C'est une longue histoire d'amour
entre la France et l'Afghanistan que concretise la Délégation archéologique
française en Afghanistan. Crée en 1922, à la demande de l'Emir Amanulhah, elle
a travaillé sur le sol afghan jusqu'en 1982, date à laquelle elle a été
contrainte par le gouvernement prosoviétique de l'époque de fermer ses portes.
Alfred Foucher, puis Joseph Hackin, conservateur au Musée Guimet ont
respectivement travaillé sur Balkh (Bactries) puis sur les antiquités
boudhiques de bamiyan, et enfin sur Begram où Hackin découvrit un fameux trésor…
L'ouvrage que je vous propose
aujourd'hui à la vente retrace ces recherches archéologiques. Bien relié et
fort bien illustré, il ravira les amateurs d'archéologie orientale et en
particulier ceux qui s'intéressent à l'histoire tourmentée du trésor de Begram
!
Son histoire commence dans les années
1930 avec les découvertes de Hackin puis par celles d'archéologues russes avant
la guerre de 1978. Pas moins de 21.000 objets dont certains en or ! Mais depuis
1989, personne n'avait revu ce trésor… Des rumeurs accusaient les soviétiques de
l'avoir transporté au Musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg. Lorsque les
talibans prennent Kaboul en 1996, les "étudiants" détruisent, comme
cela en est devenu l'habitude aujourd'hui, les dernières statues existantes à
coup de masse mais personne ne songe à faire de recherches supplémentaires.
Il faut dire que ce trésor de
Begram a été découvert sur le site de l’ancienne capitale du Kapiça, la fameuse
" Alexandrie du Caucase ", l’une des villes fondées par notre
conquérant macédonien. Des ivoires indiens, et des verreries, des bronzes, des
emblemata de plâtres montrent les liens importants d'Alexandrie avec le monde
romain et son fort passé bouddhiste. Une histoire qui n'est toujours pas miscible avec celle de la religion prônée
par les moudjahidines…
En 2003, le Président Karzaï annonce que le trésor a été
retrouvé. Sur ordre de l'ancien président Najibulhah, plusieurs dizaines de coffres
avait été transportés dans le plus grand secret du musée vers les sous-sols de
la banque centrale. La chambre forte fut fermée par sept clefs qui furent confiées à la garde de sept personnes différentes. Et quand Najibulhah fut castré et pendu (sic) devant l'entrée du Palais par les talibans en 1996, les pièces
dormaient toujours au fond des coffres ! Elles sont, de nouveau, partiellement exposées aujourd'hui, je crois.
Quand on parle des trésors afghans, parfois, on ne sait plus si
l'on est dans un roman de Gérard de Villiers ou dans un conte oriental… Pierre
HACKIN. J, CARL. J, et MEUNIÉ. J.
Diverses recherches archéologiques en Afghanistan
(1933-1940). Paris, Presses Universitaires de France,
1959. Tome VIII des Mémoires de la Délégation Archéologique Française en
Afghanistan. Un volume in folio. 140 pages de texte, suivies de 268 photos en n
& b. Avant-propos de Philippe Stern, études de R. Ghirshman et J.-C.
Gardin. Reliure demi basane rouge à coins contemporaine, titre horizontal en
lettres dorées, couverture conservée. Exemplaire en état parfait. 290 € + port
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