samedi 7 mars 2015

Journal des demoiselles : Une collection d'une quarantaine d'années en reliure uniforme...


J’en ai beaucoup. Je n’ai pas tout mais beaucoup quand même... Et dans une reliure uniforme, qui plus est ! Le journal des demoiselles a ce charme suranné des  ouvrages pour dames de la fin du 19eme siècle (et du début du 20eme) où dire d’une jeune femme qu’elle était une demoiselle n’était ni une insulte ni un mépris de la loi.


De par les « clichés » (idéal de beauté) et thèmes (cuisine, mode, déco) qu'elle proposait ce type de presse féminine était accusée de favoriser la conservation d'une société fondée sur la division et les inégalités des sexes.


Au fur et à mesure que le mouvement féministe se développera, la presse féminine se divisera en deux catégories, avec d'un côté des titres militants et de l'autre des parutions renvoyant à l'image traditionnelle de la femme. Tandis que celle-ci se voit cantonnée dans le rôle de ménagère par la revue que je présente, la presse féministe explosera aussi bien en France que dans les pays anglo-saxons avec La Voix des femmes, La Politique des femmes et L'Opinion des femmes.


En France, toute la presse féminine sera censurée durant le Second Empire, mais réapparaîtra dans les années 1880-1900 avec comme figures de proue La Citoyenne (1881) et La Fronde (1905), publication qui atteindra les 200 000 exemplaires. Sans oublier Le Petit Écho de la Mode, créé en1880 par Charles Huon de Penanster, magazine à la fois féminin et familial qui sera publié jusqu'au 20eme siècle.


Le Journal des demoiselles, apparu en 1833, connut une longévité remarquable, et exerça une influence importante de par la qualité de ses collaborateurs. Les thèmes abordés, entre autres, étaient les Beaux-arts, le théâtre et la musique… Le journal était constitué de rubriques qui traitaient de récits de voyages, de mode, de littérature à travers la « revue littéraire » et un courrier des lectrices s’adressait aux jeunes filles.


Le Journal des demoiselles, mensuel très discret dans sa présentation, bénéficia de la plume de Zénaïde Fleuriot, d’Elisée Voïart, de Mme de Stolz… Destiné aux filles de 14 à 18 ans des milieux aisés, il fut géré tout au long de son existence par la famille Thiéry, et les femmes y jouèrent un rôle essentiel. Mme Fouqueau de Pussy et Alida de Savignac en furent les plus actives collaboratrices comme rédactrices en chef.


Malgré la fierté féminine qui émane du journal, la place dévolue à l’instruction et à la science resta limitée, au profit de la littérature, de la mode, du théâtre…  En 1863, les propriétaires du journal lancèrent La poupée modèle, journal des petites filles, destiné aux plus jeunes. Le journal  cessa de paraître en 1922.


Voici les principaux journaux féminins vendus en France aujourd’hui, si l’on en croit la toile. Le premier est Version Femina Il condense l'actualité, tout en donnant les dernières "actus people" ainsi que des conseils mode. Il cible les femmes ayant entre 35 ans et 50 ans. Avec plus d'un million de lectrices, l'hebdomadaire Femme Actuelle est le numéro 2 du classement. Il cible lui aussi les femmes âgées entre 35 et 50 ans en leur proposant de nombreuses rubriques, comme actualité, mode, people, beauté, psychologie, vie pratique, cuisine, cinéma, voyage et jeux. Juste derrière vient le magazine Prima. Il cible lui aussi les femmes de la même tranche d'âge... Avec plus de 500 000 exemplaires distribués vient ensuite le magazine Maxi, destiné aux femmes de 35 ans à 50 ans. Le magazine mensuel Avantages arrive en cinquième position avec 488 000 d'exemplaires distribués. Madame Figaro est un magazine hebdomadaire distribué à plus de 480 000 exemplaires dans l'édition du samedi matin du Figaro. Il cible les femmes âgées de 35 ans à 59 ans. Ensuite, vient le mensuel Marie-Claire avec plus de 460 000 exemplaires distribués. Il cible les femmes de 25 ans à 50 ans. Le magazine hebdomadaire Elle cible les femmes qui ont entre 25 ans et 49 ans. Ce qui est surprenant c’est que ce ne sont pas du tout les revues que je remarque d’un œil distrait quand je vais chez le coiffeur.  Bizarre !


Toutes ces Journaux des Demoiselles sont bien évidemment proposées à la vente. Comme je crains les "tronçonneurs", le mieux est de m’appeler à la boutique pour choisir les années qui vous intéressent, ou prendre le lot tout entier… Pierre

4 commentaires:

calamar a dit…

je veux bien acheter mais comme ça doit être lourd, et que mon cutter est un peu émoussé, pouvez-vous m'expédier uniquement les gravures en couleurs ? le tarif postal sera plus intéressant...

Pierre a dit…

J'ai eu la curiosité de regarder sur Ebay l'importance de ce trafic. C'est colossal ! Je pousse un peu plus loin en tapant "Journal des Demoiselles" - images sur Internet et je constate que des "libraires" se sont spécialisés dans ce seul domaine !

Je vais peut-être garder les gravures... Seriez-vous intéressé par les excellents articles qui s'adossent à ces images ? Pierre ;-))

calamar a dit…

des quoi ? des articles ? avec des mots dedans... et compliqués, j'imagine, des trucs de trois, ou même quatre (!) syllabes, avec des machins comme des "propositions subordonnées", voire des "concordances des temps", et des inventions comme "l'imparfait du subjonctif" et autres "conditionnel deuxième forme"... non, merci, rien que d'y penser ça me fait mal à mes SMS.. vite une chaîne de la TNT !

Pierre a dit…

Les billets de Zénaïde Fleuriot (ça ne s'invente pas ! ) ne déplairaient pas à Philippe Gandillet ! ;-) Pierre