Durant l’été 1614, alors que Cervantès prépare sa seconde partie du Don Quichotte, paraît à Tarragone une continuation illégitime de son roman, due à un auteur obscur, un certain Alonso Fernández de Avellaneda. Alors que cette œuvre, méprisée par Cervantès et ses défenseurs, semble irrémédiablement tombée dans l’oubli, elle retient encore l'attention des bibliophiles qui pensent qu'elle s'adosse, par sa qualité, à l'original.
Cette première
traduction établie d’après l’édition originale de 1614 par Lesage (en
1704) propose un texte aussi fidèle que possible au manuscrit, selon l'éditeur. En
fait, la traduction de Lesage n'est pas, comme on le dit quelquefois, une
traduction d' Avellaneda, mais plutôt une réécriture, une version libre, dont
le dénouement notamment est complètement original. Elle est, de plus, fort bien illustrée par A Clouzier dont les eux fortes
sont remarquables.
Alonso Fernández de Avellaneda est reconnu pour être l'auteur de cette suite apocryphe du Don
Quichotte de Cervantes. Sur le personnage qui se cachait derrière ce nom, les
historiens ont émis plusieurs hypothèses.
Il pourrait s'agir de Lope de Vega déjà présente sur le blog, ici (on peut
cliquer), ou de Juan Ruiz de Alarcón y Mendoza, ou de Tirso de Molina, mais il
ne s'agit que d'hypothèses…
L’œuvre se présente comme le second tome de L’ingénieux hidalgo don
Quichotte de la Manche, qui contient sa troisième sortie, et est la cinquième
partie de ses aventures. Elle exploite le programme narratif annoncé par Cervantes
dans l’épilogue de sa première partie. Elle est souvent désignée comme le Don Quichotte
apocryphe...
La continuation d’Avellaneda a donné lieu à de nombreux
travaux, mais ceux-ci concernent avant tout l’identité de son auteur, qui n’a
jamais été démasqué. L’œuvre en tant que telle et sa relation à la première et
à la seconde partie du Don Quichotte authentique ont été moins étudiées. Cette
continuation offre pourtant un témoignage précieux sur la réception de la
première partie par les contemporains de Cervantes et s’avère indispensable à
l’intelligence de certains épisodes de la seconde partie vous diront les
spécialiste de l'œuvre…
Cependant, quand on constate que l'auteur a fait une
faute d'orthographe à " Avanture " dans le titre, on se doute que le
pastiche n'est pas à la hauteur de l'original (sic). Ce qui est, par contre,
identique et supérieur parfois à l'édition de Cervantes, c'est la qualité des
gravures de Clouzier présentes dans l'exemplaire à la vente aujourd'hui… Pierre
AVELLANEDA. Nouvelles Avantures de l'admirable Don Quichotte de La Manche, composées par le Licencié Alonso Fernandez de Avellandda : et traduites de l'Espagnol en François pour la première fois. A Paris : par la Compagnie des Libraires, 1738. 2 volumes in-12 (17/10,5). Reliure plein veau marbré, dos à nerfs, caissons fleuronnés, roulette sur les coupes, gardes colorées, tranches rouges. Tome 1 : 1 frontispice et 8 gravures hors-textes. Tome 2 : 1 frontispice et 7 gravures hors-textes. Première traduction par Lesage. Une fine auréole à la fin du tome 2. Bel état. Grande fraicheur. 260 € + port
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