jeudi 19 février 2015

A partir de quand commence une collection ? (ou de combien d'exemplaires)


C'est la question existentielle que je me suis posée ce matin en faisant la poussière sur mes cartonnages romantiques à plaque. C'est une vieille habitude que j'ai pris, au réveil, de me poser des questions auxquelles je n'aurai pas la réponse dans la journée... L'autre question, et je ne vous demande pas d'y répondre (Qu'est-ce qui empêche vraiment, aujourd'hui, les femmes de devenir prêtre dans une église catholique réformiste ?), a trouvé sa réponse dès la première gorgée de café : rien !


Voici donc la question du jour sous forme d'un intitulé de billet. Pour vous aider à m'aider, je joins à ce petit billet quelques clichés pris à l'instant. Il est évident qu'étant un professionnel complètement détaché de ses livres, je vends parfois quelques exemplaires à des confrères ou à des particuliers collectionneurs. Mais comme j'en rachète régulièrement le nombre de cartonnages varie peu.


Vous considérez-vous, d'ailleurs, comme un collectionneur, un bibliophile, un dilettante ou un investisseur ? Pierre

13 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Pierre,
Peut-être que ta collection en devient une à partir du moment ou tu commences à l'épousseter tous les matins ?
Ceci-dit, tu pourrais faire autre chose, lui parler, lui passer de la musique; mais je te reconnais bien là : épousseter c'est plus sensuel, n'est-ce pas ?
UP

calamar a dit…

je profite d'une réunion... il me semble qu'une collection aurait au moins une différence avec un stock de librairie : la présence du plastique de protection.
Par ailleurs on peut supposer un certain choix dans une collection, qui peut rarement se permettre l'étendue d'une librairie (quoique... je ne suis peut-être pas bien placé pour en parler !). En tout cas c'est bien tentant, et ça donne envie de se lancer dans ce domaine ; ça change des maroquins rouges du XVIIIe, qui sont lassants à force.

Jacques Courtois a dit…

Dès que ta femme rouspète, c'est que tu es devenu collectionneur !

Anonyme a dit…

Je pense qu'une collection commence à partir de trois éléments ; j'en ai fait la triste expérience à plusieurs reprises.
"La poussière est le velours fluide des choses, la pluie fine mais sèche, qui anémie les teintes excessives et les tons bruts [J.K. Huysmans]".
De plus, on a la chance que la poussière que l'on n'élimine pas aujourd'hui, sera toujours là demain.
René

Pierre a dit…

Calamar, je crois pouvoir affirmer que vous n'êtes pas un vrai collectionneur. Et pourtant vous choisissez très attentivement vos livres... Le collectionneur n'est pas un flâneur ; il ne fait pas le tour des rayonnages de ma boutique mais se concentre sur un (ou plusieurs) thème pour lequel il a déjà des compétences !

Le bibliophile, par contre, est un flâneur impénitent. On le reconnait aisément. Jamais frustré de ne pas trouver le mouton à cinq pattes qui manque à sa collection, il arbore souvent un sourire béât devant les ouvrages rares, bien illustrés ou bien reliés qui sont exposés à ses yeux.

L'investisseur est également un client joyeux. Même s'il se trompe, il est persuadé, jusqu'à ce qu'un jaloux ne lui prouve le contraire, qu'il a fait une excellente affaire. C'est celui qui part sans se retourner de peur que le libraire ne vienne lui enlever le trésor qu'il a dans les mains !

J'ai une affection toute particulière pour le dilettante. Il est un peu tout cela à la fois. C'est celui qui a parfaitement réussi dans son métier, qui n'a aucune raison d'en changer, mais qui rêve de se reconvertir en libraire d'ouvrages anciens car il ne se sent jamais aussi bien qu'entouré de vieux livres et de leurs trésors... Pierre

Pierre a dit…

Jacques, je connais des femmes qui rouspètent même chez les gens qui ne sont pas collectionneurs ! ;-))

(je regrette déjà de l'avoir écrit)

Pierre a dit…

Belle citation, René. on peut simplement reprocher à Des Esseintes de limiter sa bibliothèque à quelques livres incontournables.. Pierre

Daniel a dit…

Comment reconnaitre un vrai collectionneur de livres ? C'est quand il pose sa femme sur une étagère, et que ce sont les livres qui rouspètent...

Daniel B.

Pierre a dit…

J'ai assez souvent remarqué que les femmes de collectionneur devenaient aussi collectionneuses comme ci cela était une façon de partager leur passion amoureuse commune. Pierre

Jean-Paul Fontaine, dit Le Bibliophile Rhemus a dit…

Réponse purement technique, car j'ai un travail qui s'éternise :

"L’’Invention de la collection"

Auteur : Isabelle Olivero
ISBN : 2-908295-45-8
Année : 1999
Prix : 33 €
Largeur : 17 cm
Hauteur : 23 cm
Nombre de pages : 336

L’’analyse de l’’histoire des collections en France rend compte d’’une véritable révolution : le passage d’’une économie artisanale à une économie industrielle du livre, la transformation de la culture « populaire » d’’Ancien Régime par la démocratisation de l’’écrit, l’’évolution fondamentale de la lecture intensive de quelques textes à une lecture extensive de livres plus nombreux et de genres nouveaux. Illustrant la manière dont la collection est entrée dans les habitudes culturelles des Français du XIXe siècle, et, a posteriori, du XXe siècle, l’’ouvrage contribue à la réflexion actuelle sur l’’avenir du livre en montrant l’’importance des enjeux culturels, politiques et sociaux, inséparables de l’’aspect économique qui domine ce débat trop souvent.

Pierre a dit…

Belle idée que la collection comme résultat du passage de la lecture intensive de quelques textes à une lecture extensive de livres plus nombreux et de genres nouveaux sauf que de nombreux amateurs collectionnent des Bibles. Pour la diversité du texte on a fait mieux... Admettons la complexité !

Heureux de savoir que votre livre avance à grands pas. Pierre

Lauverjat a dit…

à partir du moment où on y pense tout le temps.

Lauverjat

Pierre a dit…

Heureusement, nous avons de nombreux centres d’intérêt en dehors des livres ! Heureusement, ces centres d’intérêt changent avec l'âge !

Moi, c'est un métier, c'est différent... Pierre ;-))