Histoire Religieuse de la
Révolution Française par Pierre de la Gorce, complète en 5 volumes.
A vrai dire, cette histoire nous est connue : elle est éparse
dans presque tous les livres qui traitent de la France entre 1789 et Napoléon.
Ce qui fait le mérite propre de M. de La Gorce, c'est d'avoir dégagé de la
masse énorme de matériaux qui constitue l'histoire de la Révolution ceux qui
sont spéciaux à l'Église. Mais si c'est un mérite, c'est aussi un danger.
Comment, en effet, dans une pareille entreprise, éviter l’écueil de la
partialité chrétienne ?
En fait, l'Église n’était pas à cette époque – pas plus
que maintenant - une institution uniquement axée sur la pratique de la foi religieuse
[en 1790, la population de la France était de 26 millions d'habitants et on y
comptait 80 000 prêtres et 70 000 religieux ! ] . Elle côtoyait la politique ; s'intéressait
au mouvement des idées comme à la marche des événements ; elle touchait à
l'économie politique et sociale, au droit et à la justice, à la morale publique
et privée, et à combien d'autres choses encore !
Vaste programme ! En racontant la fête de l'Être suprême,
par exemple, comment esquiver un portrait de Robespierre ? Et dès lors, si vous
voulez que votre portrait de Robespierre soit ressemblant, vous voilà obligé à
de fatales digressions historiques. De même, dans une histoire religieuse de la
Révolution, comment passer sous silence l'insurrection vendéenne, encore, qu'elle
n'ait pas eu pour unique cause le maintien de la foi chrétienne ? Si vous n'en
montrez que l'aspect religieux, cette guerre demeure en partie
incompréhensible. De là naît la quasi-nécessité d'en exposer les origines
politiques et d'en retracer les péripéties militaires jusqu'à la pacification.
Quelques passages sont vraiment distrayants… La nouvelle
Église a des pasteurs, mais pas d'ouailles. Le clergé constitutionnel ne tarde
pas lui-même à se désagréger : les uns versent délibérément dans la Révolution,
résolus à en accepter toutes les ruptures, d'autres conservent l'essentiel de
la foi ou y reviendront ; il y a enfin les indécis et les faibles qui échappent
à toute classification. Entre la fête de la Raison et celle de l'Être suprême,
M. de La Gorce nous montrent que la foi dans un exemple est souvent necessaire
à l'homme pour donner un sens à sa vie…
Né à Vannes en 1846, Pierre de la Gorce était le fils
d’un soldat de la Restauration et de la Monarchie de juillet. Ayant perdu sa
mère à l’âge de deux ans, il fut confié par son père à une tante, qui vivait à
Maubeuge. Il fit ses études secondaires dans un collège ecclésiastique de
Douai, où on lui inculqua, sur la base d’une solide culture latine, le goût des
lettres ; mais pour obéir à la volonté de son père, il s’orienta vers la
magistrature.
En 1870, il obtint son doctorat en droit, et fut nommé
deux ans plus tard juge suppléant à Rocroi puis substitut en 1874 à Saint-Omer. Catholique pratiquant, sa
conscience religieuse lui interdisait d’œuvrer à l’application des décrets-lois
sur les congrégations, promulgués en 1880 par Jules Ferry ; aussi
démissionna-t-il. Après avoir plaidé quelque temps au barreau de Saint-Omer, il
se consacra à sa passion pour l’Histoire. Il écrivit alors de nombreux ouvrages
parmi lesquels de grandes fresques historiques et
plusieurs monographies. Membre de l’Académie des Sciences morales depuis
1907, Pierre de La Gorce fut élu à l’Académie française en 1914. Pierre
Histoire Religieuse de la Révolution Française. 5 Tomes in-8. Paris,
Plon, 1912-1938. VI - 515, 538, 598, 379 et 415
pages, 3 cartes dont une dépliante illustrent le deuxième tome. Deux cartes
dépliantes dans le troisième volume. Reliure demi-basane violine, dos insolé à
nerf couleur tabac, lettres dorées. Un
des ouvrages de référence sur ce sujet. Très bel état. 145 € + port
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