J'écoutais ce matin, d'une oreille distraire, une chanson de Georges Brassens quand l'évocation d'un nom me donna l'idée de l'ouvrage que j'allais vous présenter aujourd'hui :
Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon,
Vers celles de Gavroche et de Mimi Pinson
Celles des Titis, des Grisettes,
Que vers le sol natal, mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris - Méditerranée,
Terminus en gare de Sète…
Vers celles de Gavroche et de Mimi Pinson
Celles des Titis, des Grisettes,
Que vers le sol natal, mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris - Méditerranée,
Terminus en gare de Sète…
Mimi Pinson ! Ce nom est connu de tous. Mais qui est Mimi Pinson ? Henry Murger aborde ici le thème de la grisette qui est alors une figure de la vie parisienne au temps de la Bohème. La jeune femme est une jeune ouvrière pauvre, coquette et galante que l'on retrouve dans Mimi Pinson d'Alfred de Musset, les deux recueils paraissant en même temps.
Beaucoup de monde a pleuré aux amours de Rodolphe et de
Mimi dans l'opéra de Giacomo Puccini La Bohème. Mais peu
de gens ont lu le roman de Murger, dont le buste trône mélancoliquement dans
l'un des coins les plus délaissés du Luxembourg et qui a pourtant laissé avec
les Scènes de la vie de Bohème, une sorte de testament du romantisme, à la fois
ironique et désespéré.
De la bohème, les romantiques ont fait un long usage depuis Nodier, Nerval et Musset jusqu'à Baudelaire ou même Hugo. Aux maîtres ont succédé les personnages familiers de Murger : grisettes au cœur tendre et aux poumons fragiles, étudiants et rapins qui préféraient aux amphithéâtres les banquettes du Café Momus... Bref, ce que nous appelons aujourd'hui les marginaux.
Mais la bohème a également contribué à la naissance du réalisme : c'est dans ses rangs que sont apparus, pleins du souvenir de leur jeunesse tumultueuse, ceux qui, de Courbet à Vallès, allaient donner une forme nouvelle à la littérature et aux arts de la seconde moitié du XIXe siècle.
Bien que les Scènes de la vie de bohème soient
communément considérées comme un roman, elles n'en suivent pas la forme. Elles
sont une suite d'histoires publiées sous forme de feuilleton. Le cadre en est
le Quartier latin de Paris dans les années 1840. La plupart des scènes furent
publiées de façon indépendante par Henri Murger dans la revue littéraire Le
Corsaire. Leur forme est en partie autobiographique. Elles mettent en scène des
individus ayant réellement existé et qui pouvaient être familiers des lecteurs
de cette revue.
L'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente est illustré
par Joseph Hémard et a été réalisé par la Maison Kieffer en 1921 (je n'ose pas dire : bientôt un siècle...). Un gage de qualité et de modernité !
Pierre
Scènes de la vie de bohème. Éditions
René Kieffer, Paris 1921. 1 volume fort In8. 427p. Broché à couverture rempliée,
Exemplaire numéroté sur vélin de cuve des papeteries B.F.K de Rives. Ouvrage
orné d'illustrations en couleurs in-texte de Joseph Hémard et orné d'un fac-similé
de doléances d'artistes de la Bohème au Café Momus. Dos jauni et légèrement
sali, intérieur frais. 100 € + port
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