mardi 6 décembre 2011

Dictionnaire de l'Académie Française, cinquième édition : Avoir le choix…

Voici le parfait exemple du choix cornélien, à charge pour celui qui aura à le faire d'être intéressé par l'achat de la cinquième édition du dictionnaire de l'Académie, bien évidemment… Les deux éditions que je vous propose sont (presque) au même prix et sont globalement identiques. Les deux exemplaires présentent des signes d'usure qui ne nuisent pas à la cohérence de l'ensemble. L'un est imprimé sur un papier vergé sans rousseurs mais nous montre des coiffes et coins usés, l'autre est édité sur un vergé de moindre qualité mais présente mieux… Vraiment, j'ai moi-même du mal à choisir...


Ce problème ne se pose pas pour tout le monde, heureusement. Pourquoi acquérir un dictionnaire obsolète, me direz-vous ? J'avais déjà présenté un exemplaire de la cinquième édition il y a juste un an. Il a fait le bonheur d'une italienne de passage qui désirait l'offrir à son mari, français et bibliophile… Il est vrai que l'odeur de poudre et de sang qui s'attache à cette édition en fait un ouvrage à part. Le supplément, en lui-même, nous ramène aux heures peu glorieuses de la terreur ! Je vous en rappelle quelques définitions :


Accusateur public : Officier de justice
Administration centrale : Corps administratif établi dans chaque département pour la répartition des contributions.
Alarmiste : Nom donné à ceux qu'on accusait de répandre dans le public de fausses alarmes.
Anglomane : Celui qui admire ou imite avec excès ce qui se fait en Angleterre.
Annuaire : Ce mot remplace calendrier.
Aristocrate : Partisan de l'ancien régime.
Arrestation : Action d’arrêter une personne.
Barrières : Bureaux placés aux frontières.


Bureaucratie : Pouvoir, influence des chefs dans l'administration.
Carmagnole : Forme particulière de vêtement.
Carte de sûreté : carte qui contient l'age et le signalement de l'individu.
Cocarde : Signe de trois couleurs que tout le monde porte à sa coiffure depuis la révolution.
Constitutionnellement : Mot le plus long de la langue française quand il s'y oppose…
Déporter : Bannir
Détention : Emprisonnement.
Émigré : Français qui sans autorisation sont sortis de la France depuis la révolution.
Guillotine : Instrument de supplice
Sans-culottides : Nom porté par les cinq jours complémentaires ajoutés aux douze mois de l'année révolutionnaire.


Ces ouvrages ne sont pas des exemplaires à ranger dans une luxueuse tannerie. Pas de cuir ciselé, pas de maroquin flatteur ni de dorure lumineuse. Des usures classiques pour des ouvrages manipulés. Il s'agit de dictionnaires utiles pour un amateur des mots et de leur histoire... C'est pourquoi, ils sont proposés à un tarif raisonnable. Pierre


DICTIONNAIRE de l'Académie Françoise, revu, corrigé et augmenté par l'Académie elle-même. Cinquième édition. A Paris, chez Madame Dabo-Butschert, 1825. Reliure plein veau raciné d'époque, dos lisse orné de motifs dorés, pièce de titre et tomaison sur maroquin rouge. Roulette sur les coupes. Tranches marbrées. Belle réimpression sur papier vergé de la cinquième édition parut en 1798. Complet en 2 volumes in-4, XII + 774 p. & 784 p. Page de garde en papier coloré. Quelques épidermures sur les plats, des usures aux coins et coiffes, une petite restauration papier ancienne en première page du tome I, quelques rousseurs mais ensemble très correct bien complet du "Supplément contenant les mots nouveaux en usage depuis la Révolution" (12 p.). Vendu


DICTIONNAIRE de l'Académie Françoise, revu, corrigé et augmenté par l'Académie elle-même. Cinquième édition. Paris, Bossange et Masson, Garnery, Henri Nicolle, et à Londres chez Bossange et Masson. 1814. Reliure plein veau raciné d'époque, dos lisse richement orné de motifs dorés, pièce de titre sur maroquin rouge et tomaison sur maroquin noir. Lettres dorées. Roulette sur les coupes. Belle réimpression sur beau papier vergé de la cinquième édition parut en 1798. Complet en 2 volumes in-4, XII + 774 p. & 784 p. Page de garde en papier coloré. Quelques épidermures sur les plats. Coiffes et coins abîmés. Pas de rousseurs. Ensemble très correct. Bien complet du "Supplément contenant les mots nouveaux en usage depuis la Révolution" (12 p.). Vendu

8 commentaires:

pascalmarty a dit…

Oh, c'est bien tentant, ça. Et puis Pierre Bouillon l'a déjà, alors il ne va pas se précipiter. Je me tâte (mais si vous avez des acheteurs qui ne se tâtent point, n'hésitez pas).

Anonyme a dit…

Comme on dit chez nous, Noel au balcon, Sans-culottides au tison !!
Textor

Pierre a dit…

La restauration nous a laissé la guillotine mais nous a enlevé les sans-culottides. Ils les avaient trouvé où, ces cinq jours ? Pierre

Anonyme a dit…

Au nom de l’égalité les mois avaient tous 30 jours de 3 décades et chaque décade 10 jours de 10 heures . Donc il en manquait 5 jour en fin d’année qu’ils ajoutaient je ne sais quand. Quand on voulait, je suppose . Vive la liberté !

Textor

Lauverjat a dit…

La Convention établissait le 5 octobre 1793 l'ère des Français:
article 7 - l'année est divisée en douze mois égaux de trente jours chacun, après lesquels suivent cinq jours pour compléter l'année ordinaire et qui n'appartiennent à aucun mois; ils sont appelés jours complémentaires.

Finalement l'égalité ça ne marche pas non plus chez les mois! Et puis ces mois républicains étaient tous divisés en 3 décades de 10 jours soit un jour férié ( décadi) de moins par mois. une bonne idée pour se rendre impopulaire!?

Lauverjat

Anonyme a dit…

Et les RTT, on les prenait quand ?

T

Anonyme a dit…

Ces sans-culottides (ou sanculottides) se situaient à la fin de l'année du calendrier révolutionnaire, c'est-à-dire juste après que fructidor se termine, vers le 15 septembre. Ils se nommaient fête de la vertu, fête du génie, fête du travail, fête de l'opinion, fête des récompenses.
Une fois tous les quatre ans existait un sextidi, nommé simplement "la sans-culottide" où se célébraient des jeux nationaux, le peuple français affluant alors à la capitale pour célébrer la liberté et l'égalité et cimenter dans leurs embrassements la fraternité.
Mais pourquoi donc pensé-je tout à coup à Moscou dans son ère soviétique ?...

Jean-Michel

Pierre a dit…

Il ne manquait plus que les fêtes du landy [landit, ou lendit ou landis ?]. Cette fête du sport, très à la mode dans les années 60-70 nous a été empruntée au moment de l'ère soviétique. Pierre