La qualité des ouvrages que je propose aujourd'hui à la vente en font des auxiliaires indispensables de toute étude orientale : une information remarquablement précise et abondante, une illustration techniquement bien réussie et surtout très riche pour les pièces du Louvre, comme il est naturel dans une œuvre parue en France et due au conservateur des Antiquités orientales d'un musée qui ne cède rien, en ce domaine, à aucun autre…
Il apporte un chapitre entièrement neuf sur cette
science, y compris dans le dernier tome en ce qui concerne la divination et la
magie, qui conduiront à la médecine. Un exposé de ce genre rend le grand
service de rassembler une documentation très dispersée dans des rapports et
publications de fouilles, dans des chroniques de revues spécialisées ou dans
des études difficilement accessibles. Tous quatre réunis, ces volumes répondent très
étroitement à leur titre de manuel d'archéologie. Leur lecture fait ressentir
intensément l'importance des progrès que l'archéologie orientale a réalisés au
19eme siècle.
C'est à cette époque que les entreprises se multiplièrent
le plus et que le perfectionnement des méthodes mises, en œuvre, permirent l'élargissement
géographique des régions prospectées ainsi que la poursuite de plus en plus
fréquente et systématique des fouilles jusqu'au sol. A les passer en revue,
comme ce livre le permet, on éprouve quelque vertige devant une histoire si
mouvante, aux neuves et lointaines perspectives.
Ce manuel évoque l’Égypte, l’Égée, l'Afghanistan et les pays
de l'Indus, " l'Empire des steppes " et, plus loin encore, l'Asie du
Nord-Ouest. Cherchant ensuite à définir les conventions auxquelles obéit l'art
de l'Asie, l'auteur les oppose à celles de l'Europe. Ce sont les pages les plus
aérées, les plus passionnantes du livre…
Si sèches qu'elles soient, certaines phrases sollicitent
intensément l'imagination. Celles-ci, par exemple : " Une tablette
d'époque perse est une carte du monde tel que se le figuraient les Babyloniens.
La terre est figurée comme un plateau entouré d'eau ; Babylone en occupe le
centre. Au delà de l'anneau de l'Océan, des triangles en rayons d'étoile
indiquent les grandes régions connues ; l'un d'eux porte la mention : pays où
l'on ne voit pas le soleil. La nuit polaire était donc connue en Mésopotamie
"…
Ou celle-ci : " Nous nous sommes suffisamment
expliqué sur les possibilités du commerce dans l'antiquité, sur le fait qu'il
est impossible de supposer, même dès cette époque, une civilisation se développant isolément. Car la grande leçon
de l'Orient c'est, avec l'ancienneté des civilisations, la certitude qu'aucune
n'a évolué en vase clos, que leur contamination ethnique réciproque s'est
souvent réalisée sans invasion, ni conquête ".
Le Manuel d'archéologie orientale que je propose ici est
un exemplaire pour amateur exigeant à tendance bibliophile. Parfaitement relié dans
un demi-maroquin vert bronze, il ne dépareillera pas à côté de vos Canape, de
vos Carayon, Chambole-Duru, Champs, Curmer, Diguet, Durvand, Gruel, Haas,
Lemale, Lenegre, Lortic, Magnier, Marius-Michel, Mercier, Monneret, Naudet, Pierson,
Poensin, Smeers, Steimann, Thouvenin, Vié et Winants… (le plus dur fut de les
mettre dans un ordre alphabétique !). Pierre
Manuel d'archéologie orientale depuis les origines jusqu'à l'époque
d'Alexandre. Paris, Auguste Picard, 1927/1947. 4 volumes grand in-8. Reliure demi maroquin, plats
colorés, dos à nerfs, lettres dorées, gardes colorées, couvertures conservées. Vol.1
: Notions générales. Histoire de l'art. 1927. Vol.2 : Histoire de l'art
(suite). 1931. Vol.3 : Histoire de l'art (fin). 1931. Vol.4 : Les découvertes
archéologiques de 1930 à 1939. 1947. Remarquable exemplaire sans défauts. Vendu
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