lundi 22 juin 2015

Jeanne d'Arc aux Editions Boivin, illustrée par Guillonnet.


Je vous ai déjà présenté la remarquable collection d'ouvrages historiques in folio illustrés publiée par la Maison Boivin. Voici aujourd'hui le Jeanne D'arc illustré par Guillonnet. Ces splendides éditions, montés sur onglet, étaient primitivement adressés à une jeunesse respectueuse des livres mais finissaient souvent dans la bibliothèque du père… C'est que ces ouvrages répondaient à tous les critères requis pour plaire aux bibliophiles : Un texte publié par un écrivain renommé, un sujet historique toujours apprécié, un éditeur de livres de luxe, un illustrateur talentueux, une édition limitée et une présentation flatteuse ! Les ouvrages de Boivin coûtaient déjà cher à l'époque (nous sommes au début du XXe siècle). La faute en revenait à la présentation des feuillets collés sur onglet qui nécessitaient le recours à une main d'œuvre qualifiée et minutieuse (eh, oui, les femmes…)


Remontons le temps, chers amis, comme dirait Pierre Bellemare, pour arriver au début du XVeme siècle… 


Une petite bergère, née à Domrémy dans la vallée de la Meuse, garde ses moutons lorsqu'elle entend des voix célestes ; Saint Michel, Sainte Catherine et Sainte Marguerite lui parlent à haute et intelligible voix. Elle a treize ans et ces martyres lui enjoignent de libérer le royaume de France de l’occupation anglaise et de faire sacrer le dauphin, futur Charles VII, Roi de France à Reims ! Selon différents témoignages, elle va trouver le représentant du roi à Vaucouleurs, le capitaine Robert de Baudricourt, qui la traite de folle et la renvoie chez elle. N'importe qui aurait capitulé devant ces premières difficultés, chers amis, et pourtant notre petite Jeanne, car vous l'avez bien compris, cette histoire extraoooordinaire est celle de Jeanne d'Arc, ne s'avouera pas vaincue pour si peu !


Sous la pression de partisans de Jeanne, après une séance d’exorcisme d’où elle sort victorieuse, Baudricourt cède. Il lui accorde une escorte armée. En onze jours la petite troupe arrive à Chinon, résidence du Dauphin. Jeanne d’Arc ne le connaît pas, chers auditeurs, quand elle entre dans la salle du château… il y a de nombreux gentilshommes et Charles VII est parmi eux, incognito. Et c'est là que le miracle arrive !! Le comte de Clermont qui a pour mission de se faire passer pour le Dauphin s’avance, Jeanne l’ignore et va directement s’agenouiller devant Charles en lui disant : « Voilà le roi ! En nom Dieu gentil prince, c’est vous et non un autre ! Je te le dis de la part du Messire, tu es vrai héritier de France et fils de roi, et il m’a envoyé à toi pour te conduire à Reims, pour que tu reçoives ton couronnement et ta consécration, si tu le veux. »


A la tête des troupes royales, Jeanne d’Arc entre dans Orléans en avril. Après quelques assauts, les Anglais lèvent le siège. Cette victoire apparaît comme le signe de l’intervention divine ! Sa popularité devint alors immense, chers amis…. Alors que Charles est couronné, Jeanne se trouve au premier rang, tenant fièrement son étendard : « Il avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fût à l’honneur », répondra-t-elle aux juges qui s’étonnaient qu’elle, petite paysanne, tînt ce jour-là une place plus éminente que d’autres capitaines plus prestigieux.


Et voilà, chers amis, l'histoire extraoooordinaire de Jeanne d'Arc. On sait peu de choses sur la fin de sa vie. Certains prétendent qu'elle se maria à un capitaine du Roi pas très malin mais bon mari, qu'elle fut heureuse et eu beaucoup d'enfants. Je vous engage à acheter l'ouvrage proposé ici pour vérifier l'exactitude de cette information. Personnellement, je ne suis pas allé jusqu'au bout du livre ! Pierre (Demain, je vous présente Henri IV)


FUNCK-BRENTANO F. Jeanne d'Arc. Paris, Ancienne librairie Furne, Boivin & Cie éditeur, 1912. Reliure polychrome. Plat cartonné illustré, dos lisse en percaline avec titre frappé en noir, fer de l'éditeur imprimé sur le quatrième de couverture. In folio de 92 pages montées sur onglet. Illustrations de Guillonnet. Bon état général, Des signes modérés d'usure sur la percale, des signes discrets de restauration intérieurs et extérieurs. Ex-libris. Réservé

5 commentaires:

Pierre a dit…

On m'assure qu'elle n'aurait été canonisée qu'en 1920. Pourquoi ce délai si long ? Pierre

Lauverjat a dit…

Un petit temps de réflexion pour une sainte éternité...

Anonyme a dit…

Le temps de laissez refroidir les braises ?

Rapporté par l'évêque Cauchon : Alors que Jeanne était sur le bûcher, elle dit : "je veux descendre" ; ce à quoi l'un des gardes présents répondit : "tu veux des cendres, tu vas en avoir !"

Xavier (j'ai honte)

Pierre a dit…

On doit à Mgr Dupanloup en 1869 d'avoir mis en exergue le martyr religieux de Jeanne d'Arc. Cet honneur, sollicité pour Jeanne, comprenait trois étapes principales : l'introduction de la cause, qui permet de donner à la servante de Dieu le titre de Vénérable (un nouveau procès en somme !) ; la béatification puis la canonisation.

Ce retard est sans doute dû au fait que son culte déclina rapidement les siècles suivants sa mort jusqu'à en donner une image burlesque comme le fit Voltaire au 18eme siècle dans son pastiche : La pucelle d'Orléans... Pierre

Anonyme a dit…

... et puis il faut rappeler que la canonisation de Jeanne a été un élément important dans l'apaisement des relations entre le Vatican et la République... Il y avait là tant un geste religieux que... politique.
Xavier (j'ai moins honte)