Quand le "Zouave" du pont de l’Alma a les pieds dans l’eau, qui se soucie encore de lui ? C’est à peine si l’on utilise encore le terme à sa juste valeur : Le zouave n’est plus un homme intrépide, qui ne craint rien, c’est devenu un enfant espiègle qui nous amuse…
L'aventure des Zouaves commence le 14 juin 1830, lorsque la France
débarque à Sidi-Ferruch, en Algérie... Hommes hors du commun à forte proportion d’engagés
volontaires et de rengagés, ils étaient dotés d’un intense esprit de corps, ce
qui explique leur ténacité, leur force et leur cohésion au sein des divers
régiments qu’ils ont composés. C’est l’ordonnance royale du 9 mars 1831 qui
régularise la création du Corps des Zouaves, sous Louis-Philippe…
A l’origine, cette troupe est issue de la tribu kabyle
des Zwawa, ou Zouaoua, (on francisera le nom en zouave), peuplade qui offrit
ses services à la France lors des débuts de la conquête de l’Algérie aux côtés
du Lieutenant-Général de Bourmont. C’est le Lieutenant-Général Clauzel qui
ordonna la levée d’un Bataillon de Zouaves recruté parmi les indigènes, dès
octobre 1830.Le 21 décembre de la même année est créé un second bataillon. Après
l’euphorie des débuts, deux erreurs majeures empêchent le développement normal
du «Corps des Zouaves». En effet, les capacités de recrutement en indigènes de
la région d’Alger ont été largement surestimées, et plus grave encore, aucun
des cadres français n’a pensé à l’adaptation à l’activité militaire d'indigènes
ayant d’autres habitudes de vie et une autre religion.
Ceci provoque l’ordonnance du 7 mars qui dissout les deux
bataillons pour en créer un seul, mais mixte. Ainsi on peut recruter aussi
parmi les Français qui vivent à Alger, qui porteront eux aussi la tenue
orientale. Les résultats ne se font pas attendre et dès 1835 un deuxième
bataillon mixte est levé, puis un troisième en 1837.
L’ordonnance du 8 septembre, réorganise la composition de
l’infanterie en général et crée un régiment de Zouaves formé de trois
bataillons. Mais la nouvelle particularité essentielle et fondamentale dans la
politique de recrutement, est que les troupes indigènes ne font plus partie de
ce Corps. Les Zouaves sont dorénavant exclusivement d’origine française. Les
autochtones forment alors les Tirailleurs (7 décembre 1841).
C’est l’histoire du deuxième régiment de Zouave que je
vous propose aujourd’hui à la vente. Il est l’œuvre du Lieutenant Joseph Spitz.
Présenté sous forme de deux volumes in quarto recouverts d’une très belle
reliure, il associera le plaisir de la documentation à celui de la
bibliophilie.
Collectionner les ouvrages militaires est une passion qui demande du temps,
de la patience et une solide documentation. Ces exigences sont d’autant plus
importantes qu’avec le temps, les bons ouvrages deviennent plus rares et de
plus en plus difficiles à trouver. Toutefois, l’art militaire est un thème de
collection qui permet encore, selon les possibilités de chacun, de trouver des ouvrages
accessibles. Contrairement à ce que les tendances actuelles peuvent laisser
croire, le Militaria offre encore quelques belles affaires à la
portée du plus grand nombre des collectionneurs, ceci à condition de savoir
sortir de périodes très prisées… Pierre
SPITZ (Lt. J.). Histoire du 2e régiment de Zouaves. Angers,
Lachèse et Cie éditeurs, 1898. 2 volumes in-4. Reliure demi chagrin cerise, dos
à nerfs, roulettes et caissons fleuronnés dorés, titre et tomaison en lettres
dorées, gardes colorées, tranches mouchetées. Couvertures conservées. Tome I :
[6ff titre], 253pp, VIII, [2ff table]. Tome II : [5ff], 254 à 525pp (pagination
continue), XXIII, [2ff table]. Nombreuses illustrations en N/B et cartes
militaires en couleur. Auréole rouge centrale sur les 10 dernières feuilles du
tome I en regard trace d’humidité du dernier plat. Sinon très bel exemplaire.
240 € + port
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