Élève de l'École normale supérieure (1883), membre de l'École française de Rome, Stéphane Gsell (1864-1932) exécuta les premières fouilles méthodiques dans la nécropole étrusque de Vulci. Ce site a pratiquement été la seule source d'informations qui a permis de reconstituer cette civilisation car peu de textes de leur langue ou des auteurs romains à leur sujet nous sont parvenus .Nommé professeur à l’École supérieure des lettres d'Alger, il opéra des fouilles fructueuses à Tipasa et explora plusieurs régions de l'Algérie. Il fut inspecteur des antiquités de l'Algérie, directeur du musée d'Alger et professeur au Collège de France.
Son œuvre capitale est l'Histoire ancienne de l’Afrique
du Nord (1913 à 1929) que je propose aujourd'hui à la vente.
Cette publication met en évidence les rapports étroits
qui, au cours des temps, ont uni l'Afrique du nord à la Phénicie et à la Syrie.
Les indigènes des vastes territoires qui s'étendaient des côtes de la Tunisie
aux rivages de l'Atlantique, n'ont jamais pu se constituer une civilisation
propre. Les Phéniciens ont eu, les premiers, le mérite de les initier à une vie
moins rudimentaire.
La fondation de Carthage en 814-813 avant notre ère,
marque le plein développement d'un commerce très actif qui s'étendait jusqu'en
Espagne. Le rôle de Carthage est de se substituer à sa métropole dans son
activité occidentale : « Elle oppose le faisceau des Phéniciens d'Occident aux
assauts successifs et dispersés des Grecs ; elle écarte ces rivaux de la Sicile
occidentale, de la Sardaigne, du Nord- Ouest de l'Afrique, du Sud de l'Espagne.
Elle contient ou repousse les barbares : sauf en Espagne, ce sont des peuplades
pillardes, et non des nations organisées. » Elle fonde ainsi un empire qui
s'étend « en Afrique, depuis la grande Syrte jusqu'au delà du Maroc ; dans
l'Ouest de la Sicile, en Sardaigne, dans les îles de Pantelleria, de Malte, de
Gozzo, d'Ibiça ; dans le Sud de l'Espagne, en deçà et au delà du détroit ».
Stéphane Gsell trace un
tableau documenté et précis des mœurs et des croyances des Carthaginois. Ici
encore se marque la dépendance très étroite des colonies à l'égard de la
métropole, même après qu'elle eut conquis son indépendance. Toutes ses grandes
divinités, Tank excepté, sont empruntées à la Phénicie, et la conclusion
s'impose « qu'à travers les siècles, les Carthaginois sont restés fidèles aux
dieux de la Phénicie ». Dès lors, on comprend que lorsque Cambyse, après avoir
conquis l'Egypte, voulut entraîner contre Carthage la flotte phénicienne,
celle-ci refusa obstinément.
Elle explique aussi que les Romains ayant connu quelques
revers et humiliations dans leur lutte d'influence contre la cité-État maritime
et phénicienne de Carthage rechercha, par vengeance, la victoire totale qui
s'exprime par la célèbre formule : " Delenda Carthago - Il faut brûler Carthage ". La Troisième
guerre punique s'achèvera par la destruction complète de la ville - La cité fut
brûlée, rasée et les survivants vendus en esclavage... Pierre
Histoire ancienne de l'Afrique du Nord. Quatrième édition revue. Paris, Hachette, 1914-1930. 8 tomes en 8 volumes in-8 (25,5/17).
Brochés. 544, 475,424, 515, 297, 302, 312, 306 pp, 11 cartes, nombreuses
illustrations, index. 420 € + port
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