Cornelis Theodorus Marie (dit Kees) Van Dongen
(1877-1968) est issu d'une famille bourgeoise hollandaise de Rotterdam.
Il suit les cours de l'Académie Royale des Beaux Arts à partir de 1894 où il
apprend le dessin, et s'imprègne de l'art de Rembrandt et de Franz Hals, pour
dessiner et peindre essentiellement des paysages. L'année 1897 lui donne
l'opportunité de venir à Paris, où il parvient à exposer quelques dessins et
illustrations inspirées de scènes de la rue, dans une démarche proche de
Steinlen ou de Toulouse Lautrec avec lesquels il se lie d'amitié.
Impressionné par Van Gogh, il s'intéresse de plus en plus
à la couleur et à la recherche d'une expression primitive selon une approche
qui lui permet d'acquérir la réputation d'un artiste audacieux et moderne. Sa
prédilection pour la figure féminine, pour la représentation de sa sensualité,
pour l'évocation de la sexualité au travers des recherches chromatiques de plus
en plus violentes, le confirme dans le fauvisme, mais dans une orientation
personnelle qui l'éloigne des traces de Cézanne dans lesquelles marchent
la plupart des autres artistes.
L'année 1910 lui permet de quitter Paris et le Quartier Montmartre pour voyager, en Italie, en Espagne, puis au Maroc. Il découvre l'intensité et la chaleur de la lumière, les teintes ocres et vives, la brillance des matières et des tissus, les multiples nuances du blanc, qui accentuent encore sa fascination et son goût pour les couleurs vives et chaudes, et en particulier pour le rouge.
Il acquiert une aisance matérielle et une notoriété qui lui permettent alors de mener une vie mondaine, d'organiser des réceptions et des fêtes extravagantes courues du tout Paris et de participer à des expositions de plus en plus nombreuses. L'année 1913 marque la fin de sa période fauviste. Il fait alors des compositions décoratives de nus très stylisées, et s'intéresse de plus en plus au portrait féminin, par lesquels il exprime par sa composition non seulement la force instinctive du désir, mais également le charme et la séduction. Le roman de Victor Margueritte, La garçonne, qu'il illustre alors à cette époque convient donc parfaitement au dessinateur.
Peintre prompt à la caricature et à la dénonciation
sociale, il se revendiquera d'un anarchisme mondain qui ne l'empêchera pas,
cependant, d'accompagner les artistes collaborateurs à Berlin en 1940… Il
survivra à sa mauvaise conscience en finissant ses jours à Monaco. Le succès de Van Dongen qu’on peut comparer à celui d’un
Foujita et sa participation aux avant-gardes en font néanmoins un artiste
singulier, qui fascine encore par sa verve et sa liberté. Victor Margueritte ?
Ah, oui… Il s'agit de son fameux roman sur l’émancipation de la femme ! Pierre
MARGUERITE (Victor) - VAN DONGEN (Kees). La garçonne. Illustré
par Van Dongen. Paris, Édition Flammarion, 1925. Un volume grand In-8 (25,5/19,5cm).
Broché à couverture rempliée illustrée. 28 illustrations hors-texte coloriées
au pochoir. Tirage à 778 exemplaires, celui-ci 1/106 sur Vergé de Hollande sans
la suite en noir et blanc. Bel exemplaire recherché par les amateurs de
l'artiste. 1900 € + port
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