Né à Paris en 1736, Jean-Sylvain Bailly apprit la peinture et la poésie à la Cour du Roi. Le jeune Sylvain composa même, à 16 ans, deux tragédies : Clotaire et Iphigénie en Tauride ; mais le comédien La Noue le détourna de cette voie, et les conseils affectueux de l'abbé Lacaille, l'illustre astronome, l'entraînèrent vers les études scientifiques. À 27 ans, il succédait à Lacaille à l'Académie des sciences ; des travaux d'érudition lui ouvrirent successivement les portes de l'Académie française (1784) et de l'Académie des inscriptions et belles-lettres (1785).
En 1754, il avait succédé à son père comme garde général des tableaux du roi ;
la nature de ses travaux ayant paru peu en rapport avec cette fonction, il fut
nommé garde honoraire en 1779. Il avait, en effet, publié déjà l'Essai sur la
théorie des satellites de Jupiter (1766), l'Histoire de l'astronomie ancienne
(1775), les Eloges de Lacaille, de Leibnitz, de Corneille, de Molière, de
Charles V (1770), et commencé l'Histoire de l'astronomie moderne (1778-1785).
La Révolution l'enthousiasma, et il se mêla aux réunions qui précédèrent les élections aux Etats généraux : « Quand je me trouvai au milieu de l'Assemblée du district, a-t-il dit, je crus respirer un air nouveau. » Il fut nommé premier électeur de son district, élu, le 12 mai 1789, premier député de Paris aux Etats généraux pour le tiers état, président de la Chambre du tiers état, puis, après la réunion des trois Ordres, président de l'Assemblée constituante, et enfin premier maire de Paris.
Le 20 juin, le roi ayant fait fermer la salle des états, Bailly entraîna les députés à la salle du Jeu de paume, répondit au maître des cérémonies chargé de faire évacuer la salle : « La nation assemblée n'a pas d'ordres à recevoir de vous », et présida à la prestation du serment célèbre qui inaugurait la Révolution.
Mais, représentant de la bourgeoisie bien plus que du peuple, Bailly considéra, la Révolution comme achevée, lorsqu'il crut le tiers état suffisamment émancipé de la noblesse, et se mit du parti de la résistance. Au retour de Varennes, il n'hésita pas à appliquer vigoureusement la loi martiale contre les pétitionnaires qui se réunissaient en masse au Champ-de-Mars pour signer la demande de déchéance du roi. Il s'y rendit en personne, à la tête du corps municipal, fit vainement les sommations légales, et ordonna aux soldats de faire feu. Il y eut quelques morts, et Bailly devenu odieux au peuple donna sa démission. Il se retira dans la maison de campagne d'un ami, près de Nantes, et, malgré de pressantes instances, refusa de passer en Angleterre. Peu de temps après, amené comme témoin dans le procès de la reine, Bailly n'essaya pas de prévenir, par de lâches complaisances, le sort qui le menaçait, et protesta hautement de l'innocence de Marie-Antoinette. Cette déposition fut invoquée contre lui, comme preuve de complicité, quand il parut à son tour devant le tribunal révolutionnaire, le 10 novembre 1793. Il fut condamné le lendemain, et exécuté le surlendemain (sic).
Dans cet ouvrage, Bailly répond aux
lettres – en tout cas à la seule quatrième qui débute l'ouvrage - que lui avaient adressé Voltaire. Ce dernier
situait l'origine de l'Astronomie en Inde. Bailly fait remonter l'origine de
cette science a une civilisation disparue : l'Atlantide. Il la situe au Nord de
l'Europe, sur les haut - plateaux de la Tartarie orientale. Ces lettres ont été
écrites, en partie, après la mort de Voltaire. Elles n'ont donc pas été écrites
pour le convaincre [ce n'est point à 85 ans que l'on change ses opinions nous
dit l'éditeur] mais pour convaincre le lecteur de la justesse des idées de
Bailly… Pierre
Lettres sur l'Atlantide de Platon et sur l'ancienne Histoire de
l'Asie. Pour servir de suite aux Lettres sur l'origine des Sciences, adressées à
M. Voltaire par M. Bailly. A Londres, chez M.
Elmesly, et à Paris, chez les Frères Debure, 1779. 1 volume in-8 (20/13cm). Demi-basane
fauve à coins, dos lisse, lettres dorées. [1f bl], [2ff titre], 443pp, 1carte
dépliante. Exemplaire frais. 145 € + port
2 commentaires:
le pauvre, il n'avait déjà plus toute sa tête...
Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort len-en-en-te... Pierre
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