Le siècle des lumières qui voulut juger de toutes choses par la lumière de la raison en opposition aux obscurités de la foi aboutit, avec la révolution française, à l'interdiction du culte et à la disparition du clergé.
Le 2 novembre 1789, l'évêque d'Autun, Talleyrand propose que les biens du clergé soient mis à la disposition de la nation (pour éponger la crise financière) : Cette spoliation est le début du divorce entre la révolution et l'Église catholique. L'état promulgue alors une constitution civile du clergé pour réorganiser l'Église de France après sa "nationalisation" par le gouvernement révolutionnaire : Remaniement des diocèses calqués sur les départements ; les prêtres deviennent des fonctionnaires payés par l'état ; les évêques et les curés sont élus (même par des citoyens juifs, protestants ou athées) ; l'institution des évêques n'est plus décidée par le pape ; un serment de fidélité est désormais demandé au clergé constitutionnel…
Cette loi a évidemment été adoptée sans l'avis de Rome. L’église se divise entre jureurs (approuvant la révolution) et réfractaires (refusant cette allégeance). Seuls 7 évêques sur 160 seront jureurs (dont Talleyrand) mais le clergé paroissial est divisé en deux, la proportion variant selon les régions, certains prêtres jurant aussi pour rester avec leurs paroissiens.
L'église réfractaire est tolérée jusqu'en 1792 où ils sont considérés comme des ennemis de l'État. Beaucoup seront expulsés de France mais il y aura aussi de nombreux martyrs parmi les prêtres réfractaires et le clergé régulier. En septembre 1792, l'état civil est enlevé au clergé pour être confié aux mairies et le divorce est autorisé.
La Terreur qui va suivre sera marquée par la haine du christianisme avec la destruction d'édifices, l'exécution de prêtres, de religieuses et de pratiquants. La chute de Robespierre en juillet 1794 marquera un répit. De 1794 à 1801, le budget du culte est supprimé mais la liberté de culte reconnue. En 1797, le Directoire, craignant une poussée royaliste se durcit à nouveau contre l'église : Exécutions, déportation, essai de religion de remplacement. Le Directoire chasse également le pape de Rome (il meurt prisonnier à Valence en 1799). Il faudra attendre le Concordat du 15 juillet 1801, aboutissement des négociations entre Bonaparte et le pape Pie VII pour qu'un accord durable s'instaure entre l'état et l'église.
L'ouvrage que je propose à la vente, aujourd'hui, traite de la conduite que peuvent se proposer de tenir les prêtres appelés à travailler au rétablissement de la religion catholique en France* après leur retour dans les paroisses en 1801 et face à la nouvelle administration républicaine. Tout l'ouvrage tourne autour de la réconciliation ! Cela s'explique facilement quand on connaît la capacité du catholique à pardonner les péchés et absoudre les fautes. L'auteur, l'abbé Coste, réfugié en Italie n'a malheureusement pas pu mettre en pratique son Manuel du missionnaire (l'ouvrage a aussi été imprimé sous ce titre !) car la mort l'enleva à l'église le 12 septembre 1796, à l'age de quarante cinq ans… Pierre
* La table des matières est consultable en cliquant sur les clichés
COSTE (Curé). Essai sur la conduite que peuvent se proposer de tenir les prêtres appelés à travailler au rétablissement de la religion catholique en France. Sans nom d'éditeur. 1801. Troisième édition, à laquelle on a ajoute un petit ouvrage de piété du même auteur. Reliure demi-basane havane, dos lisse, titre en lettres dorées, tranches jaunes. Un volume in-8 de xvj-400-14-16 pp. Papier un peu bruni, quelques rousseurs. Bon exemplaire. Vendu
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire