrich Schliemann est né en 1822 dans la petite ville de Neubukow (Poméranie, Allemagne). Fils de pasteur, il grandit dans une famille aux revenus très modestes, ce qui lui laissera une sorte de hantise de la pauvreté, et l’idée d’une revanche à prendre sur la vie. Il écrira plus tard (Ilios, 1881) qu’à Ankershagen, ville de son enfance, " furent forgées et affûtées les pioches et les pelles pour les fouilles de Troie et des tombes royales de Mycènes… ".


Jusqu’en 1841, il reste en apprentissage comme commis chez un marchand de Fürstenberg. Puis commencent pour lui de longues années de voyage, qui le mènent d’abord jusqu’à Hambourg, aux États-Unis ensuite, puis finalement en Russie où il s’établira plus durablement en tant que grand commerçant. Cette première phase de sa vie a finalement peu de rapports avec l’archéologie : elle est surtout marquée par un travail acharné destiné à une seule chose, gagner assez d’argent pour être à l’abri de tout souci matériel.


Schliemann finit cependant par liquider ses affaires à Saint-Petersburg pour partir faire le tour du monde dans les années 1864-1866. Il est désormais assez riche pour ne plus se consacrer qu’à ses goûts. Ceux-ci le mènent à Paris, où il entreprend des études d’archéologie et de sciences de l’antiquité à la Sorbonne, accomplissant ainsi un vieux rêve. Malgré une unique année d’études à Paris, Schliemann devient un dilettante, un self-made-man qui se lance dans une entreprise gigantesque avec pour seul guide sa connaissance parfaite du texte homérique, qu’il savait largement par cœur. Son postulat est simple : Homère décrit la géographie d’Ilion dans son poème, il doit donc être possible de retrouver un lieu dont la topographie corresponde au texte...



Je rappelle que La guerre de Troie est un conflit légendaire de la mythologie grecque en référence à l'expédition menée contre la cité par Héraclès. C'est le prince troyen Pâris qui la déclenche en enlevant Hélène, épouse du roi de Sparte. En rétorsion, Ménélas, l'époux bafoué, lève avec son frère Agamemnon une expédition rassemblant la plupart des rois grecs, qui assiège Troie et remporte finalement la victoire. La guerre de Troie et ses conséquences formaient le sujet d'un vaste cycle épique dont les œuvres sont aujourd'hui perdues à l'exception de l’Iliade et de l’Odyssée d'Homère.


La première campagne de fouilles en 1871 voit la découverte du trésor de Priam. Les fouilles sont reconduites les années suivantes, et jusqu’en 1875, elles verront trois campagnes, et les découvertes les plus spectaculaires. Mais le scandale arrive bientôt. Alors qu’en 1874, Schliemann prétend avoir exhumé le trésor de Priam et les bijoux d’Hélène, le gouvernement turc l’accuse de vol de biens nationaux, mensonge et falsification. Schliemann n’échappe au procès qu’en faisant jouer ses relations et au prix d’une forte amende.


Deux nouvelles campagnes ont lieu dans les années 1878 et 1879, dirigées conjointement par Schliemann et Virchow. L’homme du terrain et celui des travaux érudits en bibliothèque resteront associés jusqu’au bout dans cette entreprise archéologique. C’est également à la suite de ce cette rencontre que Schliemann se lance dans la documentation systématique des objets trouvés, en partie grâce à la photographie, ainsi que dans la publication régulière de ses rapports de fouille. Ces premières années sont celle d’une renommée mondiale. En 1881, il rassemble tous ses trésors et offre à l’Allemagne, au musée de Berlin, la collection de Troie. L'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente se présente sous la forme d'un imposant volume in quarto de plus de 1000 pages mais sachez dès maintenant que Le roi barbu qui s'avance, - bu qui s'avance, -bu qui s'avance, c'est Agamemnon... (qui me dira d'où j'ai tiré cette phrase ?)  Pierre


SCHLIEMANN Henri. Ilios. Ville et pays des troyens.  Résultat des fouilles sur l'emplacement de Troie et des explorations faites en Troade de 1871 à 1882. Paris, Firmin-Didot, 1885. XII + 1032 pages - Nombreuses illustrations en noir et blanc in et hors texte + environ 15 planches + 8 planches dépliantes en fin d'ouvrage + 1 carte dépliante. Quelques signes discrets de restauration des planches, intérieur frais, reliure contemporaine demi-chagrin vert à coins. Edition originale de la traduction française de cet ouvrage qui présente une belle synthèse des fouilles effectuées sur la formidable trouvaille de Schliemann : la ville de Troie ! Vendu

3 commentaires:

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Ouvrage de référence.
La guerre de Troie n'aura pas lieu.

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

mais La Marche des rois d'Offenbach fera mieux l'affaire !

Pierre a dit…

Bravo pour votre deuxième réponse, Jean-Paul !

Un opéra-bouffe indémodable et hilarant. Pierre