lundi 1 juin 2015

La conquête française (éphémère) de l’Indochine. 35 mois de campagne par Emile Duboc.


Je vous parle d'un temps où une guerre franco-chinoise était encore envisageable ! Aujourd'hui, ces derniers auraient plus vite fait d'acheter la France plutôt que de l'affronter par les armes… En 1882, les intérêts français en Extrême-Orient étaient protégés par deux divisions navales, la division navale de Cochinchine, basée à Saigon, et la division navale d'Extrême-Orient, basée à Yokohama. La division navale de Cochinchine avait pour mission de surveiller la navigation côtière entre Singapour et le détroit de Hainan alors que la division navale de l'Extrême-Orient croisait le long des côtes de Chine et dans les eaux séparant la Chine du Japon.


L'intervention colonialiste d'Henri Rivière au Tonkin en avril 1882 s'effectua aux moyens de vaisseaux appartenant à la division navale de Cochinchine. La France ayant décidé de renforcer sa présence au Tonkin après la défaite et la mort de Rivière, une division navale fut alors créée en 1883 pour patrouiller dans le Golfe du Tonkin. Le commandement de la division navale des côtes du Tonkin fut confié à l'amiral Amédée Courbet sous la direction du général de brigade Alexandre-Eugène Bouët, commandant supérieur au Tonkin.


En 1884, un désaccord entre Pékin et Paris conduit à l'entrée en Indochine de troupes chinoises sur un territoire que la France considère comme un protectorat. Suite à cet "incident diplomatique", la France pose un ultimatum, qui exige le retrait des troupes impériales et le paiement d'une indemnité. Pour faire pression sur Pékin, une escadre commandée par l'amiral Courbet est envoyée vers Shanghai, mais Paris tente encore de négocier. Les représentants français sur place poussent à une action immédiate, car la Chine multiplie les manœuvres pour se renforcer. Le 22 août 1884, l'Amiral Courbet reçoit le télégramme qui l'autorise à agir.....


Il descendit avec sa flotte la rivière de Min, pour détruire toutes les forteresses sur son passage. Ce fut la fameuse descente de la rivière Min (comme il y eu plus tard le fameux pont de la rivière Kwai). Courbet fut alors surnommé " le terrible Coupa ". Les forts Mingan, Kimpaï, Blanc et la flotte chinoise furent réduits au silence. Et le 31 août 1884 la bataille était terminée et c'était une victoire pour la France !


L'amiral Courbet mourra quelques temps plus tard à bord de son vaisseau amiral le Bayard dans le port de Makung, sur les îles Pescadores, en 1885 et son corps sera transféré en France avec tous les honneurs qu'on devait alors aux grands colonisateurs… 


Les amateurs d'illustrations apprécieront la modernité des dessins qui accompagnent le texte et particulièrement ceux de P. Marie.  Ils ressemblent étrangement, dans leur style, à ceux créés par le dessinateur et scénariste italien Hugo Pratt en 1967 pour son célèbre héros Corto Maltese...  Pierre


DUBOC (Émile). 35 mois de campagne en Chine, au Tonkin 1882-1885. Courbet - Rivière (1882-1885) Ouvrage illustré par P. Marie et A. Brun. Préface par Pierre Loti de l'Académie Française. Charavay, Mantoux, Martin, 1898. Un volume In folio. Reliure demi-chagrin rouge à coins, plats encadrés d'un double filet doré, dos à nerfs, caissons richement ornés et fleuronnés, tranche supérieure dorée, garde colorées. 324 pp. Illustrations in & hors-texte en noir. Bon exemplaire.  Vendu

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